Baïssour : arrestation des deux hommes qui ont amputé le pénis de leur beau-frère

Les deux hommes qui ont agressé et amputé le pénis de Rabih Ahmad, 39 ans, originaire de Hrar dans le Akkar, pour avoir épousé Roudayna Malaeb, de Baïssour, une jeune femme qui n’appartient pas à la même communauté religieuse, ont été arrêtés. Il s’agit des deux frères de la jeune femme.
Rabih avait été retrouvé mardi grièvement blessé et amputé de son pénis sur la place publique de Baïssour, dans le caza de Aley. Ce sunnite avait épousé devant un cheikh, début juillet, Roudayna, une druze originaire de Baïssour et de 20 ans sa cadette. Ils s’étaient connus sur Facebook, selon le quotidien an-Nahar.
La famille de la mariée a tendu mardi un piège à Rabih, le faisant venir à Baïssour sous prétexte d’une réconciliation. À son arrivée, cinq hommes l’ont roué de coups et lui ont tranché le pénis et arraché les dents. Ils voulaient le pendre sur la place publique, mais la police municipale est intervenue.
Les deux frères de l’épouse de la victime ont été appréhendés par les services de renseignements des FSI, suite aux interventions des cheikhs de la région. La jeune femme, qui a été emprisonnée par sa famille, violentée et rouée de coups, se trouverait actuellement chez l’un de ses oncles.
Interrogé par les télévisions sur le sort de son épouse, Rabih a dit « ne rien savoir sur ce qu’il est advenu d’elle ». « Nos téléphones portables et mon portefeuille ont été confisqués par ses parents, dès notre arrivée à Baïssour », a-t-il précisé sur son lit d’hôpital. Il a aussi appelé l’État à agir « afin que justice soit faite ».
Le président du conseil municipal de Baïssour, Walid Abou Harb, a indiqué que Roudayna est en bonne santé et qu’elle se trouve chez son oncle, dans le village. Il a également affirmé que le contrat de mariage semble avoir été falsifié.
La famille de Rabih a dénoncé « un crime impardonnable et odieux ».
Le PSP a diffusé un communiqué dans lequel il a condamné l’incident et appelé à l’arrestation des responsables. « Nous refusons de couvrir des hors-la-loi », souligne le texte. Le PSP a aussi appelé les autorités à mener une enquête faisant toute la lumière sur le sort qui a été réservé à la jeune femme.