Des partisans du Courant patriotique libre (CPL) ont afflué dimanche matin de toutes les régions libanaises vers le palais présidentiel, à Baabda, où s'est tenu un rassemblement à l'occasion de la commémoration du 13 octobre 1990, date du coup de force syrien qui avait abouti à cette date au départ de Michel Aoun du palais de Baabda. Les manifestants s'attendaient à voir durant le meeting le chef du bloc du Changement et de la réforme, le général Michel Aoun, mais ce dernier s'est absenté de la commémoration et s'est adressé à ses partisans via une retransmission télévisée.
Le leader du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a été le premier à s'exprimer après l'hymne national libanais et une prière islamo-chrétienne. "Nous sommes rassemblés aujourd'hui, fidèles à la mémoire de ceux qui son morts pour la patrie et nous sommes vivants grâce à leur martyre, a déclaré M. Bassil. Notre rêve aujourd'hui est de nettoyer la patrie, non pas des déchets, mais de la corruption", a-t-il encore dit. Selon le ministre des Affaires étrangères, le "Liban sans pacte national n'est pas une patrie, notre rêve doit se réaliser et sa réalisation requiert du travail, notre présence aujourd'hui fait partie de ce travail". "Notre rêve est de voir Michel Aoun debout à la fenêtre du palais présidentiel saluant, entouré des leaders, le peuple libanais", a affirmé M.Bassil.
Après le discours de M. Bassil, c'est celui de M. Aoun qui a été retransmis. "Le sang de nos martyrs restera notre phare et la voix de la raison qui nous demande de continuer ce qu'ils ont commencé, a déclaré M. Aoun. Le sang de nos martyrs nous empêchera de nous arrêter jusqu'à ce que se réalise le rêve. Nos martyrs ont combattu pour la liberté du Liban, sa dignité et son indépendance, a-t-il poursuivi. Leur rêve d'un État avec des institutions et une économie fleurissante est votre rêve à tous, a affirmé M. Aoun. Nous ne nous arrêterons pas avant la réalisation de ces rêves".
Selon le leader maronite, "la construction d'un pays et des institutions doit se faire à travers l’indépendance de la justice". "Le premier pas vers la construction d'un pays réside dans le respect de la Constitution, du pacte national et des lois ainsi que dans la participation égale de toutes les confessions, a-t-il encore dit. La construction d'un pays se fait à travers une loi électorale juste qui assure la bonne représentation des composantes du pays".
"L'accord avec Hariri a été conclu"
Le leader du CPL, Gebran Bassil, avait rejoint les partisans de son parti rassemblés dès samedi soir à Baabda, affirmant que cette commémoration est organisée "en mémoire des martyrs et n'a rien à voir avec la présidentielle", mais les propos sur la présidentielle et l'éventuelle élection de Michel Aoun à la magistrature suprême prédominaient dans les commentaires des responsables aounistes.
"Nous espérons que le pacte national se réalisera et que nous verrons le général Aoun, le 31 octobre, au palais du peuple (présidentiel, ndlr)", a déclaré le député Walid Khoury à la OTV, chaîne du CPL. "Nous avons énormément avancé sur la question de l'élection présidentielle et bientôt cessera l'hémorragie dont souffre le Liban", a de son côté affirmé le député Farid Elias el-Khazen. Interrogé par la chaîne LBCI, l'ancien ministre Fady Abboud a estimé que "M. Aoun bénéficie, depuis longtemps, du plus large appui populaire pour la présidence".
Ces déclarations interviennent au lendemain de celle du ministre de l'Education, Elias Bou Saab, qui a affirmé que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, qui soutient jusque là le leader des Marada Sleiman Frangié, apportera son appui à la candidature de Michel Aoun. Dans une déclaration rapportée par la LBCI dimanche, M. Bou Saab a réaffirmé que "l'accord avec M. Hariri a été conclu". "Nous sommes aujourd'hui le plus proche de la réalisation d'un partenariat avec toutes les parties du pays et il n'y aura pas de retour en arrière", a-t-il ajouté.
Le 28 septembre, la 45e réunion parlementaire pour l'élection d'un président de la République s'était soldée par un nouveau défaut de quorum des deux tiers (86 députés sur 128). La séance avait eu lieu en l'absence des députés aounistes et du Hezbollah. Elle a été reportée au 31 octobre prochain.
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commentaires (6)
"Notre rêve est de nettoyer la patrie, non pas des déchets, mais de la corruption. (sic). Ali Baba n'aurait pas dit autre chose.
Un Libanais
19 h 19, le 16 octobre 2016