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Liban - Humanitaire

Avec « Nawaya », des jeunes défavorisés peuvent donner libre cours à leur passion

Aider les jeunes défavorisés à poursuivre leur passion constitue l’un des meilleurs moyens de les tenir à l’écart de la drogue et de la violence.

Zeina Saab lors de la présentation de l’ONG à l’occasion de TEDxBeirut. Photo TEDxBeirut

Depuis deux ans maintenant, Ahmad est soutenu par l’ONG Nawaya Network. Quand, en 2011, le jeune garçon joue au basket-ball dans la cour de son école, Zeina Saab, fondatrice de Nawaya Network, l’encourage à lancer sa première balle dans le panier. Depuis, l’association mobilise entreprises et institutions pour pouvoir offrir à cet enfant des cours de basket-ball. Ahmad, qui avait 8 ans à l’époque, s’entraîne désormais dans un club de sport et reçoit le soutien d’un joueur professionnel. « La seule satisfaction de progresser dans ce jeu a très probablement changé sa vie. La possibilité de poursuivre sa passion lui donne de l’espoir et une nouvelle confiance en soi », explique Zeina Saab.
Ayant grandi aux États-Unis, la Libanaise revient définitivement en 2012 pour fonder un réseau permettant à des jeunes issus de milieux défavorisés de poursuivre leur passion. Quel que soit l’intérêt des enfants, le programme vise à soutenir leur volonté, car « chaque effort peut porter ses fruits ». Le but ultime est de « changer leur perception d’eux-mêmes et de leur montrer qu’ils peuvent s’améliorer s’ils travaillent dur », indique Zeina. Elle estime que « le suivi d’une passion semble tenir les jeunes à l’écart de la drogue et de la violence ».
À cette fin, Nawaya, qui signifie « intentions » en arabe, met en œuvre un réseau de professionnels, d’institutions et d’entreprises pour doter les bénéficiaires de ressources auxquelles ils n’auraient pas accès autrement. Dès que les jeunes intègrent le programme, ils sont soutenus par des cours, par le biais d’un système de parrainage. Un face-à-face d’une heure par semaine entre les mentors et leurs protégés les encourage à continuer leur chemin.
Hélène Hamady, directrice de l’organisation depuis un an, souligne l’importance d’un « modèle », que les bénéficiaires du programme ne trouvent pas dans leur entourage. « Parfois, il suffit d’une personne pour faire découvrir les possibilités et les capacités », explique Hélène. Bien que fréquente dans plusieurs pays occidentaux, cette forme de parrainage est toute nouvelle dans la région.

Une idée innovatrice qui met à l’épreuve les jeunes Libanais
C’est la raison pour laquelle « il reste difficile à l’heure actuelle de recruter des mentors, d’autant que Nawaya cherche à assurer une certaine qualité dans le partenariat », affirme Hélène. Les efforts de recrutement auprès des universités n’ont pas été très concluants. Peu d’étudiants sont suffisamment motivés pour donner de leur temps. Afin que le bénéfice soit mutuel, Nawaya offre désormais aux volontaires la possibilité de prendre part à des ateliers. Elle donne aussi accès au réseau d’entreprises pour soutenir les mentors dans leur cursus professionnel. Une fois recrutés, ils reçoivent en outre une formation de six heures pour mieux faire face aux problèmes de leur partenaire. « Entre mentor et mentoré existent toutefois des différences considérables. Il faut savoir les gérer afin qu’elles soient fécondes », explique Zeina.
Quant aux bénéficiaires, ils sont recrutés sur proposition d’autres associations locales, telles que « Ayadina », « Amel Association » ou encore « Bassma ». Nawaya doit s’assurer que les candidats sont passionnés par leur activité, qu’ils ont moins de 30 ans, et finalement qu’ils n’ont pas d’autres moyens d’accéder aux ressources proposées. Ainsi, Houssam a déjà 27 ans lorsqu’il rejoint le programme. Sa forte passion pour le chant a incité l’ONG à le soutenir. Depuis, elle essaye de lui offrir la chance de suivre cette activité qui lui redonne espoir.
Pour le moment, le réseau comprend 16 enfants et 16 mentors, mais le projet semble vite se développer. C’est d’ailleurs grâce au prix « King Abdullah II Award for Youth Innovation and Activement » (Kaayia), doté de 50 000 dollars, que l’ONG a gagné début juin que Nawaya peut agrandir son équipe. Elle envisage de parrainer 75 jeunes en fin d’année. Ce don exprime en outre une volonté d’expansion – la Jordanie aimerait voir le projet de Zeina s’agrandir. « L’idée n’est pas de rester une organisation locale », révèle Hélène. L’expansion est prévue pour 2015, d’abord en Égypte et en Jordanie. Un projet ambitieux qui portera certainement ses fruits. « Montrez à un enfant ce dont il est capable, et il s’efforcera de faire encore plus », conclut Zeina.
Pour plus d’informations, donation ou pour devenir mentor, visitez www.nawaya.org
Depuis deux ans maintenant, Ahmad est soutenu par l’ONG Nawaya Network. Quand, en 2011, le jeune garçon joue au basket-ball dans la cour de son école, Zeina Saab, fondatrice de Nawaya Network, l’encourage à lancer sa première balle dans le panier. Depuis, l’association mobilise entreprises et institutions pour pouvoir offrir à cet enfant des cours de basket-ball. Ahmad, qui avait 8 ans...

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