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Liban - Diplomatie

Ayrault transmet à Aoun une invitation de Hollande

Le chef de la diplomatie française œuvre au réchauffement des relations entre Beyrouth et Riyad et à l'organisation de la conférence du Groupe international de soutien au Liban.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, au palais de Baabda, avec le président Michel Aoun. Photo Dalati et Nohra

Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, en visite officielle au Liban pour 48 heures, a transmis hier à Michel Aoun une invitation de son homologue français, François Hollande, la tradition voulant que la première visite officielle à l'étranger du président libanais se déroule en France, comme l'indique à L'Orient-Le Jour une source informée. Autre temps fort de la visite libanaise du ministre français des Affaires étrangères, le défrichage du terrain pour l'organisation de la conférence du Groupe international de soutien au Liban. Une conférence qui pourrait avoir lieu en septembre prochain, en France, après la présidentielle française, certes, mais aussi après le réchauffement attendu des relations entre Beyrouth et Riyad, sans oublier l'acteur américain. C'est d'ailleurs dans ce cadre que le président Michel Aoun devrait se rendre en Arabie saoudite en janvier prochain et que M. Ayrault poursuit sa tournée dans la région et conduit des pourparlers avec Riyad. Des pourparlers qui ont également pour objectif de débloquer le don saoudien de trois milliards de dollars à l'armée libanaise sous forme d'équipements militaires français. C'est autour des préparatifs de cette conférence que s'est aussi déroulée la rencontre entre Jean-Marc Ayrault et Gebran Bassil, des préparatifs qui concernent notamment l'objectif et les détails de l'aide internationale au Liban, de même que le dossier des réfugiés syriens.
Jean-Marc Ayrault n'a pas fait de déclaration à la presse, à l'issue de sa rencontre avec le chef de l'État. Mais il aurait assuré à Michel Aoun, selon la LBCI, que la France continuera de soutenir le Liban. Le président libanais a pour sa part exprimé son attachement au renforcement des relations franco-libanaises et insisté sur l'importance de la coopération au niveau de la lutte antiterroriste.
Au Premier ministre, Saad Hariri, le chef de la diplomatie française a fait part du soutien de la France au Liban. « Je suis venu apporter tout mon soutien au Premier ministre, dont la tâche est difficile, a-t-il déclaré lors d'un point de presse au Grand Sérail. Son gouvernement aura la tâche de préparer les élections législatives et une loi électorale. »
« La France est un ami fidèle du Liban et va continuer à aider ce pays à faire face à ses difficultés économiques, et au nombre important de réfugiés issus du conflit en Syrie », a de plus affirmé M. Ayrault. « Le Liban est le pays qui bénéficie dans cette région de la plus grande aide de la France, et nous allons continuer. Nous allons tout faire pour que le pays reste à l'écart du conflit syrien et en même temps pour être aux côtés du Liban dans sa lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté. Et de rappeler que « la France est présente dans la Finul et le restera ».

« Le soleil se lève sur le Liban »
Sur le plan diplomatique, M. Ayrault a estimé que « le Liban est sur la bonne voie » et affirmé que la France continuera à être un « facilitateur au niveau du dialogue dans la région ». Il a souhaité que Beyrouth poursuive son dialogue avec les pays voisins, « surtout avec l'Arabie saoudite ».
Concernant le don de trois milliards de dollars à l'armée libanaise qui prévoit une livraison d'armements français financée par Riyad, mais qui est suspendu depuis plusieurs mois, M. Ayrault a promis d'œuvrer à sa réactivation. « J'ai appris ce matin que le président Aoun va se rendre en Arabie saoudite. Moi-même j'y vais en janvier, et je vais aborder la question », a-t-il fait savoir. « Le climat est favorable. Le soleil se lève sur le Liban », a-t-il ajouté.
M. Ayrault s'est ensuite rendu au palais Bustros où il s'est entretenu avec son homologue libanais, Gebran Bassil. Il a de nouveau insisté sur la nécessité de préserver la neutralité du Liban par rapport à la guerre en Syrie. « Le Liban doit préserver ses bonnes relations avec tous ses partenaires et rester à l'écart des conflits régionaux, a-t-il observé lors d'un point de presse aux côtés de M. Bassil. La distanciation par rapport à la crise syrienne est une garantie de stabilité et de souveraineté pour le Liban. » Jean-Marc Ayrault n'a pas manqué de louer le travail effectué par les forces armées et de sécurité du Liban en matière de lutte antiterroriste. Un travail qu'il a qualifié d'« exceptionnel ».
Gebran Bassil a pour sa part insisté sur la nécessité de renforcer les liens entre la France et le Liban afin de « faire face aux défis communs ». Il a également fait savoir qu'il fallait « détruire le terrorisme » qui « touche tous les États sans distinction ». Concernant la crise des réfugiés syriens, M. Bassil a appelé la France à mettre ce dossier en tête de ses priorités, réaffirmant que la seule solution était le retour de ces réfugiés dans « des régions sûres à l'intérieur de leur pays ».
Dans l'après-midi, M. Ayrault s'est rendu à Aïn el-Tiné où il s'est entretenu avec le président de la Chambre, Nabih Berry. « Le Liban est aujourd'hui sur la bonne
voie (...) », a déclaré le ministre français des Affaires étrangères. Et de poursuivre : « Le président Berry, tout comme les dirigeants que j'ai rencontrés aujourd'hui, a exprimé l'attachement du Liban à la distanciation par rapport aux conflits de la région, surtout en Syrie, et la nécessité de soutenir l'armée libanaise. Pour ma part, j'ai assuré à M. Berry que la France s'est engagée à cela (NDLR : soutenir l'armée), notamment par le biais du don de 15 millions d'euros octroyé par le président français. »

Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, en visite officielle au Liban pour 48 heures, a transmis hier à Michel Aoun une invitation de son homologue français, François Hollande, la tradition voulant que la première visite officielle à l'étranger du président libanais se déroule en France, comme l'indique à L'Orient-Le Jour une source informée. Autre temps fort de la...

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