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Politique - Présidentielle

Frangié : Je ne me retirerai pas de la course

« Je ne compte pas me retirer de la course à la présidence. Je ne suis pas le candidat du tandem chiite, mais un candidat naturel depuis 2005. Le tandem Amal-Hezbollah appuie ma candidature ouvertement, alors que d’autres candidats sollicitent son approbation discrètement. » Le chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, s’est ainsi montré sans détour en répondant aux questions des membres du conseil de l’ordre des rédacteurs présidé par Joseph Kossayfi.

D’emblée, M. Frangié donne le ton : il n’envisage pas de se retirer de la course à la présidence. Même si le secrétaire général du Hezbollah lui demande de le faire, comme l’ont rapporté certains médias proches de la moumanaa ? « Il ne m’a pas demandé de me présenter pour me demander de me retirer », répond-il laconiquement. Comment pourrait-il être élu alors que des parties chrétiennes de poids ne veulent pas de lui ? M. Frangié répond que ces parties (le Courant patriotique libre et les Forces libanaises notamment) sont en conflit sur tout, sauf à son sujet. « En fait, je me demande si, au fond, elles ne veulent pas d’un président qui puisse réussir. Si c’est le cas, c’est qu’il y a un véritable problème national », dit-il.

Comment pourrait-il réussir s’il est considéré comme ayant l’appui du Hezbollah et pas celui des Américains ? Il répond qu’il est convaincu qu’au Liban, on ne peut pas élire un président sans l’aval du Hezbollah. « Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir comment plusieurs candidats cherchent discrètement son soutien », dit-il. En même temps, lui-même ne se considère pas contre les Américains. « Les Américains sont corrects, dit-il. Ils m’ont clairement fait savoir qu’ils ne posent pas de veto et qu’ils sont prêts à traiter avec le président élu. Ils l’ont d’ailleurs déclaré ouvertement. » De même, il affirme qu’il n’y a pas de veto saoudien sur sa candidature.

Selon lui, le problème actuel est que le Parlement est formé de petits groupes, sans qu’aucun camp n’ait la majorité. « C’est sans doute normal en démocratie, mais ce n’est pas facile pour l’élection. Ce qui compte, précise-t-il, c’est que les divergences n’aillent pas trop loin et ne mettent pas en cause l’unité nationale. Pour moi, celle-ci est prioritaire. » Il rejette ainsi toute idée de partition. Selon lui, tous les propos à ce sujet, quelle que soit la forme retenue, sont populistes, car « le Liban ne peut être qu’uni autour d’un projet national. Tout discours sectaire, chrétien ou musulman, est irresponsable ».

Sleiman Frangié répète qu’il n’a pas de problème avec qui que ce soit. Ses options sont claires et elles sont le fruit d’une conviction solide. Il se définit comme « une personne patriote, arabe, chrétienne, qui croit dans le vivre-

ensemble ». « Je suis contre Israël, ajoute-t-il, et avec la résistance. Certains me lancent cela comme une accusation, mais cela peut être un atout. On m’a aussi qualifié de candidat du président syrien Bachar el-Assad. Cette accusation a été occultée depuis que l’Arabie saoudite et le régime syrien se sont réconciliés. On m’accuse aussi d’être le candidat du Hezbollah, mais, en 2016, ce dernier n’était pas avec moi. Il appuyait la candidature de Michel Aoun. On me reproche ensuite mes relations avec le président de la Chambre, et on cherche à créer des dissensions dans ce camp en disant que Nabih Berry va renoncer à appuyer ma candidature. À ceux-là je rappelle que M. Berry m’a appuyé jusqu’au bout en 2016. »

Pour M. Frangié, c’est la Constitution qui gère l’entente au Liban. Celui qui est opposé au pouvoir a le droit de contester et de critiquer. « La liberté d’expression est une des grandes richesses du Liban, qu’il faut préserver à tout prix, dit-il. Mais le problème, c’est que nous avons ajouté des règles et des coutumes à la Constitution, selon les besoins du moment. Personnellement, je suis avec l’accord de Taëf. Et s’il y a des lacunes, il faudra trouver des solutions à travers l’entente. J’espère que nous parviendrons à une vision nationale globale qui englobe la politique étrangère et celle de la défense, tout en cherchant à redonner son prestige à l’État et à procéder à des réformes économiques. »

M. Frangié ne croit pas que le Hezbollah a paralysé le mandat du président Michel Aoun. Il considère que durant ce mandat, il y a eu deux ans et demi de temps perdu à former les gouvernements et ce n’était pas à cause du Hezbollah, mais des exigences des uns et des autres, notamment le CPL. Concernant les migrants syriens, il pense que ce dossier exige un traitement rationnel et réaliste qui commence par la division des migrants en plusieurs catégories et par une demande de garantie sécuritaire pour ceux qui veulent retourner chez eux.

