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Culture - Hommage

Charles Ratton, « inventeur des arts primitifs », à l’honneur pour la première fois à Paris

Une des œuvres de la collection privée de Ratton exposées au musée du Quai Branly.

Avant lui, les arts premiers d’Afrique, d’Océanie et d’Arctique n’intéressaient que les anthropologues: collectionneur et expert légendaire, le Français Charles Ratton (1897-1986) a été l’un des premiers à les reconnaître comme œuvres d’art. Jusqu’au 22 septembre, le musée du Quai Branly lui rend hommage à travers une exposition, pour la première fois.
Fils d’un modiste de Mâcon, Charles Ratton monte à Paris pour étudier le Moyen Âge à l’école du Louvre, découvre les arts premiers vers 1920, comme un coup de foudre. Il consacrera sa vie à leur reconnaissance, à l’occasion de nombreux voyages et
expositions.
Collectionneur devenu «expert des experts sans lequel aucune vente n’était possible», souligne à l’AFP Philippe Dagen, commissaire de l’exposition et critique au Monde, Charles Ratton a été aussi l’un des grands marchands d’arts premiers, légitimant d’autant ces œuvres à partir des années 1930, en Europe comme aux États-Unis.
De nombreux artistes comme André Breton, Joan Miro, Paul Éluard, Jean Dubuffet ou Yves Tanguy ont été les alliés de Ratton dans sa défense des arts premiers et des civilisations que le colonialisme a longtemps méprisé.
«Il a été l’inventeur des arts primitifs en défendant de façon décisive un nouveau regard sur les arts non occidentaux. Sa contribution a été immense pendant plus d’un demi-siècle. Charles Ratton avait un goût pour les œuvres très achevées. Cette exposition, la première qui lui soit consacrée, aspire seulement lui à rendre l’importance qui fut la sienne», ajoute Philippe Dagen, rappelant que, dans les années 80, le Louvre a refusé plusieurs de ses propositions de dons pour des pièces considérées désormais comme des chefs-d’œuvre.
Le visiteur débute le parcours comme invité privilégié dans le bureau de Charles Ratton, véritable cabinet de curiosités primitives, qui a été reconstitué.
Plus de 200 œuvres et documents d’époque retracent le parcours en France et aux États-Unis de ce «prince des experts» et marchand à l’enthousiasme militant: des plaques en métal à décor zoomorphe du Pérou, une cape cérémonielle chilkat du sud-est de l’Alaska (fin du XIXe siècle), des sculptures du Niger, un masque kwele du Gabon, mais aussi des pièces d’exception jamais montrées dans un musée, dont un totem funéraire de Nouvelle-Irlande (Papouasie-Nouvelle-Guinée), le tout offrant un large éventail des arts premiers de plusieurs continents.
Après la guerre, Charles Ratton est apparu comme la référence internationale absolue pour l’Afrique et l’Océanie. Située rue de Marignan, sa galerie a été en quelque sorte le premier musée d’arts premiers au monde.
Jusqu’à la fin des années 1970, malgré l’âge et l’apparition d’une nouvelle génération de marchands voyageurs, il s’est maintenu au premier rang, participant au triomphe mais aussi au renchérissement régulier d’objets considérés aujourd’hui comme des œuvres majeures du patrimoine mondial.
Avant lui, les arts premiers d’Afrique, d’Océanie et d’Arctique n’intéressaient que les anthropologues: collectionneur et expert légendaire, le Français Charles Ratton (1897-1986) a été l’un des premiers à les reconnaître comme œuvres d’art. Jusqu’au 22 septembre, le musée du Quai Branly lui rend hommage à travers une exposition, pour la première fois.Fils d’un modiste...

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