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À La Une - Etats-Unis

L'oncle au "terroriste" de Boston : "Rends-toi et demande pardon"

Vaste chasse à l'homme dans la ville entièrement bouclée.

L'oncle des deux suspects dans l'attentat de Boston, Ruslan Tsarni, dans un entretien retransmis sur les télévisions américaines devant sa maison du Maryland, près de Washington. Allison Shelley/Getty Images/AFP

Une impressionnante chasse à l'homme était en cours vendredi près de Boston entièrement bouclée, pour retrouver un jeune de 19 ans d'origine tchétchène, soupçonné avec son frère, tué dans la nuit, des attentats du marathon il y a quatre jours.

 

La population de Boston et sa banlieue - environ un million de personnes- , a reçu l'ordre de rester chez elle. Tous les transports en commun ont été mis à l'arrêt, les écoles publiques fermées, tout survol d'avion interdit.
Des policiers casqués, en tenue de combat, ont pris position dans les rues et sur les toits de certaines maisons de Watertown, dans la banlieue ouest de Boston, où s'est déroulée durant la nuit la traque des deux frères, dans une spectaculaire accélération de l'enquête.

 

D'origine tchétchène et de confession musulmane, ils ont été identifiés comme Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, pour celui tué dans la nuit, et Djokhar Tsarnaev, 19 ans pour le plus jeune toujours recherché. Ils avaient immigré il y a une dizaine d'années aux Etats-Unis, a déclaré vendredi leur oncle, Ruslan Tsarni.

 

(Lire aussi: Attentat de Boston : les suspects adeptes des sites islamistes ?)

 

L'aîné, abattu par la police, est celui que le FBI avait appelé jeudi "suspect numéro 1", et qui portait une casquette noire sur des photos publiées par la police fédérale dans le cadre de l'enquête sur le double attentat du marathon lundi, qui a fait trois morts et près de 180 blessés.

Son frère portait une casquette claire sur les images rendues publiques jeudi par le FBI. La police a diffusé une nouvelle photo de lui vendredi, le montrant avec un sweatshirt gris à capuche.

 

 

Photo montrant les deux suspects présumés. REUTERS/FBI



"Des musulmans fervents"

Dans un entretien de dix minutes retransmis sur les télévisions américaines devant sa maison du Maryland, près de Washington, M. Tsarni a estimé que ses neveux "portaient le discrédit sur tous les Tchétchènes", exprimant son désir de présenter lui-même ses excuses en leur nom.
"Je suis prêt à m'agenouiller devant les victimes pour leur demander pardon", a déclaré M. Tsarni, visiblement ému, soulignant que sa propre famille n'avait "rien à voir" avec celle de son frère depuis plusieurs années.
S'adressant au suspect qui était toujours en cavale vendredi après-midi, l'oncle a lancé : "Djokhar, si tu es en vie, rends-toi et demande pardon", expliquant avoir été "choqué" en découvrant le visage de ses neveux à la télévision et sur Internet vendredi matin.

 

 

Une photo d'un des deux suspects dans l'attentat de Boston : un jeune homme identifié comme étant Dzhokhar Tsarnaev. AFP PHOTO / BOSTON REGIONAL INTELLIGENCE CENTER



M. Tsarni, qui a précisé vivre légalement aux Etats-Unis, a indiqué que les deux frères n'avaient jamais été en Tchétchénie, une république russe à majorité musulmane du nord du Caucase, où la rébellion contre le pouvoir central de Moscou s'est progressivement islamisée et a de plus en plus débordé hors des frontières pour se transformer au milieu des années 2000 en un mouvement islamiste armé actif dans tout le Caucase du Nord. Selon M. Tsarni, les deux frères n'ont rien à voir avec ce soulèvement. "Si c'est le cas, c'est que quelqu'un les a radicalisés", a-t-il assuré.

Interrogé sur ce qui avait pu les pousser vers le terrorisme, il a répondu: "La haine envers ceux qui ont été capables de s'intégrer". "C'est tout ce que je peux imaginer. Rien d'autre. Que cela ait à voir avec la religion, avec l'islam, c'est une imposture, c'est du toc". "Bien sûr que nous avons honte. Ce sont les fils de mon frère, qui avait peu d'influence sur eux, pour être honnête, à ce que j'en sais", a-t-il ajouté.

 

Un homme se présentant comme le père a défendu les deux frères estimant qu'ils avaient été "piégés".
"A mon avis, les services spéciaux ont piégé mes enfants car ce sont des musulmans fervents", a déclaré cet homme, Anzor Tsarnaev, à l'agence Interfax, s'exprimant depuis la capitale du Daguestan, Makhatchkala.
"Pourquoi ont-ils tué Tamerlan? Ils auraient dû le prendre vivant", a-t-il ajouté. "Le plus jeune se cache maintenant. Nous l'attendions pour les vacances", a-t-il ajouté, précisant que Djokhar étudiait la médecine aux Etats-Unis.
"Maintenant, je ne sais pas ce qu'il va se passer", a-t-il renchéri.

 

 

 

La police dans la traque du 2e suspect des attentats de Boston.

Darren McCollester/Getty Images/AFP

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est refusé à "spéculer" sur le lien que pourrait avoir l'attentat avec les origines tchétchènes des deux suspects, qui vivaient enfants au Kirghizstan.
Le président de Tchétchénie a, lui, souligné que les suspects n'avaient "pas vécu en Tchétchénie". "Ils ont vécu et étudié aux Etats-Unis (...) Ils ont forgé leurs opinions et convictions là-bas. Il faut trouver les racines du mal en Amérique", a-t-il ajouté, cité par l'agence publique de presse Ria Novosti.