Que répond-il à ceux qui le qualifient de « candidat imposé » ? « Si c’était vrai, déclare-t-il, j’aurais été élu ! De toute façon, j’ai obtenu 51 voix. Les deux blocs chiites ont à eux deux 30. D’où viennent donc les 21 voix en plus ? »

Sleiman Frangié considère qu’il est un candidat légitime. Selon lui, il faut que le candidat ait un parcours politique national. Lui-même appartient à une grande famille politique et sa candidature à la présidence est sur la table depuis 2005. En 2016, il allait même être élu, mais il avait déclaré au président français de l’époque François Hollande qu’il n’assisterait à la séance électorale qu’en compagnie de Michel Aoun. Ce dernier n’est pas venu et il a été élu par la suite. « Je ne regrette rien », affirme-t-il.

Concernant la situation actuelle, M. Frangié se déclare ouvertement avec Gaza, « en tant que Libanais, qu’Arabe, que chrétien et qu’être humain ». En même temps, l’intérêt du Liban est d’être avec la Palestine, car c’est le seul moyen de lutter réellement contre l’implantation des Palestiniens au Liban, selon lui. « S’il y a un nouveau transfert de population à Gaza et en Cisjordanie, cela signifiera que l’implantation des Palestiniens deviendra inéluctable », estime-t-il.

Au sujet d’un possible élargissement de la guerre au Liban, Frangié pense que les Israéliens sont conscients de l’ampleur des dommages qu’ils devront subir, c’est pourquoi ils réfléchiront longuement avant d’élargir le champ de la bataille.

« Je ne compte pas me retirer de la course à la présidence. Je ne suis pas le candidat du tandem chiite, mais un candidat naturel depuis 2005. Le tandem Amal-Hezbollah appuie ma candidature ouvertement, alors que d’autres candidats sollicitent son approbation discrètement. » Le chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, s’est ainsi montré sans détour en répondant aux...

commentaires (11)

Continue de courir ! C’est bon pour la santé. Qui sait, peut être sur un quiproquo tu arriveras à conclure … mais quoi?

Lecteur excédé par la censure

10 h 16, le 19 mars 2024

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Commentaires (11)

  • Continue de courir ! C’est bon pour la santé. Qui sait, peut être sur un quiproquo tu arriveras à conclure … mais quoi?

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 16, le 19 mars 2024

  • Madame Haddad. Quelqu’un lui a demandé s’il a réussi à l’époque son brevet ?

    Hitti arlette

    19 h 13, le 18 mars 2024

  • "… Je ne suis pas le candidat du tandem chiite …" - Il n’a pas dû entendre les déclarations dudit tandem chiite…

    Gros Gnon

    16 h 30, le 18 mars 2024

  • Toutes ces déclarations par des zombs politiques n'ont aucun besoin. La constitution dicte à ce que les élus se réunissent au parlement sans en sortir avant d'avoir élu un président. Aucun candidat n'osera s'annoncer avant ceci car il, ou ses supporters parmi les élus, sera sûrement la cible d'assassinat. Ce qui explique aussi toutes les faufilades des politiciens et leurs déclarations incompréhensibles sur leurs choix. Alors mission impossible???

    Wlek Sanferlou

    13 h 47, le 18 mars 2024

  • TOUS POUR LEUR EGO. PERSONNE POUR LA PATRIE. L,UN INCOMPETENT SANS DIPLOMES. LES AUTRES INCOMPETENTS AVEC DIPLOMES, C,EST PIRE ! LE PREMIER DIT PARFOIS DES CHOSES INTELLIGENTES. LES AUTRES LANCENT SANS INTERRUPTION DES *BETISES DIPLOMEES*. DANS TOUTES LES COMMUNAUTES ET LES PARTIS ET ZAIMS DE TOUTES SORTES C,EST PAREIL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 33, le 18 mars 2024

  • Candidat naturel avec un back round académique qui s’arrête au brevet. C’est quand même un diplôme qui permet de postuler pour un poste de planton dans l’administration

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 23, le 18 mars 2024

  • Ha ha ha c’est la meilleure blague de l’année de notre syrien qui s’autoproclame candidat naturel … d’ailleurs ça veut dire quoi ? Il n’a comme soutiens que celui de tous les mafieux et enturbanés iranien mais dire qu’il est leur candidat fait tache dans son CV. Nous vivons dans ce pays dans une mascarade sans egal

    Zeidan

    08 h 25, le 18 mars 2024

  • Souvenez-nous de sa position en tant que ministre de l'intérieur quand Hariri fut assassiné.....Il suivait déjà les ordres du Hezb.

    Tabet Karim

    08 h 05, le 18 mars 2024

  • N’empêche que la majorité des chrétiens sont contre son élection même s’ils ne sont pas d’accord sur les autres sujets. Il est donc éliminé d’office qu’il le veuille ou non

    Lecteur excédé par la censure

    07 h 41, le 18 mars 2024

  • On sait qu’il appartient corps et âme á l’axe iranien … et il en est fier. Son seul atout c’est que quand on élit un michel aoun on ne peut pas élire pire !

    Goraieb Nada

    07 h 32, le 18 mars 2024

  • Qu’est-ce qu’un "candidat naturel"? On peut supposer que ce terme s’applique à tout libanais qui correspond à l’idéal d’un président. Donc un homme qui place l’intérêt supérieur de son pays et le bien-être de ses concitoyens en tête de ses préoccupations. Ce qui exclut évidemment tout allié d’un ennemi du Liban comme la Syrie ou l’Iran.

    Yves Prevost

    07 h 30, le 18 mars 2024

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