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Liban - Liban-Sud

Après Kfarchouba et Kherbet Selm, Israël hausse le ton

L'armée israélienne a exprimé son « mécontentement », suite à l'occupation par des villageois libanais d'une position de l'armée israélienne située non loin de la frontière libanaise. Vendredi dernier, des civils libanais avaient en effet occupé brièvement le poste d'observation israélien de Kfarchouba. « Nous considérons que l'entrée de civils libanais dans cette position de l'armée israélienne est une violation manifeste de la résolution 1701 du Conseil de sécurité », a ainsi indiqué le porte-parole de l'armée israélienne à l'AFP. « Ces civils, parmi lesquels se trouvaient des enfants, se sont exposés au danger. Nos forces se sont empêchées exprès d'intervenir lorsqu'elles ont remarqué grâce aux caméras que les civils n'étaient pas armés. » L'armée israélienne a ainsi fait savoir qu'elle avait pris la décision de tirer sur toute personne qui serait tentée de « traverser la frontière libanaise en direction de la zone israélienne, même s'il s'agit de civil non armé. Israël ne permettra pas que de tels incidents se reproduisent parce qu'elles constituent une violation grave de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU ». Parallèlement, une plainte a été déposée par Israël auprès du Conseil de sécurité de l'ONU après l'empiètement des civils libanais sur le poste-frontière israélien. Hier, le ministre israélien pour les Affaires stratégiques, Moshe Yaalon, affirmait en outre que le Hezbollah « tente de défier Israël en remettant au goût du jour la polémique autour des fermes de Chebaa et en prétendant qu'Israël continue de garder prisonnier un Libanais ». « Le gouvernement libanais assume la responsabilité du maintien de la paix dans le sud du pays », a ajouté M. Yaalon.
C'est dans ce contexte que des affrontements ont éclaté entre des habitants d'une localité appelée Kherbet Selm et située non loin de Bint-Jbeil, lorsque des Casques bleus de l'ONU ont effectué une patrouille dans le but de fouiller une maison afin de s'assurer qu'elle n'abritait pas une cache d'armes. Ces mesures prises par la Force des Nations unies au Liban (Finul) sont à placer dans le cadre de l'enquête ouverte suite à l'explosion d'un dépôt d'armement à Bint-Jbeil.

14 blessés dans les rangs de la Finul
Quatorze soldats de la Finul avaient aussi été légèrement blessés samedi par des manifestants opposés à l'ouverture d'une enquête sur la récente explosion d'un dépôt d'armes dans le sud du pays, a-t-on appris auprès de la Finul. Selon la porte-parole, Yasmina Bouziane, une centaine de personnes au total s'étaient regroupées pour protester contre l'enquête en cours et ont tenté de s'y opposer en jetant des pierres sur les troupes.
« Quatorze soldats de la Finul ont été légèrement blessés et plusieurs véhicules endommagés, dont une ambulance », a-t-elle précisé.
La Finul a dû appeler des renforts et une patrouille a été contrainte de tirer en l'air pour s'extirper de la foule, a-t-elle ajouté.
La version des habitants diffère toutefois. À la chaîne de télévision LBC, les habitants se sont plaints de la manière dont les Casques bleus se sont comportés sur le terrain, soulignant ainsi leur « manque de respect à l'égard des habitants ». Selon eux, les Casques bleus se sont approchés des maisons et ont voulu « y entrer pour les fouiller ». « Cela ne fait pas partie de la 1701. Ils ont voulu entrer dans une maison où habite une femme seule », ajoute un autre témoin. Mais, interrogée par la LBC, la porte-parole de la Finul Yasmina Bouziane insiste : « Les Casques bleus ont été encerclés par les habitants avant même qu'ils arrivent dans la zone résidentielle. C'est là qu'ils ont été pris à partie par les habitants. » Des pneus ont été brûlés au niveau du croisement Kherbet Selm-Bir el-Salassel et des pierres ont été lancées sur les véhicules appartenant à la Finul, car selon les protestataires, cette tournée des Casques bleus n'avait pas été notifiée aux forces sécuritaires concernées. L'armée libanaise est ensuite arrivée sur place et s'est chargée d'éteindre le feu, d'ouvrir les routes bloquées et de disperser les gens.
Une source sécuritaire avait toutefois affirmé au quotidien an-Nahar hier que les Casques bleus français sont arrivés samedi à Kherbet Selm en compagnie de soldats libanais. Cette version a également été confirmée par Yasmina Bouziane à la LBC. La source sécuritaire citée par le quotidien an-Nahar souligne néanmoins que l'armée libanaise et les Casques bleus s'étaient mis d'accord pour fouiller une maison précise mais qu'à la dernière minute la patrouille a fait demi-tour et s'est dirigée vers une autre maison et c'est ce qui a provoqué l'incident qui a évolué au fur et à mesure que le temps passait : d'abord ce sont des pierres qui ont été lancées puis les protestataires ont fait usage de bâtons et c'est ce qui a poussé la Finul française à demander du renfort à l'unité italienne qui a réussi avec beaucoup de difficultés à sortir les Casques bleus de la zone où s'est produit l'incident. Ce n'est qu'aux alentours de 19h que la situation est revenue à la normale.
La force de l'ONU, en coordination avec l'armée libanaise, enquête depuis plusieurs jours sur l'explosion d'un dépôt d'armes à Kherbet Selm, dans une zone considérée comme un bastion du Hezbollah
Évoquant cette explosion, la Finul l'avait qualifiée de « sérieuse violation » de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui, à l'été 2006, a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël. Pour rappel, cette résolution exige le strict respect d'un embargo sur les armes à destination des milices libanaises ou étrangères présentes au Liban.

L'armée israélienne a exprimé son « mécontentement », suite à l'occupation par des villageois libanais d'une position de l'armée israélienne située non loin de la frontière libanaise. Vendredi dernier, des civils libanais avaient en effet occupé brièvement le poste d'observation israélien de...

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