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Campus

Lorsque les jeunes Libanais rêvent de meilleurs cieux

Avec l’instabilité politique et économique que connaît actuellement le Liban, nombreux sont les jeunes qui quittent le pays après l’obtention de leurs diplômes. « Campus » a demandé à des étudiants ce qu’ils en pensent.

Béatrice Tohmé, première année master traduction à l’USJ.

« Connaissant les nombreux problèmes qui sévissent dans notre pays, surtout ceux qu’affrontent les jeunes diplômés, je comprends pourquoi ces derniers pensent à l’émigration », lance Hala Riachy, étudiante en presse à l’Université libanaise.
Compréhensible donc, mais est-ce nécessairement une mauvaise nouvelle ? Maria Bou Ink, étudiante en traduction à la même université, répond : « Le fait que les jeunes quittent massivement le pays a certainement des conséquences néfastes sur l’économie puisque le Liban perd ainsi de jeunes citoyens au grand potentiel. Malheureusement, notre pays est incapable d’offrir de bons débouchés aux jeunes diplômés, ce qui les pousse à aller chercher ailleurs de meilleures possibilités d’avenir. Toutefois, il ne faut pas oublier que c’est grâce aux émigrés qui ont quitté le pays, depuis la Première Guerre mondiale jusqu’aux années 90, comme Gibran Khalil Gibran et plus récemment Amin Maalouf, que le Liban est mieux connu dans le monde. »
Béatrice Tohmé, étudiante en première année de master traduction à l’USJ, comprend parfaitement, elle aussi, les jeunes qui rêvent de quitter leur pays. « Ils passent cinq ans de leur vie à suivre une formation universitaire, et lorsqu’ils terminent leurs études, ils ne trouvent pas de travail. Et si jamais ils en trouvent, le salaire ne leur permet pas de subvenir à leurs besoins. »
L’avis de Georges Hélou est un peu plus mitigé. Cet étudiant en cinématographie à l’USJ n’approuve pas que l’on quitte son pays lorsqu’il y a possibilité d’y vivre décemment. « Malheureusement, dans un pays comme le nôtre, la situation oblige parfois certains jeunes à plier bagage et à s’en aller voir ailleurs », se reprend-il.
Élissa Chamoun, pour qui l’émigration serait une option à considérer, comprend les jeunes qui s’expatrient « uniquement lorsqu’ils désespèrent, après avoir tout essayé, d’assurer leur avenir dans leur propre pays ». L’étudiante en droit à l’Université libanaise insiste : « Je suis alors pour l’émigration. »
Un autre son de cloche du côté de Johnny Mouawad, étudiant en génie mécanique à la NDU, qui déclare : « Je suis contre l’émigration définitive. Si je comprends les jeunes qui voyagent pour un meilleur revenu, je les incite quand même à retourner dans leur pays d’origine pour contribuer à son développement. »
Les jeunes Libanais, confrontés à une situation déplorable continuent donc de rêver d’autres cieux. Partir serait-il l’unique moyen pour ces jeunes de faire face au marasme actuel ?

Renata MOUAWAD
Étudiante en première année de presse, faculté d’information et de documentation de l’UL, section II


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