Condamnations libanaises de l’assassinat de Nahed Hattar à Amman

Aussitôt connue à Beyrouth, l'annonce de l'assassinat de Nahed Hattar, le correspondant à Amman de notre confrère al-Akhbar qui a été abattu de trois balles par un extrémiste musulman (lire en page 11), a suscité des réactions d'indignation et de condamnation parmi les responsables libanais.
Le président de l'ordre des rédacteurs, Élias Aoun, a ainsi décrit le meurtre du journaliste comme « un assassinat de la pensée et la victoire des criminels qui tuent au nom de la religion ». Dans un communiqué diffusé hier, M. Aoun a estimé que « Nahed Hattar est la victime de la haine et du fanatisme religieux », exhortant les autorités jordaniennes à sanctionner sévèrement l'auteur du crime afin, a-t-il dit, de « couper la voie, à l'avenir, à quiconque veut attenter à la vie de journalistes innocents, défenseurs du droit et de la liberté ».
Le Hezbollah a de son côté publié un communiqué dans lequel il a également souhaité « l'application de sanctions sévères contre les criminels et ceux qui se tiennent derrière eux, pour que la parole libre conserve sa place dans la région ». Le parti chiite a en outre indiqué que « M. Hattar a milité contre le projet sioniste et défendu la cause palestinienne, exprimant d'une voix forte son opposition au mouvement takfiriste d'éradication ».
Dans le même esprit, un communiqué du bureau politique du Parti communiste a dénoncé « la pensée terroriste qui se base sur l'élimination de toute pensée à laquelle elle s'oppose ».
Pour sa part, le Front pour la libération de la Palestine a affirmé, également dans un communiqué publié à Beyrouth, que « ce crime odieux vise à brimer les libertés d'opinion et d'expression », estimant que la mort de Nahed Hattar « n'est pas seulement une perte pour la Jordanie, mais également pour toutes les forces de la liberté, de la démocratie, de la justice et de la paix dans le monde ».