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Liban - Baabda

Geagea : Ce sont le président de la République et le Premier ministre désigné qui forment le cabinet, point à la ligne

Le président des FL se dit optimiste au sujet du nouveau mandat.

Michel Aoun et Samir Geagea, hier, à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le président de la République, Michel Aoun, a mis l'accent hier sur « la nécessité de consolider l'unité nationale, qui constitue le facteur premier de dissuasion contre ceux qui cherchent à torpiller la stabilité interne », insistant également sur « la coordination de l'ensemble des citoyens avec l'État et ses institutions pour régler les problèmes en suspens et lutter contre la corruption ».
« Ceux qui ont lu ma stratégie de défense que j'avais proposée (à la table de dialogue national) savent combien j'ai mis l'accent sur la nécessité de l'unité nationale pour défendre la patrie, pas seulement entre les communautés, mais aussi entre les partis », a-t-il indiqué.
« La réussite de toute personne ou institution est un succès pour l'ensemble de la patrie, dans la mesure où notre objectif ultime est l'édification d'un État juste, fort et capable. Il s'agit là d'un chantier national qui est suffisamment large pour contenir tout le monde, et il n'est pas question d'en exclure qui que ce soit », a par ailleurs noté le chef de l'État.
« Le Liban a plus que jamais besoin de stabilité et d'entente entre toutes ses composantes, parce que nous vivons toujours le souvenir des jours difficiles que nous avons connus, ce qui nous permet de profiter de nos expériences négatives. C'est pourquoi nous devons aider le peuple libanais à purifier sa mémoire de ces expériences, ce qui lui permettra de construire l'avenir sans oublier cette période, dont il doit tirer les leçons pour ne pas la reproduire », a-t-il ajouté, en référence à la guerre civile.

Samir Geagea
M. Aoun a reçu hier au palais de Baabda le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, avec lequel il a passé en revue la situation actuelle et les contacts en cours pour la formation du nouveau cabinet.
« Je suis très heureux parce que la vie est revenue au palais de Baabda après deux ans et demi de vide. La République est désormais retournée à la vie. Nous espérons que la République elle-même revienne », a déclaré M. Geagea à l'issue de la rencontre.
« Nous sommes effectivement au début d'un long chemin. Nous avons évoqué avec Son Excellence toutes les questions d'actualité et qui rentreront progressivement dans l'ordre. Nous parviendrons à réaliser ce que chaque citoyen souhaite », a indiqué M. Geagea.
Et de poursuivre : « Je me suis rendu compte que la question de la levée de l'interdiction faite aux ressortissants arabes de venir au Liban est sérieusement examinée. Tout cela se fait naturellement grâce au nouveau mandat et aux nouvelles orientations, et grâce à ce que les pays arabes sont en train de percevoir comme présence au Liban d'un État qui assume ses responsabilités. Ce facteur en lui-même est suffisant pour rehausser notre production économique et notre PIB et, dans une certaine mesure, assurer une couverture de la dette publique sans avoir recours à l'endettement. »
« Partant, je suis optimiste, et je souhaite que le cabinet soit formé avant les fêtes. Les choses commencent à reprendre leur cours naturel et réel, ce qui donnera des résultats », a noté Samir Geagea.

Pas un problème de portefeuilles
Interrogé ensuite sur le « parrainage » par les FL du nouveau mandat et les sacrifices que son parti est prêt à consentir pour que le nouveau cabinet voie le jour, M. Geagea a répondu : « Il n'y a pas de parrainage de ce mandat, qui est sui generis et maître de lui-même. » Et d'ajouter : « Vous savez que les FL n'ont jamais prêté l'attention aux petits gains et aux détails. Cependant, il y a un minimum à respecter et à prendre en considération. Nous sommes ceux qui ont le plus fait de sacrifices durant le processus de formation du cabinet. La question n'est pas liée aux portefeuilles et aux sacrifices. (...) Tout le monde sait que le problème est politique et ne concerne pas les portefeuilles (...) mais l'ampleur du nouveau mandat. »
Le leader FL a par ailleurs estimé qu'il était toujours question d'un cabinet de 24 ministres, réfutant la thèse (du dipôle chiite Amal-Hezbollah) selon laquelle son parti serait l'obstacle à la formation du nouveau cabinet. « Nous ne sommes pas l'entrave. Tout le monde le sait et dit où se trouvent ces obstacles, que je souhaite voir aplanis au plus vite. Quoi qu'il en soit, le président de la République est optimiste sur ce plan, et il a obtenu des promesses que les obstacles seront aplanis. »
Concernant la nécessité de contacts entre Baabda et Bnechii, lieu de résidence de Sleiman Frangié, pour résoudre la problématique du gouvernement, Samir Geagea a indiqué : « Sincèrement, cette équation ne se pose pas ainsi, d'après moi. Baabda reste Baabda, et Bnechii, avec tout le respect que je lui porte, Bnechii. Il y a un Premier ministre désigné qui mène toujours ses contacts. Nul ne peut dire qu'il veut telle chose, ou bien il n'accepte pas. »

Inclure Aïn el-Tiné dans l'alliance
Le problème réside-t-il dans l'alliance interchrétienne entre les FL et le Courant patriotique libre ? « Notre alliance n'était pas tant interchrétienne que sur un plan national global. La plus grande preuve est qu'elle s'est étendue de plus en plus, jusqu'à englober le courant du Futur – et j'espère qu'elle pourra inclure Aïn el-Tiné. Il n'y a rien de clos et nous ne sommes contre personne. Nous avons juste une vision déterminée du Liban. Nous souhaitons que l'entente puisse inclure Aïn el-Tiné, puis toute la banlieue sud. Nous n'avons de veto contre personne », a répondu M. Geagea.
Le président des FL a estimé qu'il était temps de commencer à s'habituer au fait que nous avons une Constitution et de cesser d'outrepasser la Loi fondamentale, habitude héritée du temps de la tutelle syrienne, a-t-il noté. « Sur base de cette Constitution, le président de la République et le Premier ministre désigné forment le gouvernement, point à la ligne. Ceux qui en sont satisfaits acceptent les résultats, et que les autres fassent de l'opposition. Ainsi est la vie politique (...) », a-t-il ajouté.
Interrogé enfin sur la loi de 1960, Samir Geagea a estimé que « nous sommes quelque peu loin de l'étude de la loi électorale, mais je ne pense pas que quiconque souhaite préserver la loi de 1960 ». « Une fois que le cabinet sera formé, nous irons certainement vers une étude sérieuse, et définitive, je l'espère, cette fois, pour parvenir à une nouvelle loi électorale », a-t-il conclu.
Signalons que dans le cadre de ses audiences au palais de Baabda, le général Michel Aoun a par ailleurs reçu le ministre de l'Économie au sein du cabinet chargé de l'expédition des affaires courantes, Alain Hakim, le député Mohammad Safadi, le député Ghazi Aridi, une délégation du Parti du dialogue national présidée par M. Fouad Makhzoumi, une délégation du Tribunal supérieur chérié jaafarite, le président du Board of Trustees de l'Université al-Jinan de Tripoli, Salem Fathi Yakan, et la Ligue des anciens combattants des forces armées libanaises.

Le président de la République, Michel Aoun, a mis l'accent hier sur « la nécessité de consolider l'unité nationale, qui constitue le facteur premier de dissuasion contre ceux qui cherchent à torpiller la stabilité interne », insistant également sur « la coordination de l'ensemble des citoyens avec l'État et ses institutions pour régler les problèmes en suspens et lutter contre la...

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