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Bassil : Je ne veux pas être candidat à la présidence

Bassil : Je ne veux pas être candidat à la présidence

Le chef du CPL Gebran Bassil recevant mardi les membres du conseil de l’ordre des rédacteurs présidé par Joseph Kossaïfi. Photo DR

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil poursuit son combat qui a aujourd’hui pour slogan le partenariat équitable et le rôle des chrétiens. Sous ce grand titre, il ne ménage pas ses critiques ni à certaines parties chrétiennes ni bien sûr au Hezbollah. Il répète aussi à ses interlocuteurs, en l’occurrence les membres du conseil de l’ordre des rédacteurs présidé par Joseph Kossaïfi qu’il a reçus mardi, que « les Libanais ne peuvent pas vivre les uns sans les autres, même lorsqu’ils croient ne pas pouvoir vivre les uns avec les autres ». « Pour moi, ce n’est pas un slogan, dit-il, mais une conviction profonde basée sur les réalités. On dit que les Libanais ont la diversité dans leurs gènes, c’est sans doute à cause des mélanges et des différentes influences subies. Mais cette diversité est ce que le Liban apporte de plus beau au monde. Je suis personnellement convaincu que tout ce qui est unilatéral ne peut pas durer. » C’est dans ce contexte que le chef du CPL prône le dialogue entre les différentes composantes du pays, même si, jusqu’à présent, ses appels n’ont pas obtenu l’écho désiré. À ce sujet, il précise que le dialogue entamé à Bkerké entre les différentes composantes chrétiennes autour d’un document politique a besoin d’être encore approfondi. « Le document est important, dit-il, mais il doit être assorti d’un plan d’action concret pour faire face à l’exclusion. » À la question de savoir si les chrétiens croient toujours au Grand Liban, Bassil répond : « Une partie n’y croit plus, et c’est dommage. » À ce sujet, il évoque une divergence de fond entre le CPL et les Forces libanaises qui, elles, « poussent les jeunes au rejet de l’autre en le présentant souvent comme un ennemi ou un étranger, alors que le Libanais, dans sa nature, ne tend pas vers les extrêmes ». Mais il ajoute que si les thèses extrémistes ont pu gagner du terrain, c’est aussi à cause du comportement des autres composantes du pays et des circonstances. Il rappelle ainsi que de 1990 à 2005, les chrétiens ont pratiquement vécu en dehors de l’État. « Ils n’ont recommencé à s’y investir qu’à partir de 2005, et la représentation chrétienne ne s’est stabilisée en devenant équitable qu’à partir de 2016 (après l’élection de Michel Aoun à la présidence), dit-il. Nous en étions même arrivés à échanger des ministres avec le président du Conseil de l’époque Saad Hariri, tant les différentes composantes du pays se sentaient en confiance. Pour moi, c’est cela le bon chemin qui mène au final à un État laïc. Personnellement, je ne crois pas qu’il y ait des ministères qui doivent revenir à telle ou telle autre confession, et je suis favorable à une rotation des ministères, voire des trois premières fonctions de l’État. » Mais avec qui pourrait-il discuter de cela sans « dialogue sérieux » entre les Libanais ? M. Bassil est convaincu qu’il n’y a d’autre voie possible que le dialogue et les ententes. Mais les ententes conclues par son parti n’ont pas duré. « En politique, répond-il, il n’y a pas d’ententes éternelles. La seule chose qui est éternelle au Liban, c’est le vivre-ensemble. » D’où la nécessité de revenir au partenariat, qui doit, selon lui, être basé sur une vision de l’avenir commun. « Quand je dis cela, je ne parle pas seulement de l’option de la guerre, il y a aussi d’autres dossiers existentiels, comme la présence des déplacés syriens ou encore la crise économique qui, elle aussi, pousse les jeunes à quitter le pays. »

M. Bassil est convaincu que pour que les Libanais restent dans leur pays, il faut avant tout leur assurer une vie décente. « Cela passe par la stabilité, mais aussi par les réformes. » Cependant, estime-t-il, « il y a un refus profond de procéder à des réformes au niveau du système ».

Le Hezbollah

« Un de nos problèmes avec le Hezbollah, c’est qu’il prend des décisions sans se concerter avec les autres », souligne-t-il. Le chef du CPL s’empresse de préciser que ce qu’il dit pour le Hezbollah est aussi valable pour les autres parties. « La souveraineté est violée des deux côtés, et ce qui différencie le CPL des autres, c’est qu’il ne fait pas de paris régionaux ou internationaux. Il se contente de faire des choix, plaçant l’intérêt du Liban au-dessus de toute autre considération », affirme-t-il.

Le chef du CPL continue de défendre ses revendications au sujet de la décentralisation, qu’il appelle désormais « une décentralisation pour le développement », qui mettrait en valeur les particularités de chaque région et lui permettrait de se développer en mettant l’accent sur ses points forts. Il insiste sur le fait que la décentralisation qu’il prône n’a rien à voir avec la partition ou même avec la fédération. Il réclame aussi la création du Fonds fiduciaire pour préserver les avoirs de l’État, mais il reconnaît que jusqu’à présent, ces sujets ne sont pas considérés comme prioritaires.

