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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

À Londres, petit bonheur au tableau

Un employé inscrit la Pensée du jour sur un tableau noir devant le Nook Neighbourhood Coffee Shop à Stockport, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Une manière de se promouvoir avec humour. (Photo AFP / OLI SCARFF)

C'est un rituel quotidien : équipé d'un marqueur noir, Glen écrit une citation sur un tableau blanc accroché dans le hall d'une station du métro londonien. Rien ne l'y oblige et ça ne lui rapporte rien, si ce n'est le sourire des usagers.
Un banc, des plantes vertes, une petite bibliothèque, et les accents poignants de l'adagio un poco mosso du Concerto numéro 5 de Beethoven. Mais où se trouve-t-on ? Dans un salon ? Non, c'est bien l'entrée de la station Oval, sur la ligne nord du tube londonien.
Au milieu de ce spectacle insolite trône un grand tableau blanc, stratégiquement situé devant des escalators qu'empruntent chaque jour des milliers de personnes. C'est ici que Glen Sutherland, employé de la régie des transports en commun londoniens (TfL), inscrit la Pensée du jour d'une écriture fine dont le tracé évoque les livres d'autrefois.
Aujourd'hui, les passants ont droit à une phrase de l'écrivain brésilien Paulo Coelho : « Il n'y a qu'une chose qui puisse rendre un rêve impossible : c'est la peur d'échouer. »
C'est en 2004 que les employés d'Oval ont commencé à noircir le tableau, une manière d'égayer leur station, de distraire et de créer un lien avec les usagers. « En remontant l'escalator, vous entendez de la musique, vous pouvez lire la pensée du jour, il y a un banc, des livres, vous pouvez vous asseoir, bouquiner. Manque plus que le café ! », plaisante Glen.

De Mère Teresa à maître Yoda
Ses citations, Glen les glane sur Internet. La « Pensée du jour » est souvent un message de bonne humeur, un encouragement, histoire de donner un petit coup de peps à ceux qui se seraient levés du mauvais pied. Un jour, ce sera les conseils de Marc Aurèle : « En te levant le matin, rappelle-toi combien précieux est le privilège de vivre, de respirer, d'être heureux. » L'autre, une réflexion d'Oscar Wilde : « Aujourd'hui, les gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien. » On trouve aussi parfois des penseurs plus insolites, quoique peut-être aussi célèbres, comme un certain... maître Yoda (Star Wars) : « Exerce ta volonté à renoncer à tout ce que tu redoutes de perdre un jour. » On pourrait aussi mentionner le dalaï-lama, Bob Marley, Bruce Lee, Steve Jobs, Confucius, Shakespeare, Socrate ou encore Picasso...
La « Pensée du jour » puise aussi dans l'actualité, pour rendre hommage à une célébrité disparue (David Bowie, Prince, Mohammad Ali récemment), pour encourager l'équipe britannique aux JO ou même souhaiter un bon anniversaire à Sa Majesté la reine Elizabeth II.

La pub du pub
Partie d'Oval, l'initiative a depuis essaimé dans plusieurs autres stations et connaît un franc succès sur les réseaux sociaux, où les photos des tableaux et de la petite phrase du jour sont abondamment relayées. Mais cette pratique n'est pas l'apanage du métro et l'on trouve à Londres moult bars et boutiques pourvus de tableaux, noirs cette fois, remplis d'aphorismes et de bons mots.
Ainsi ce magasin de prêt-à-porter où l'on apprend qu'« une paire de chaussures, ça coûte moins cher qu'un psy » ou ce pub qui prévient que « les hipsters doivent être accompagnés par un adulte ».
Typique de l'autodérision britannique, un café près de Manchester affiche, lui, les critiques négatives récoltées sur Internet : « Entrez donc pour essayer le plus mauvais porridge jamais mangé par une femme de TripAdvisor. »
La « mode des tableaux affichant blagues ou calembours est née avec l'émergence des réseaux sociaux », explique Mandy Miller, alias Chalkboard Lady, spécialisée dans la confection de tableaux noirs pour les commerces.
Ces tableaux « sont là pour qu'on les prenne en photo, qu'on les partage sur Internet et, au bout du compte, qu'on finisse par mentionner le pub. »

Édouard GUIHAIRE/AFP

C'est un rituel quotidien : équipé d'un marqueur noir, Glen écrit une citation sur un tableau blanc accroché dans le hall d'une station du métro londonien. Rien ne l'y oblige et ça ne lui rapporte rien, si ce n'est le sourire des usagers.Un banc, des plantes vertes, une petite bibliothèque, et les accents poignants de l'adagio un poco mosso du Concerto numéro 5 de Beethoven. Mais où se...

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