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Économie - Emploi

Le droit du travail plus important que la loi électorale, s’insurge Nahas

À l’occasion d’une rencontre sur le thème des politiques de l’emploi, l’ancien ministre du Travail est revenu sur le sujet brûlant de la grille des salaires et des droits des employés.

Charbel Nahas.



« La question du droit du travail est plus importante que la loi électorale ou que tout autre sujet », s’est indigné l’ancien ministre du Travail Charbel Nahas mardi à l’occasion d’une rencontre organisée par l’IFPO (Institut français du Proche-Orient) sur le thème des politiques de l’emploi et des travailleurs immigrés au Liban.
L’économiste, activiste pour les droits de l’homme, a dénoncé « la violence des classes qui règne au Liban comme nulle part ailleurs », fustigeant l’attitude des organismes économiques. « Ces derniers considèrent l’employé comme un coût. Mais qui sont-ils ces organismes économiques ? Ils ne sont autres que des hommes d’affaires, totalement éloignés des vrais organismes économiques. Ils ont fini par convaincre l’opinion publique que des hommes d’affaires pouvaient diriger l’économie alors que leur point de vue est complètement biaisé ! »
L’ancien ministre a poursuivi en insistant sur le déséquilibre structurel existant entre employeur et salarié au sein même du code du travail libanais.
« Dans toute l’histoire de la littérature économique, il a été démontré que la production et la richesse découlent de deux facteurs qui sont le capital et le travail, explique-t-il. L’employeur n’apparaît pas dans cette équation et pourtant au Liban, on continue de ne s’intéresser qu’aux droits des employeurs ! Mais il faut cesser de considérer le salarié comme un coût, ce dernier étant créateur de richesse ! »
Concernant le débat autour de la grille des salaires, l’ancien ministre a par ailleurs révélé qu’il a été dit haut et fort en Conseil des ministres qu’« on ne peut pas payer des indemnités de transports aux employés car un salaire minimum plus élevé et des indemnités de transports associés exposeraient les entreprises qui ne déclarent pas leurs salariés à un risque de révolte populaire de la part de ces derniers ! ».

« Il n’existe plus d’État ni de citoyen »
L’économiste a en outre dénoncé l’absence d’État et l’abandon de ce dernier de régions comme celle de Tripoli, « où les responsables libanais bafouent le droit des citoyens et laissent la population dans le désarroi et la misère ». À la question : « Quel État pour quel citoyen ? », l’ancien ministre a répondu qu’il n’existait plus ni État ni citoyen ! « Nous sommes dans un système politique qui détruit tout sentiment d’appartenance », a-t-il renchéri.
En ce qui concerne la question des travailleurs immigrés au Liban, l’ancien ministre du Travail a déploré la « situation regrettable du ministère du Travail, son unique action étant d’accorder des permis de travail aux étrangers, délaissant toutes les autres questions au second plan ». Il a en outre dénoncé l’absence de statistiques. « Comment établir une politique de l’emploi en l’absence de chiffres ? a-t-il demandé. On ne sait même pas combien de travailleurs émigrés sont aujourd’hui au Liban ! »
De son côté, Arlette Jreissati, conseillère à la chambre sociale de cassation, a salué la proposition de loi de M. Nahas, laquelle exigeait l’existence d’un compte en banque pour tout employé de maison au Liban, de manière à prouver le paiement de l’employeur et son montant.
« Car nous savons tous que l’employeur a le pouvoir sur l’employé », a indiqué Mme Jreissati.
Elle a poursuivi en rappelant le cadre réglementaire, stipulant que tout étranger doit être muni d’un permis de travail et soumis aux dispositions du code du travail. Enfin, elle a soulevé les implications économiques et sociales de cette main-d’œuvre étrangère au Liban.
« Cette croissance exponentielle du nombre d’immigrants au Liban dépasse les capacité d’emploi du pays, a-t-elle considéré. L’économie libanaise souffre également du travail au noir et du non-respect de la loi, par un manque à gagner significatif en termes d’impôts, a-t-elle renchéri. Il est urgent de revoir la politique de l’emploi. »
« La question du droit du travail est plus importante que la loi électorale ou que tout autre sujet », s’est indigné l’ancien ministre du Travail Charbel Nahas mardi à l’occasion d’une rencontre organisée par l’IFPO (Institut français du Proche-Orient) sur le thème des politiques de l’emploi et des travailleurs immigrés au Liban. L’économiste, activiste pour...

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