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Culture - Théâtre

Colloque de chiens pour dézinguer les hommes

« Hiwar al-Kilab » (Le dialogue des chiens), une parodie sur les comportements humains, traduite en arabe et mise en scène par Sahar Assaf. Rien de nouveau sous le soleil et encore moins sur ces planches et derrière ce lever de rideau...

Devant tant d’agitation, devant des chiens qui parlent aux hommes qui délirent, quoi dire ?

Pour la huitième soirée d'un festival célébrant les 20 ans du théâtre al-Madina, on retrouvait hier soir, devant une salle aux trois quarts pleine, le travail de la troupe Tahwil. Hiwar al-Kilab (Le dialogue des chiens), une parodie des hommes inspirée de deux nouvelles de Miguel de Cervantès traduites en arabe et mises en scène par Sahar Assaf.

Quatre acteurs (Sahar Assaf, Sana Abdel Baki, Raffi Feghali, Fidaa Gabriel) pour remonter au XVIe siècle dans une Espagne livrée à l'anarchie et à la folie. Leçon de sagesse ou de restructuration humaine aux portes d'un hôpital (au nom symbolique de Résurrection...) où deux chiens sont supposés monter la garde et qui, au lieu d'aboyer, tout en jappant et s'adonnant à leur attitude canine, brusquement devisent. Illusion ou réalité? Une fiction avant terme de Walt Disney où les animaux ont l'éloquence des humains ?

Devant cette maison entre lieu de guérison du corps et de l'âme, les histoires, un peu abracadabrantes et verbeuses, s'imbriquent comme des poupées russes gigognes. Mouvance des êtres et de la société où le verbe a toutes les allures, par-delà toute bouffonnerie, d'un sophisme creux et d'un certain délire.
Dans un humour un peu grinçant et populaire, sur un tempo satirique tel un roman picaresque, les anecdotes et les faits divers se multiplient. Dénonçant la veulerie, les mensonges, les tromperies, les violences, la vulgarité, la prostitution, les maladies vénériennes, les perversions. À l'image des gens, non seulement de chez nous, mais aussi de tous les coins du monde (à des degrés différents, car rabotés par des lois plus sévères et mieux tenues), copieusement nantis de ces qualités de bas étages...

 

Avec ou sans donquichottisme
À travers ces réflexions disséquant aussi le rapport maître-chien, c'est un discours gesticulant et caricatural pour essayer de tracer ou retrouver l'essence humaine. Avec ou sans donquichottisme. Car l'esprit de Sancho Panza tempère et fait l'équilibre : le mode binaire (deux chiens aux tempéraments et aux raisonnements opposés) reste l'apanage de la narration du créateur du fantasque hidalgo en quête d'un rêve impossible.

Devant tant d'agitation, devant des chiens qui parlent aux hommes qui délirent, quoi dire ? Les acteurs font de leur mieux (mais c'est bien peu) devant un texte qui déborde de tous les côtés, décousu – ou cousu de fil blanc – loin de toute théâtralité et sens dramaturgique (tout texte littéraire n'est pas forcément un trésor de dramaturgie avec une mise en scène plutôt soporifique), pour offrir une certaine crédibilité d'un conte à la fois étrange et réaliste.

Mais nul ne croit à cette fabulation, à cette mascarade sans queue ni tête. Ou si peu et vaguement. Pas plus les chiens – qui vont, en conclusion, aboyer en latin, mais ça veut dire quoi au juste ? – que les humains.
Une création, un peu tirée par les cheveux, avec un décor pauvre, quelques tristes accords de guitare, plus éprouvante que réellement amusante. Cela reste comme une pavane acide sur les travers d'une société incurablement mesquine et ravalée aux lunettes de deux cerbères. Et ça n'en finit plus de jacasser comme pour mieux oublier tout aboiement...

Pour la huitième soirée d'un festival célébrant les 20 ans du théâtre al-Madina, on retrouvait hier soir, devant une salle aux trois quarts pleine, le travail de la troupe Tahwil. Hiwar al-Kilab (Le dialogue des chiens), une parodie des hommes inspirée de deux nouvelles de Miguel de Cervantès traduites en arabe et mises en scène par Sahar Assaf.
Quatre acteurs (Sahar Assaf, Sana Abdel...

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