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Liban - Politique

Souhaid : Les Libanais ont renoncé à leur souveraineté au profit du Hezbollah

Farès Souhaid. Photo Ani

Une semaine après la formation du gouvernement, et au moment où la mise en place d'une nouvelle loi électorale occupe les politiques, Farès Souhaid, secrétaire général du 14 Mars, a mis hier en garde contre ce qu'il décrit comme une mainmise du Hezbollah, évoquant notamment la stabilité du pays, la question de la corruption et les élections législatives. Quant au Parti national libéral (PNL), il s'est pour sa part penché sur les négociations sur la proportionnelle, dénonçant de ce fait l'« intimidation » exercée par les armes du Hezbollah.
« De par sa position de vainqueur, le Hezbollah va travailler à régler trois dossiers, ceux de la stabilité, de la corruption et de la loi électorale », a indiqué M. Souhaid, hier, dans une déclaration à l'agence al-Markaziya. « Le Hezbollah va envoyer un message aux pays occidentaux dans lequel il va assurer qu'il travaille pour la stabilité du Liban à travers l'exécution de la résolution 1701 au sud du Litani. Il va également imposer la stabilité suivant ses propres conditions au nord du Litani. Cette stabilité sera entre les mains du Hezbollah, qui, lui, décidera de sa durée. Les Libanais ont payé le prix de cette stabilité en renonçant à leur souveraineté nationale au profit du parti de Dieu », a souligné M. Souhaid.
Concernant la corruption, le secrétaire général du 14 Mars a considéré que le Hezb pourrait utiliser cette carte contre ses détracteurs. « Le Hezbollah garantit la sécurité des plus corrompus de ce pays, que ce soit dans le domaine de la drogue, à la douane, au service de sécurité de l'aéroport, au niveau de la télécommunication illégale et des téléphones mobiles. Il va utiliser cela contre quiconque a osé ou osera lui faire face sur le plan politique », a-t-il souligné.
Par rapport à la loi électorale, M. Souhaid a indiqué que le Hezbollah veut « un Parlement obéissant et capable de légaliser son armement ». Il a ajouté que le parti chiite souhaite « cloner l'expérience irakienne ou iranienne, où il y a deux armées sur un même terrain, l'une faisant office de police interne, et l'autre, qui ressemblera au Hachd el-chaabi (Forces de mobilisation populaire) en Irak ou aux gardiens de la révolution en Iran, ayant pour mission de préserver la frontière est avec la Syrie et la sécurité d'Israël en se conformant à la 1701 au sud du Litani ».

Le PNL contre la circonscription unique
Sur un autre plan, le PNL a fermement rejeté la loi électorale proportionnelle, en raison du « déséquilibre » constitué par le Hezbollah à ce sujet, dans un communiqué publié hier à l'issue de sa réunion hebdomadaire. « Nous sommes contre le fait d'avoir une circonscription unique, même si c'est sur base de la proportionnelle, vu le déséquilibre dû au fait qu'un des partis intimide par son armement et a formé une organisation qui ressemble à un mini-État indépendant au sein de l'État libanais, ce qui porte atteinte aux effets positifs de la proportionnelle », a dit le PNL, en allusion au Hezbollah. « Si l'option de la circonscription unique est abandonnée, nous pensons qu'il est nécessaire d'opter pour la loi composite basée sur le projet présenté par le courant du Futur, les Forces libanaises et le Parti socialiste progressiste », indique le communiqué.
Le PNL a par ailleurs exprimé son mécontentement pour avoir été écarté du nouveau gouvernement. « À propos du nouveau gouvernement, nous remarquons que quelques forces politiques n'y ont pas été intégrées et nous en faisons partie, ce qui nous met du côté de l'opposition. Nous avons déjà dit que nous préférions un gouvernement sur base d'opposants et de partisans, et non pas un cabinet non homogène. Nous demandons à toutes les organisations de la société civile de jouer un rôle d'opposition », poursuit le communiqué.
« Que l'on considère que les forces du 8 et du 14 Mars existent encore ou pas sur la scène libanaise, nous sommes en dehors des deux. Nous nous demandons surtout si le 14 Mars continue de respecter ses principes. Nous reprochons d'avoir été éloignés du gouvernement, malgré le fait que nous soyons restés fidèles aux principes (du 14 Mars) », a conclu le PNL.

Une semaine après la formation du gouvernement, et au moment où la mise en place d'une nouvelle loi électorale occupe les politiques, Farès Souhaid, secrétaire général du 14 Mars, a mis hier en garde contre ce qu'il décrit comme une mainmise du Hezbollah, évoquant notamment la stabilité du pays, la question de la corruption et les élections législatives. Quant au Parti national...

commentaires (1)

L;analyse de Farès Souhaid est parfaitement lucide et répond exactement à Nasrallah.

Yves Prevost

06 h 58, le 24 décembre 2016

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Commentaires (1)

  • L;analyse de Farès Souhaid est parfaitement lucide et répond exactement à Nasrallah.

    Yves Prevost

    06 h 58, le 24 décembre 2016

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