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À La Une - Crise

Syrie : les rebelles prennent un poste de contrôle clé proche d'Alep

Un diplomate syrien à Londres fait défection ; au moins 44 morts lundi à travers le pays.

Des membres de l'Armée syrienne libre (ASL) devant un poste de contrôle à Rastan dans la province de Homs le 30 juillet 2012. Shaam News Network /

Les rebelles syriens ont marqué un point lundi en prenant un poste de contrôle clé leur permettant d'acheminer renforts et munitions à Alep.

 

La prise par l'Armée syrienne libre (ASL) d'un important poste de contrôle à Anadane leur permet désormais de relier la métropole du nord à la frontière turque, située à environ 45 km, selon un journaliste de l'AFP.


"Le poste de contrôle d'Anadane, à cinq km au nord-ouest d'Alep, a été pris à 05H00 (02H00 GMT) après dix heures de combats", a affirmé sur place le général rebelle Ferzat Abdel Nasser, faisant état de six soldats et quatre rebelles tués ainsi que de 25 militaires faits prisonniers.

 

Un passage dégagé vers la Turquie est vital pour les rebelles qui ont installé le quartier général de l'ASL dans ce pays. Et si les opposants parviennent à s'emparer d'Alep, ils auront créé de fait une "zone sécurisée" dans le nord syrien, à l'image de Benghazi lors de la révolte libyenne.

 

Après trois jours de combats à Alep, une source de sécurité à Damas a affirmé à l'AFP que les troupes régulières avaient repris lundi le contrôle d'une partie du quartier de Salaheddine (sud-ouest), principal bastion rebelle.

 

Selon cette source, l'armée fait face "à une très forte résistance" et les nombreux tireurs embusqués rebelles "ralentissent le déploiement de l'armée".

 

Interrogé par l'AFP, Abdel Jabbar al-Oqaidi, chef du conseil militaire rebelle d'Alep, a cependant assuré que les soldats n'avaient "pas avancé d'un seul mètre".

 

"Nous avons repoussé un nouvel assaut contre Salaheddine dans la nuit et nous avons détruit quatre chars", a dit ce colonel qui avait appelé la veille l'Occident à instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus du nord de la Syrie et accusé le régime de préparer "un massacre" à Alep.

 

Le contrôle de cette ville, située à 355 km au nord de Damas, est jugé crucial dans ce conflit déclenché il y a 16 mois par une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression du régime déterminé à l'étouffer.

 

La télévision Al-Jazeera a annoncé que l'un de ses journalistes, Omar Khachram, avait été blessé lundi à Alep avant d'être hospitalisé en Turquie.

 

Les rebelles, après avoir lancé les hostilités à Damas, ont ouvert le 20 juillet un nouveau front à Alep, contre laquelle l'armée, appuyée par d'importants renforts, a lancé en réponse un assaut samedi.

 

Les bombardements de cette ville de 2,5 millions d'habitants et ses environs ont jeté sur les routes ces deux derniers jours quelque 200.000 personnes, selon la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, qui a demandé que les organisations de secours puissent "accéder en sécurité" à Alep.

 

Lundi, au moins 44 personnes ont été tuées selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), d'après lequel les violences ont fait dimanche 125 morts.

 

L'OSDH a indiqué que les troupes menaient lundi perquisitions et arrestations dans plusieurs quartiers de Damas et des environs dont elles ont récemment repris le contrôle.

 

Le chef des observateurs de l'ONU en Syrie, le lieutenant Babacar Gaye, a affirmé lundi avoir constaté "un pilonnage intense" et des dégâts dans les villes de Homs et de Rastane, tenues par les rebelles, dans le centre du pays.

 

Les 300 observateurs de l'ONU arrivés mi-avril pour surveiller un cessez-le-feu jamais appliqué ont dû cesser le 15 juin leurs opérations en raison de l'accroissement de la violence dans le pays.

 

Dans un nouveau revers pour le régime, le chargé d'affaires syrien à Londres, Khaled al-Ayoubi, le plus haut diplomate de ce pays au Royaume-Uni, a démissionné en signe de protestation contre la répression. Il s'agit de la cinquième défection d'un diplomate.

 

"M. Ayoubi nous a dit qu'il ne voulait plus représenter un régime qui a commis des actes de répression aussi violents contre son propre peuple et qu'il ne pouvait donc pas poursuivre ses fonctions", selon les Affaires étrangères britanniques, qui ont appelé l'entourage du président à suivre son exemple et à "se dissocier des crimes".

 

Plus de 20.000 personnes sont mortes depuis le début du soulèvement, dont environ 14.000 civils, selon l'OSDH.

L'émissaire du pape à Damas a mis en garde contre le "cancer du conflit" qui se propage à travers le pays.

 

 

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