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À La Une - Liban-Syrie

Le Hezbollah mène la bataille sur les fronts sud et ouest de Qousseir

Un membre de l’Armée syrienne libre (ASL) dans un quartier en grande partie détruit à Deraa, berceau de la révolution. Thaer Abdallah/Reuters

L’implication du Hezbollah dans la guerre syrienne aux côtés du régime de Bachar el-Assad a suscité au cours des dernières vingt-quatre heures de vives réactions parmi les ténors du 14 Mars. Des réactions d’autant plus violentes que les miliciens du Hezbollah ont été engagés dans des combats à grande échelle, sur des étendues non négligeables du territoire syrien, l’objectif recherché par le parti de Hassan Nasrallah étant de permettre aux troupes de Bachar el-Assad de faire sauter le verrou stratégique de Qousseir pour établir la jonction entre Homs et le pays alaouite, d’un côté, et la région du Hermel et la Békaa, contrôlées par le Hezbollah, d’autre part.


Dans la journée d’hier, la bataille a été ainsi particulièrement acharnée dans la région de Qousseir, entre les rebelles syriens et l’armée pro-Assad soutenue par les combattants du Hezbollah. « L’armée est en train de mener la bataille sur les fronts nord et est de la région de Qousseir et le Hezbollah est sur les fronts sud et ouest », plus proches de la frontière libanaise, a indiqué dans ce cadre Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), cité par l’AFP.

 

Une source militaire syrienne a affirmé à l’AFP que l’armée pro-Assad poursuivait « son avancée » dans cette région, soutenant que la prise de la ville de Qousseir, place forte de la rébellion depuis plus d’un an, « n’est plus qu’une question de jours ». Néanmoins, selon M. Abdel Rahmane, la prise de la ville pourrait s’avérer compliquée en raison « de la farouche résistance des rebelles ». « Ils sont prêts à mourir pour défendre leur ville et l’armée ne pourra reprendre la ville de Qousseir que si elle la détruit complètement », dit-il.


Dans la journée d’hier, et comme ils le font depuis plus d’une semaine, les rebelles ont tiré plusieurs obus en direction du Hermel, en guise de riposte à la participation du Hezbollah dans les combats.


Cette implication du Hezbollah est violemment dénoncée par l'opposition syrienne, qui y a vu une « déclaration de guerre », mais aussi par plusieurs pôles du 14 Mars. Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, s’est ainsi élevé hier, au cours d’une conférence de presse, contre la présence des miliciens du Hezb sur les lignes de front en territoire syrien.

 

(Lire aussi : Gemayel critique l’implication « dangereuse » du Hezbollah en Syrie)


De son côté, le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a souligné que la participation du Hezbollah aux combats « entraînera le Liban dans le conflit que le président Bachar el-Assad a promis d’étendre à toute la région ».
« Les agissements du Hezbollah en Syrie sont un crime contre le Liban, les Libanais, la Syrie et les Syriens, a déclaré M. Hariri dans un communiqué de son bureau de presse. L’engagement du Hezbollah dans la guerre syrienne vise à défendre le régime et n’a nullement pour objectif de défendre une communauté donnée », a-t-il ajouté.
« Qui a chargé le Hezbollah de défendre une tranche des Libanais qui vivent en Syrie ? » s’est demandé l’ancien Premier ministre. « Pousser des jeunes Libanais à la mort en Syrie est un crime, défendre un régime criminel est un crime, et ces crimes participent d’un crime encore plus grand qui est d’entraîner le Liban dans un conflit régional sanglant », a déclaré M. Hariri.


Le chef du courant du Futur a par ailleurs rejeté les appels au jihad pour défendre les sunnites en Syrie, lancés par des cheikhs islamistes.


Hamadé : Le scénario de Chebaa à Qousseir
Le député Marwan Hamadé a mis en garde, quant à lui, contre l’aventurisme dans lequel s’enfonce le pays à la veille de la saison d’été, estimant que « nous nous trouvons dans une phase transitoire entre la guerre et la paix, parce que le Hezbollah est en train de reproduire le scénario des fermes de Chebaa à Qousseir ».
« Tout comme le parti chiite nous avait poussé vers une guerre destructrice en 2006 au Liban-Sud, nous pourrions être de nouveau incités à une guerre destructrice au nord et à l’est du pays », a déclaré M. Hamadé, qui a souligné la nécessité de « mettre fin à cette aventure », estimant que le pays est entraîné dans l’inconnu à l’ombre des propos tenus par cheikh Nabil Kaouk, et des deux appels au jihad lancés par les dignitaires sunnites, cheikh Ahmad el-Assir et cheikh Salem Rafeï.


Pour sa part, le leader du Parti national libéral, le député Dory Chamoun, a dénoncé les appels au jihad lancés par cheikh Assir et cheikh Rafeï, soulignant que « certaines parties veulent provoquer une conflagration au Liban ». Commentant les chutes d’obus au Hermel, M. Chamoun a estimé que ces obus sont tirés par l’armée pro-Assad, du fait que les opposants, selon M. Chamoun, n’ont pas la capacité militaire de mener de telles attaques.
Enfin, le député Michel Pharaon a déclaré que l’implication du Hezbollah en Syrie constitue un court-circuitage de la déclaration de Baabda ainsi qu’une atteinte aux lignes rouges, ce qui ébranle la stabilité dans le pays.

 

 

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