Les évêques maronites s’inquiètent du retard dans la formation du gouvernement

Réuni hier à Bkerké sous la présidence du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, le Conseil des évêques maronites s'est penché sur la conjoncture locale ainsi que sur des questions en rapport avec la sécurité dans le pays.
Tout en se félicitant de « la vitalité avec laquelle le nouveau régime a démarré, compte tenu de l'appui populaire et international dont il a bénéficié », les prélats ont exprimé une « vive inquiétude au sujet du retard dans la formation du gouvernement à cause des tiraillements politiques ». Ils ont ainsi critiqué « le durcissement qui se manifeste au niveau des positions et des revendications parmi toutes les parties », en faisant remarquer qu'il intervient « au détriment de l'intérêt national supérieur et du bien-être des Libanais ». Ce durcissement, ont poursuivi les évêques dans le communiqué, dont lecture a été donnée par le père Paul Abdel Sater, « empêche l'autorité exécutive de fonctionner alors que les échéances et les besoins sont nombreux et pressants ». « Il est nécessaire de se dépêcher de former un gouvernement fédérateur et capable, susceptible de poursuivre la réconciliation nationale, de consolider la confiance entre les composantes du pays et d'œuvrer sérieusement pour dynamiser l'économie, encourager les investissements, réaliser un partenariat authentique entre les deux secteurs privé et public, et renforcer la justice sociale », ont-ils insisté.
Concernant la loi électorale, les prélats y ont vu « une revendication fondamentale ». Ils ont mis en garde contre toute « tergiversation » au niveau de l'élaboration d'un nouveau texte, en précisant que le nouveau gouvernement se doit de présenter le projet de loi au Parlement « avant qu'il ne soit trop tard ». Le texte, ont-ils ajouté, « devrait garantir les exigences de l'entente nationale, sur base du pacte national, à savoir une parité réelle reflétant la spécificité unique du Liban, assurer la participation politique effective de tous les Libanais sans exception aucune et permettre un renouvellement du tissu parlementaire ».
Les évêques maronites ont salué « les efforts et les sacrifices de l'armée et des Forces de sécurité intérieure qui luttent contre le terrorisme, protègent les frontières et assurent la sécurité dans le pays », avant de faire part de leur préoccupation face à l'accroissement de la criminalité dans certaines régions. Ils ont appelé à l'adoption d'un éventail de mesures sociales de nature à « maintenir un environnement humain sain », de même qu'ils ont invité les forces de l'ordre à faire preuve de « plus de fermeté » et plaidé pour la réalisation de la justice.