 

Après la mort de l'aîné des frères, le chef de la police de Boston Ed Davis a mis en garde la population contre le plus jeune. "Nous pensons que c'est un terroriste. Nous pensons que c'est un homme qui est venu ici pour tuer des gens" a-t-il déclaré, après plusieurs heures d'une traque marquée par des échanges de coups de feu nourris et la mort d'un policier, tué par les deux hommes dans leur fuite.

"La situation évolue rapidement", a par ailleurs déclaré le gouverneur Deval Patrick, lors d'un nouveau point de presse peu après 8H00 (12H00 GMT), en annonçant que toute la ville de Boston était bouclée.

"Restez chez vous, et n'ouvrez la porte à personne d'autre qu'un policier proprement identifié", a déclaré le gouverneur aux Bostoniens.

 


Les premiers éléments rendus publics sur leur traque commencent à Cambridge, sur le campus du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à l'ouest de Boston jeudi vers 22H20 (02H20GMT), lorsque la police est alertée après un échange de coups de feu.

Un policier est ensuite trouvé tué par balles dans sa voiture à 22H30, et la police apprend que deux hommes, auteurs présumés du meurtre du policier, ont détourné une voiture en menaçant d'une arme son conducteur. Celui ci sera libéré sain et sauf 30 minutes plus tard.

Les deux frères lui auraient confié être les auteurs des attentats.

 

 

 

La chasse à l'homme commence, en direction de Watertown, située encore plus à l'ouest de Boston.

S'ensuit un échange de coups de feu nourri, durant lequel un policier est grièvement blessé.

C'est durant cette poursuite que le frère aîné qui portait des explosifs sur lui, est mortellement blessé, apparemment écrasé par la voiture que conduisait son frère. Il mourra à son arrivée à l'hôpital.


 

(Pour mémoire : Avec Carlos Arredondo, Boston a trouvé son héros)

 

Ces développements spectaculaires sont intervenus moins de 12 heures après le FBI eut lancé un appel au public, pour qu'il l'aide à retrouver les deux hommes, présentés comme les auteurs présumés du double attentat qui avait endeuillé le marathon de Boston lundi. Le FBI avait publié des images, photos et vidéos des deux hommes, affirmant qu'ils étaient soupçonnés de l'attentat qui a ravivé aux Etats-Unis le souvenir du 11-Septembre.

 

Les images montraient deux hommes jeunes, marchant l'un derrière l'autre, l'un avec une casquette claire, visière à l'arrière, portant un sac à dos sur l'épaule droite, et l'autre portant veste et casquette sombres, et un sac à dos.

Les enquêteurs ont épluché quantités d'images prises entre autres par des caméras de surveillance de magasins aux abords du marathon, ou par les caméras des télévisions locales.

 

Les bombes avaient explosé près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston lundi où des dizaines de milliers de personnes étaient massées sur le parcours du marathon annuel, traditionnellement une grande fête populaire.

Elles avaient été assemblées dans des cocottes-minute dont un couvercle a été retrouvé sur le toit d'un hôtel de six étages à proximité, témoignant de la force de l'explosion.

 

(Pour mémoire : Boston : Des images des restes d'un engin explosif)

 

Le FBI a publié les images des deux suspects quelques heures après un émouvant hommage rendu aux victimes par le président Barack Obama dans la cathédrale de Boston.

 

Lors d'une cérémonie oecuménique dans la cathédrale de la Sainte Croix devant 2.000 personnes, M. Obama a rendu hommage aux victimes, mais aussi promis que les enquêteurs trouveraient les auteurs de cette "violence insensée" et les traduiraient en justice.

"Oui, nous vous retrouverons, et oui, vous ferez face à la justice", a déclaré le président. "S'ils cherchaient à nous intimider, à nous terroriser (...), il est clair maintenant qu'ils avaient choisi la mauvaise ville", a-t-il ajouté, saluant le "courage" des Bostoniens face au "visage du diable".

M. Obama a notamment rendu hommage aux trois victimes tuées, Martin Richard, 8 ans, Krystle Campbell, 29 ans, et Lu Lingzi, une Chinoise de 23 ans qui étudiait à la Boston University.


L'ancien candidat à la présidentielle Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachusetts, était lui aussi présent, ainsi que de nombreux élus locaux et membres des services de secours.

Un fonds d'aide aux victimes - One Fund Boston - avait par ailleurs récolté jusqu'à 10 millions de dollars jeudi, trois jours après le double attentat de lundi, selon des médias locaux. Le chiffre doit être confirmé vendredi officiellement.

 


Pour mémoire
Attentats de Boston : le FBI promet une enquête mondiale

 

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commentaires (1)

La bonne nouvelle c'est que le hezb ne sera pas impliqué, quoique sait on jamais où vont faire aboutir les aboutissants politiques de la chose,(????) et la mauvaise nouvelle est que si ces 2 suspects sont de la mouvance salafo wahabite, il faudra que les yanky/sio fassent une analyse profonde de qui finance ces salafo wahabites dans le monde, fastoche la réponse , non ?

Jaber Kamel

17 h 24, le 19 avril 2013

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Commentaires (1)

  • La bonne nouvelle c'est que le hezb ne sera pas impliqué, quoique sait on jamais où vont faire aboutir les aboutissants politiques de la chose,(????) et la mauvaise nouvelle est que si ces 2 suspects sont de la mouvance salafo wahabite, il faudra que les yanky/sio fassent une analyse profonde de qui finance ces salafo wahabites dans le monde, fastoche la réponse , non ?

    Jaber Kamel

    17 h 24, le 19 avril 2013

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