Sleiman : L’alimentation est un droit intrinsèque et un besoin vital

Le ministère de l’Agriculture a célébré hier la Journée mondiale de l’alimentation, en coopération avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Une conférence s’est tenue à cette fin au palais de l’Unesco à midi, sous le thème des « Coopératives agricoles, sources d’alimentation du monde », avec comme invité d’honneur le président de la République Michel Sleiman. Ce dernier a été reçu sur place par le ministre de l’Agriculture Hussein Hajj Hassan, le représentant du directeur général de la FAO au Liban Ali Mawman et le directeur général du ministère de l’Agriculture Louis Lahoud.
Étaient également présents à la rencontre le vice-Premier ministre Samir Mokbel, le ministre de l’Information Walid Daouk, le ministre d’État Panos Manjian, la députée Nayla Moawad, le vicaire patriarcal général l’évêque Mgr Samir Mazloum, le directeur général de la Sûreté générale le général Abbas Ibrahim, le coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban Derek Plumbly, ainsi que plusieurs ambassadeurs et anciens ministres et députés.
Après le mot d’ouverture de Abir Sirwan et la projection d’un documentaire de la FAO sur le rôle des coopératives, ainsi que d’un film du ministère de l’Agriculture passant en revue ses projets, Ali Mawman a pris la parole, saluant la présence du président Sleiman, « qui prouve l’importance accordée par le gouvernement au secteur agricole, dont le rôle est central dans le développement économique ». Il a fait état ensuite de la stratégie mise au point par le ministère de l’Agriculture sur la période 2010-2014, et qui est également la preuve, selon lui, d’une « volonté politique visant à garantir une sécurité alimentaire durable, limitant ainsi le recours à l’importation de produits agricoles ».

Sleiman et la crise économique
Pour sa part, Derek Plumbly a exposé les principaux problèmes liés à l’alimentation dans le monde, s’attardant en contrepartie sur le plan onusien de lutte contre la faim. « En dépit d’un état des lieux obscur, nous pouvons dire que la guerre contre la faim commence à réaliser ses objectifs et le nombre de ceux qui en souffrent commence à baisser », a-t-il déclaré.
Pourtant, le président de la République a fermement stigmatisé le pourcentage actuel de faim dans le monde. « Il n’est pas permis que le huitième des habitants du monde, soit 868 millions d’individus, souffre de sous-nutrition et de malnutrition prolongées », a-t-il affirmé. Même si ce nombre est inférieur au « milliard d’individus touchés par la faim entre 1990 et 1992, les efforts fournis pour limiter la faim se sont ralentis de 2007 à 2008 (...) ce qui a conduit la FAO à publier une mise en garde en la matière ». Rappelant que « l’alimentation est un droit intrinsèque et un besoin vital », le président Sleiman a fait remarquer que « la crise économique mondiale a révélé l’importance des secteurs de production, précisément les secteurs agricoles et industriels, comme assises essentielles de l’économie des États ». Il a estimé par ailleurs que « la sécurité alimentaire reste l’une des responsabilités premières des États, qui se doivent de moderniser la production agricole, parallèlement au travail de résolution des conflits armés ». L’appui à l’agriculture est sous-tendu en effet par « une culture de paix, fondée sur la justice sociale », a précisé le chef de l’État. Évoquant corollairement « les mécanismes nouveaux à établir pour l’application des résolutions onusiennes, en contraignant les États qui ont recours aux agressions de se conformer à la volonté internationale ». Il a insisté dans ce cadre sur le cas d’Israël, dont il a rappelé les multiples raids ayant ravagé entre autres les espaces agricoles, avant de saluer « la compétence et le dynamisme » de l’actuel ministre de l’Agriculture.
 
Hajj Hassan salue Sleiman
Dans son allocution précédant celle du chef de l’État, le ministre Hussein Hajj Hassan avait adressé ses remerciements au président Sleiman, au chef du gouvernement et aux ministres pour « leur soutien continu au secteur agricole », mettant l’accent sur « le changement radical et constructif obtenu grâce à la stratégie de redressement du secteur agricole, que nous avons mise au point fin 2009 ». Il a également affirmé que « de nombreux projets ont été accomplis depuis, sans compter les programmes régionaux et internationaux menés grâce à des prêts et dons d’une valeur d’environ 103 millions de dollars, cumulée depuis 2009 ». Optimiste, le ministre Hajj Hassan a fait remarquer que « le Liban a fait du chemin vers la réalisation des principaux buts de notre stratégie ». Cette stratégie s’articule notamment sur « l’augmentation du taux de contribution du secteur agricole au PIB ; l’accroissement des opportunités de travail qu’offre ce secteur, notamment pour les jeunes hommes et femmes ; l’amélioration du niveau de la sécurité et de la sûreté alimentaires ; la réduction du déficit de la balance commerciale, agricole et alimentaire ». Il a tenu à valoriser enfin le rôle des coopératives, « face à la hausse du coût de production, lié au prix des ressources énergétiques et de la main-d’œuvre, en contrepartie de la baisse de la surface moyenne des propriétés foncières, évaluée aujourd’hui à 103 hectares ».