Accusé de « participer aux crimes en Syrie », le Hezbollah qualifie sa présence de « stratégique »

Les violations israéliennes permanentes de l’espace aérien libanais ainsi que les derniers raids de l’État hébreu contre la Syrie continuent de faire couler beaucoup d’encre. Ces attaques étaient au centre des entretiens menés par le coordonnateur général de l’ONU, Derek Plumbly, qui a été reçu hier par le président de la République, Michel Sleiman, et le Premier ministre sortant, Nagib Mikati. Ce dernier a dénoncé « la violation de l’espace aérien libanais par Israël dans son attaque contre la Syrie », estimant qu’« un tel acte vise à attiser les tensions dans la région ». M. Mikati s’est aussi entretenu avec l’ambassadeur de Turquie au Liban, Inan Ozyildiz, lequel a assuré que la Turquie n’épargnait aucun effort pour la libération des otages libanais chiites en Syrie. Il a aussi abordé les derniers développements de la situation de la sécurité avec le directeur général des FSI par intérim, le général Roger Salem. Via Twitter, il a stigmatisé les violations israéliennes de la résolution 1701, annonçant que « le Liban est attaché à la politique de distanciation ». Par ailleurs, Derek Plumbly a rencontré le député du Hezbollah, Mohammad Raad. « Dans toutes mes rencontres, j’ai réitéré l’attachement de l’ONU à la stabilité du Liban, à la déclaration de Baabda et à la politique de distanciation », a-t-il affirmé à l’issue de la rencontre.

Dans le même cadre, l’armée israélienne était en état d’alerte le long de la ligne bleue à la frontière libanaise, qui a connu des patrouilles intensives pendant que des avions de chasse survolaient les hameaux de Chebaa, de Jabal el-Cheikh, de Yaroun et de Rmeich. Des coups de feu ont été entendus, l’armée israélienne effectuant des manœuvres et des entraînements intensifs. Dimanche dernier, les services sécuritaires libanais avaient livré aux forces de l’ONU le citoyen israélien, qualifié d’« instable », qui avait franchi la frontière.

Condamnations et menaces...
 Par ailleurs , dans un communiqué publié hier, cheikh Naïm Kassem, numéro deux du Hezbollah, a affirmé que les raids israéliens près de Damas entraient dans le cadre d’un complot international contre le président syrien. « Ce bombardement vise à remonter le moral des terroristes, des takfiristes et de tous ceux qui combattent pour détruire la Syrie de l’intérieur », a-t-il dit. Naïm Kassem a en outre déploré que les pays arabes, pour beaucoup favorables aux rebelles, n’aient pas été plus nombreux à condamner les raids israéliens. De son côté, le député Abdel Majid Saleh, membre du bloc parlementaire de la Libération et du Développement, a indiqué que « l’intervention israélienne dans le conflit syrien fait d’Israël le partenaire principal des réseaux terroristes qui combattent le régime syrien ». Quant au président du conseil politique du Hezbollah, Ibrahim Amine Sayyed, il a affirmé que « le Hezbollah est prêt à empêcher que la Syrie ne tombe sous l’hégémonie de Tel-Aviv et de Washington ». « Nous justifions notre ingérence en Syrie par ces raisons, et nous sommes présents en Syrie stratégiquement et politiquement », a-t-il ajouté.

Sur un autre plan, de nombreuses parties continuent à stigmatiser l’ingérence du parti chiite dans la crise syrienne. Lors de sa réunion hebdomadaire, le bloc du Futur a condamné « les crimes odieux perpétrés par le régime syrien », ainsi que l’agression israélienne contre la Syrie. Il a appelé le Hezbollah « à retirer immédiatement ses combattants de Syrie, à y cesser son intervention militaire et sa participation aux crimes ». Pour sa part, le mufti du Mont-Liban, Mohammad Jouzou, a estimé que « Hassan Nasrallah a fait du Hezbollah un outil pour la protection de l’hégémonie iranienne dans la région », affirmant que « l’Iran ne pourra pas empêcher la chute du régime syrien ». Enfin, le député Walid Joumblatt a estimé que « l’attaque israélienne contre la Syrie pourrait servir de prétexte pour accuser l’opposition syrienne d’intelligence avec l’ennemi ». Il a de même dénoncé les crimes du régime envers le peuple, appelant les druzes arabes à se joindre à la révolution, et qualifiant la théorie de la moumanaa utilisée par le régime de « slogan fallacieux ».

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