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À La Une - Eclairage

Les divisions Russie-Occident sur la Syrie atteignent de nouveaux sommets

En cas d'intervention étrangère, Moscou pourrait renforcer sa coopération militaire avec Damas.

Photo d'archives datant d'avril 2013 montrant le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov (à gauche) avec son homologue américain, John Kerry.

Les divisions russo-occidentales sur la Syrie ont atteint lundi de nouveaux sommets autour du dossier des armes chimiques, Moscou ayant mis en garde contre le danger d'une intervention militaire sans aval de l'ONU suggérée par Paris et Londres.

 

Depuis l'attaque chimique présumée le 21 août attribuée par les Occidentaux au régime et qui a fait plusieurs centaines de morts, les appels à une intervention deviennent de plus en plus pressants, mais Moscou continue de défendre son allié en rejetant la responsabilité sur les rebelles.

 

 

(Repère : Les armes chimiques du régime syrien, un arsenal mystérieux)

 

 

"Je suis inquiet à la suite des déclarations de Paris et Londres selon lesquelles l'Otan peut intervenir pour détruire des armes chimiques en Syrie sans autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU. C'est un terrain glissant et très dangereux" et "une grossière violation du droit international", a déclaré lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, au cours d'une conférence de presse convoquée en urgence.

Dimanche soir, M. Lavrov a averti son homologue américain John Kerry, dans un entretien téléphonique, des "conséquences extrêmement graves d'une possible intervention militaire pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord où des pays comme l'Irak ou la Libye sont toujours déstabilisés".

 

 

"L'histoire se répète"

La Russie s'est fermement opposée en 2003 à l'intervention en Irak où les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient mené l'opération militaire qui a permis de renverser le dictateur Saddam Hussein. Les accusations sur les armes irakiennes de destruction massive, brandies pour justifier l'intervention, ont été depuis battues en brèche.

 

En 2011, la Russie avait laissé les Occidentaux agir en Libye en s'abstenant de mettre son veto à une résolution à l'ONU. Mais Moscou avait exprimé sa colère quand la résolution sur la zone d'exclusion aérienne avait été utilisée pour justifier le bombardement de positions militaires du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, un allié de la Russie depuis l'époque soviétique.

 

 

(Repère : Les scénarios d'intervention militaire en Syrie)

 

 

"Nous voyons les conséquences graves des interventions précédentes dans la région", a souligné M. Lavrov en citant à titre d'exemple le gouvernement libyen "qui ne contrôle pas la majorité du territoire" et l'Irak "où des dizaines de personnes meurent tous les jours dans des attentats sanglants".

 

"L'histoire se répète, les pays occidentaux se comportent de manière très similaire", a indiqué à l'AFP l'analyste Alexandre Filonik, de l'Institut des pays d'Orient.

 

Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a estimé lundi qu'il était "possible" de répondre à l'usage d'armes chimiques en Syrie "sans unité complète au Conseil de sécurité de l'ONU" où la Russie n'a soutenu aucune des résolutions occidentales sur la Syrie.

"Cela saperait les fondements du fonctionnement de la communauté internationale (...) et pourrait compliquer tous les aspects des relations russo-occidentales y compris les accords de non-prolifération", a souligné M. Filonik.

 

 

Moscou de plus en plus isolé

Selon Maria Lipman, analyste au centre Carnegie de Moscou, la Russie, qui montrait récemment une volonté de coopérer avec les Etats-Unis sur la Syrie en proposant l'organisation d'une conférence internationale, est "de plus en plus isolée" par les Occidentaux.

Si une décision sur une opération militaire est prise, "cela signifierait que l'opinion de la Russie a été négligée et Moscou ne pourrait laisser cela sans réponse", a souligné Maria Lipman, estimant que cela se traduirait éventuellement par un renforcement de la coopération militaire avec la Syrie.

 

L'ONU a envoyé ses experts qui ont commencé à enquêter lundi sur les lieux de l'attaque meurtrière, mais ils ont été visés par des tireurs embusqués, selon l'ONU. L'opposition syrienne affirme, malgré les nombreux démentis de Damas, que le régime a eu recours à des armes chimiques pour tuer des centaines de civils.

 

Sur fond de polémique, le quotidien pro-Kremlin a publié une interview fleuve du président syrien Bachar el-Assad qui tourne en dérision la version occidentale des faits et avertit les Etats-Unis que leurs projets militaires sont voués à l'"échec".

 

Alexeï Pouchkov, chef de la commission des Affaires étrangères de la Douma (chambre basse du Parlement) a pour sa part affirmé lundi que l'attaque chimique présumée avait été menée par les rebelles, mais que l'Occident rejetterait quoi qu'il arrive cette version.

"Londres et Washington (...) ont besoin d'un verdict de culpabilité (d'Assad)", a-t-il écrit sur Twitter.

 

 

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commentaires (2)

RUSSES ET IRANIENS CO-RESPONSABLES DE L'INVASION DES ORGANISATIONS EXTRÉMISTES ET DES MASSACRES PERPÉTRÉS PAR LE RÉGIME CONTRE LE PEUPLE SYRIEN !

SAKR LOUBNAN

10 h 02, le 27 août 2013

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Commentaires (2)

  • RUSSES ET IRANIENS CO-RESPONSABLES DE L'INVASION DES ORGANISATIONS EXTRÉMISTES ET DES MASSACRES PERPÉTRÉS PAR LE RÉGIME CONTRE LE PEUPLE SYRIEN !

    SAKR LOUBNAN

    10 h 02, le 27 août 2013

  • "La Russie s'est fermement opposée en 2003 à l'intervention en Irak où les Etats-Unis et la Grande-Bretagne avaient mené l'opération militaire qui a permis de renverser le dictateur Saddam Hussein. Les accusations sur les armes irakiennes de destruction massive, brandies pour justifier l'intervention, ont été depuis battues en brèche" ---- L'Histoire veut aussi que depuis leur intervention «salvatrice» en Irak, intervention américaine maquillée en onusienne comme une vieille guenon, la démocratie tarde à venir, la corruption est rampante, plus d'un million de gens sont tombés dans des actes de terrorisme ou simplement victime de la misère, des communautés ont été décimées ou forcées à s’exiler, un pays s'est désintégré, sa fortune et son héritage culturel pillés – et ce même pays est devenu la menace la plus grave pour la stabilité de l’Orient depuis la création de l’État d’Israël. … Et malgré tout ça, des petits revanchards bavent déjà à l’idée de voir Bachar-le-dictateur renversé et amené à la potence comme Saddam avant lui. Et quand le tour du Liban viendra d’être soumis, ils seront les premiers à lécher les bottes du nouvel occupant comme ils l’ont fait maintes fois auparavant. Décidément, l’Histoire n’en finit plus de bégayer. Quelle c… !

    Henoud Wassim

    19 h 43, le 26 août 2013

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