Sur le dossier présidentiel, il est catégorique : « Après le mandat de Michel Aoun, je ne veux pas être président. Nous ne voulons pas ce poste en contrepartie d’acquis politiques. » Et d’expliquer qu’il ne veut pas être candidat, car il n’est pas sûr de réussir s’il est élu, et ce à cause du système en place. En tout cas, il reste convaincu qu’une entente préalable reste la meilleure voie pour élire un président, car elle lui donnera un atout pour bien entamer son mandat avec le plus large appui possible. Il dit avoir des noms en tête, dont certains sont connus et d’autres pas, mais ne veut pas entrer dans les détails pour l’instant.

M. Bassil ne cache pas son inquiétude quant aux développements dans la région. « Ce qui se passe est très grave. Et c’est justement pour cette raison qu’il ne faut pas y lier le sort du Liban. C’est ce que j’ai dit au Hezbollah. » Ce même Hezbollah avec lequel il affirme vouloir continuer à dialoguer, même s’il considère que l’entente de Mar Mikhaël (conclue le 6 février 2006) a reçu de grands coups à partir de 2012 au sujet de l’édification de l’État. Et de remarquer dans ce cadre que la fin du mandat Aoun (le 31 octobre 2022) a marqué la fin du partenariat. Au sujet d’un possible élargissement de la guerre, il estime que le danger existe, mais il salue au passage « la sagesse » du Hezbollah, qui répond « de façon contrôlée » aux attaques israéliennes.

Le chef du CPL évoque aussi les dossiers de la corruption, démentant toutes les accusations portées contre lui, notamment lorsqu’il était ministre de l’Énergie. Il dit que ce dont il est le plus fier, c’est ce qu’il a fait au sein de ce ministère, notamment le plan adopté pour l’électricité et les projets de barrages. « Quoi qu’on dise, on reviendra à ce projet », affirme-t-il.

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil poursuit son combat qui a aujourd’hui pour slogan le partenariat équitable et le rôle des chrétiens. Sous ce grand titre, il ne ménage pas ses critiques ni à certaines parties chrétiennes ni bien sûr au Hezbollah. Il répète aussi à ses interlocuteurs, en l’occurrence les membres du conseil de l’ordre des rédacteurs présidé par...

commentaires (18)

Il n’y aura pas de solutions ni aujourd’hui ni demain tant que c’est la même clique mafieuse qui gouverne ce pays, c’est le bla-bla habituel de quelqu’un qui essaye de se faire passer pour un saint sauveur.

Zeidan

23 h 26, le 27 mars 2024

Tous les commentaires

Commentaires (18)

  • Il n’y aura pas de solutions ni aujourd’hui ni demain tant que c’est la même clique mafieuse qui gouverne ce pays, c’est le bla-bla habituel de quelqu’un qui essaye de se faire passer pour un saint sauveur.

    Zeidan

    23 h 26, le 27 mars 2024

  • Un leader au vrai sens du mot. Il ne doit rien à personne. Il ne sert ni les agendas des grandes puissances occidentales et moins encore ceux des pays pétroliers. C’est ce qui distingue le CPL des autres partis libanais .

    Hitti arlette

    16 h 57, le 27 mars 2024

  • Évidemment, sans l’appui du Hezbollah et dans ce mer..dier de guerre actuelle… il ne voudra pas de la présidence. Sauf qu’il omet un détail : plus de 80% des libanais AUSSI ne veulent pas de lui. Il s’accrochait à l’espoir de s’imposer via le Hezbollah comme le fit son beau papa. Le Hezbollah ne pouvant pas l’encadrer, il a enfin compris qu’il a plus de chances de se faire nommer dans tout autre bled mais plus au liban… enfin… il a compris. Ouf… il en a fallu du temps.

    LE FRANCOPHONE

    15 h 34, le 27 mars 2024

  • On ne peut absolument rien reprocher à ce discours dont la logique est plus que cartésienne ! Bravo mille fois !

    Chucri Abboud

    13 h 23, le 27 mars 2024

  • Il me rappelle à chaque fois qu'il ouvre le bec la blague du chinois qui un jour m'a dit le plus sincèrement possible que "tous les chinois sont des menteurs"... ...

    Remy Martin

    12 h 57, le 27 mars 2024

  • « Un de nos problèmes avec le Hezbollah, c’est qu’il prend des décisions sans se concerter avec les autres », déclare le chef du CPL , le Candide Naturel inVoltairement, mais y s'est rattrapé swiftement en blâmant les zotres partis également... à malin, renard et demi..

