Kanaan, à Meerab, refuse de soumettre l’élection d’un président à des conditions préalables

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, s'est entretenu hier avec le député Ibrahim Kanaan à Meerab, délégué par Michel Aoun, en présence du responsable de la communication au sein des FL, Melhem Riachi.
À l'issue de la réunion, qui a duré deux heures, M. Kanaan a assuré que « la rencontre vient confirmer les messages positifs émis hier par Michel Aoun dans tous les sens et qui insistent sur le fait que les accords que nous concluons, que ce soit sur le plan chrétien ou national, contribuent à renforcer la confiance entre toutes les parties afin de bâtir un État et des institutions qui reposent sur le respect de la Constitution et des critères démocratiques pour lesquels nous luttons ».
« Cela a été également l'occasion d'évaluer l'initiative de Saad Hariri, et de se mettre d'accord sur le caractère positif de l'initiative et sur la nécessité de lui assurer toutes les chances afin qu'elle réussisse à réaliser l'élection d'un président de la République conforme au pacte national, qui rapproche le 14 et le 8 Mars, et qui bâtit un État libanais suivant les convictions communes que nous avons annoncées le 18 janvier dernier », a-t-il expliqué.
Quant au communiqué des évêques maronites, le député a estimé que « ce communiqué ainsi que l'homélie dominicale du patriarche Raï confirment le fait que les accords politiques peuvent se faire à n'importe quel moment, mais qu'ils ne constituent pas un passage obligé à l'élection d'un président ».
Et d'ajouter : « Ces accords pourraient imposer aux parties politiques ou au futur président des mesures anticonstitutionnelles. D'où notre refus de soumettre l'élection d'un président à des conditions quelconques, d'autant que le président de la République devrait représenter lui-même la garantie pour le respect de la Constitution. »
Faisant écho à l'appel des évêques, M. Kanaan a indiqué que « 27 ans après l'accord de Taëf, l'adoption d'une nouvelle loi électorale est un besoin urgent ». « Il ne faudrait pas modifier la compréhension du concept de la conformité au pacte à chaque instant, et chercher des équations différentes concernant la coexistence, laquelle devrait se manifester, tout simplement, par l'égalité des droits et des devoirs entre toutes les communautés, notamment entre chrétiens et musulmans », a-t-il précisé.
Pour ce qui est du soutien du Hezbollah à la candidature de Michel Aoun, le député a appelé « à laisser les choses prendre leurs cours, d'autant que tout ne pourrait être révélé à la presse ». « Nous sommes aujourd'hui devant une opportunité historique autour de laquelle se rassemblent le CPL, le Hezbollah, le courant du Futur et les Forces libanaises, et bientôt le reste des parties », a-t-il ajouté.
« La présidence est le prélude à toutes les solutions requises, et non pas l'inverse, surtout si le président incarne une volonté nationale et chrétienne par excellence », a conclu M. Kanaan.

Délégation du CPL chez Geagea
Le chef des Forces libanaises a également reçu hier à Meerab une délégation du comité d'information au sein du CPL. M. Geagea a insisté, lors de la rencontre, sur « l'importance de la poursuite de l'entente établie entre les Forces libanaises et le Courant patriotique libre », relevant que « la réconciliation a eu lieu après 35 ans de divergence et de discorde entre frères qui auraient dû être réglées une bonne fois pour toutes ».
Expliquant le processus qui avait abouti à « la déclaration d'intentions CPL-FL » et à la candidature de Michel Aoun à la présidence présentée par les FL, M. Geagea a estimé que « cela a eu pour effet de changer la donne sur la scène politique interne ». Il a enfin appelé les services de presse des deux parties à renforcer l'entente entre eux, dans l'intérêt du pays.