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Économie - Quatre questions à...

Tourisme : « L’urgence de redorer l’image du Liban »

Nagi Morkos, directeur général de Hodema, société de conseil en hôtellerie

Nagi Morkos, directeur général de Hodema, société de conseil en hôtellerie

Quelle est votre vision du secteur de l’hôtellerie et de la restauration au Liban ?
Le secteur hôtelier est en grande souffrance, victime de la situation sécuritaire catastrophique sur le plan local et régional. Si on fait abstraction de cela, le parc hôtelier libanais est vieillissant avec peu d’hôtels ayant ouvert ces cinq dernières années et très peu d’établissements ayant entamé de grands chantiers.
Le parc hôtelier de Beyrouth ne dépasse pas à l’heure actuelle les 10 000 chambres, tous segments de marchés confondus. Ce chiffre est bien en deçà de ce que pourrait compter le marché beyrouthin en cas d’affluence touristique. Je parle de la capitale car elle concentre près de 40 % de la capacité hôtelière totale du pays.
De nouveaux projets sont certes annoncés comme le Kempinski Summerland, l’annexe du Vendôme et l’extension de l’Albergo, mais il reste que la plupart d’entre eux sont retardés ou gelés pour l’heure.

Quel diagnostic pouvez-vous établir pour le secteur ?
Le plus grand défi est sans doute l’instabilité locale et régionale qui a poussé des pays arabes à interdire à leurs ressortissants de se rendre au Liban. Or ces touristes représentent la majeure partie de la clientèle du secteur hôtelier. Doublée d’une crise économique sur le plan local, cette instabilité a conduit à une guerre des prix des chambres entre les hôtels qui a mené à une chute de plus 30 % en moyenne des prix des chambres et à une baisse du taux d’occupation de 25 % à Beyrouth en 2012 par rapport à 2011.
Côté restaurants, la concurrence accrue et l’apparition constante de nouveaux concepts rendent le marché extrêmement compétitif et ne laissent plus de place aux succès en demi-teinte. Par ailleurs, la hausse des prix de loyer a obligé de nombreux établissements à fermer leurs portes. Enfin, les hôtels et les restaurants souffrent d’un manque de formation du personnel et d’une pénurie d’employés qualifiés vu les départs en masse du pays. Ce fort roulement dans les équipes de même que l’hésitation des hôteliers et des restaurateurs à former leur personnel de crainte de ne pas pouvoir capitaliser sur leurs compétences nuisent forcément à la qualité du service.
Au premier trimestre 2013, la chute se poursuit dans les mêmes proportions observées en 2012 en termes de taux d’occupation et de prix de chambres. Au niveau des restaurants, une trentaine d’établissements ont fermé depuis début 2013, notamment dans le haut de gamme. Mais rien que le City Center et le KidzMondo comblent ces fermetures avec l’ouverture annoncée de près de 60 établissements dans ces deux centres.

Quels remèdes à la crise du secteur touristique au Liban ?
Il n’y a pas de remède miracle, puisque la solution au défi sécuritaire n’est pas entre nos mains. En revanche, il faut accepter l’idée que nous ne sommes plus un pays qui attire les touristes, qu’ils soient internationaux, du Golfe ou même libanais expatriés. Un des remèdes serait de sensibiliser tous les acteurs du tourisme, publics et privés, à l’urgence de la situation et de monter avec tous les responsables un plan d’action à moyen et long terme afin de redorer l’image du pays et le rendre à nouveau compétitif en matière de tourisme.

Y a-t-il de nouvelles tendances à noter cette année ?
Aujourd’hui, nous assistons à une dynamisation de la tendance des résidences meublées, un marché déjà en croissance lors des années précédentes. Elles offrent un service dédié au long séjour et sont considérées plus pratiques, plus spacieuses, moins coûteuses et bénéficiant de plus facilités que les chambres d’hôtel. Cette tendance se confirme par l’afflux des Syriens réfugiés au Liban. Parmi les ouvertures prévues, le Smallville à Badaro et le Staybridge Résidences de l’InterContinental Hotel Group à Verdun qui suivent l’ouverture du Saifi Suites. Au niveau des restaurants, on note une tendance à des ouvertures d’établissements plus petits en surface et situés dans le bas à moyen de gamme.

 

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commentaires (2)

Rêver, c'est permis. MAIS...DIVAGUER... NON !

SAKR LOUBNAN

09 h 25, le 23 avril 2013

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Commentaires (2)

  • Rêver, c'est permis. MAIS...DIVAGUER... NON !

    SAKR LOUBNAN

    09 h 25, le 23 avril 2013

  • mec,je vais te dire la vérité...certes,il y a la situation sécuritaire,certes... mais à part çà,il ya la nullité absolue de l'accueil toutistique au Liban...absolue...on bouffe de la merde pour le prix du caviar,on a à supporter cette insupportable obséquiesoté qui a transformé l'hospitalité en n'importe quoi,un service vraiment mauvais,des hôtels hors de prix,et un secteur de tourisme (pour le touriste lambda) qui se réduit comme peau de chagrin....tout le monde ne vient pas au Liban pour aller "voir" les artistes et payer la bouteille de mauvais scotch à 300 dollars...alors,M.Morkos,arrêtez de geindre,et balayez devant votre porte....si vous avez unn balai...

    GEDEON Christian

    17 h 17, le 22 avril 2013

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