    Wlek Sanferlou

    12 h 18, le 27 mars 2024

  • L,EPIDEMIE EST PASSEE UNE FOIS ET A TOUT DETRUIT. PERSONNE NE LA VEUT SE REPETER. AMEN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 46, le 27 mars 2024

  • Evidemment qu'il ne pourra réussir en tant que président de la république, non pas tant en raison du système actuellement en place, mais en raison de sa faillite à le tête d' EDL, où à lui seul, il a généré 45 milliards de dollars aux finances publiques depuis 1993, soit la moitié de notre dette publique, en outre comment peut il cautionner un accord avec une milice supplétive d'un état mis au ban des nations, compte non tenu des sanctions Américaines à son encontre, qu'il tente désespérément de faire lever !! Qui voudrait d'un "wanted" à la tête du pays et quelle image donnerions nous ?

    C…

    09 h 10, le 27 mars 2024

  • Nous aussi, on a pas envie que tu le deviennes......

    Tabet Karim

    08 h 25, le 27 mars 2024

  • C'est Israël qui répond, pour l'instant, de manière contrôlée aux attaques du Hezb

    yves choueifaty

    07 h 54, le 27 mars 2024

  • Aucune crédibilité à ce monsieur. On ne le dira jamais assez, lorsque le CPL était au Pouvoir et avait tous les postes chrétiens, il n’a fait que la politique du hezbollah. Il se réveille maintenant alors que tout a été détruit ! Il aurait dû renforcer et soutenir l’armée, s’attaquer à la corruption, améliorer nos relations avec les pays arabes, notamment ceux du Golfe, aborder le problème des armes et des milices illégales. Lui et Aoun n’ont rien fait et ils ont même fait le contraire. Ils ont couvert une milice hors -la -Loi avec le résultat que l’on connaît. C’est trop tard maintenant

    Goraieb Nada

    07 h 46, le 27 mars 2024

  • "Je ne veux pas être président", affirme-t-il, et nous pousserions un grand"Ouf!" de soulagement si ce "niet" pouvait être définitif, ce qui est, malheureusement peu probable. "Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour les goujats!", disait le renard de la fable.

    Yves Prevost

    07 h 28, le 27 mars 2024

  • Je ne veux pas, car je ne peux pas.

    Zampano

    07 h 02, le 27 mars 2024

  • Il est assez plaisant de voir sans cesse Bassil défendre le rôle des chrétiens, alors u’il en est, avec son beau-père (dont il est le digne successeur à la tête du parti), le principal fossoyeur. "De 1990 à 2005, les chrétiens ont pratiquement vécu en dehors de l’État". En réalité, depuis 1990, c-à-d depuis la désastreuse "guerre d’élimination" lancée par son beau-père contre ses coreligionnaires, les chrétiens ont perdu leur rôle politique; et ce n’est que grâce aux FL (et surtout pas au CPL qui s’est allié au principal ennemi du Liban, le Hezbollah) qu’ils ont pu en récupérer une partie.

    Yves Prevost

    07 h 01, le 27 mars 2024

  • Un torchon.

    Achkar Carlos

    05 h 33, le 27 mars 2024

  • Un beau parleur. Si Michel Aoun a eu un score assez élevé de députés, c’est grâce aux voix du Hezbollah qui a diversifié ses adhérents dans plusieurs territoires du pays pour contrebalancer ses adversaires. Michel Aoun a fait une très grande erreur en mettant des bâtons dans les roues de Saad Hariri ce qui l’a obligé à se récuser comme premier ministre et que Mikati, en fin renard s’y est engouffré et vous avez vu les résultats. Et ce fut une grande erreur d’avoir assassiné Rafic Hariri (PAIX À SON ÂME) qui était le seul à pouvoir mettre sur les rails un Liban exsangue. Méditez avant de voter.

    Mohamed Melhem

    05 h 25, le 27 mars 2024

  • Bon ça y est, ta popularité s'est largement effondrée, et tu n'as plus rien de nouveau à inventer pour améliorer ton score.. et nous...on en a marre de lire chaque fois les mêmes choses... n'est il pas temps que tu admettes ta défaite pour laisser la place à un dirigeant libanais qui a plus de loyauté envers le peuple (difficile certes mais pas dans espoir). Mais toi (et les autres sans les citer tous)...eh bien dégagez...pfffft mêmes sottises chaque fois. Trouves toi un boulot!!!

    C EL K

    05 h 21, le 27 mars 2024

  • Il n’y a plus qu’à élever une statue à BATROUN le représentant pour pouvoir continuer son adoration à la suite d’une telle éloge de son action. Ceci dit, il n’est pas pire que les autres chefs politiciens tous aussi incompétents que lui. Cependant Monsieur Bassil est doté d’un orgueil démesuré et d’un manque total de charisme sauf, bien entendu, pour ses adorateurs. Il demeure un des responsables de la catastrophe financière qui s’est abattue sur les simples citoyens libanais. Sinon, qu’il ait le courage d’affirmer d’où il tient sa fortune et où est elle placée? C’est le devoir de transparence

    Lecteur excédé par la censure

    04 h 26, le 27 mars 2024

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