TerSarkissian chez Aoun pour « créer un choc »

Le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, a reçu hier à Rabieh le député du bloc parlementaire du Futur, Serge TerSarkissian, qui a qualifié sa visite de « très bonne au terme d'une longue absence de Rabieh ».
« J'ai voulu effectuer cette visite pour dire au monde qu'il n'y a pas de murs en politique, que rien n'est fixe et que tout peut changer », a-t-il dit, à l'issue de la rencontre. « Je n'ai pas eu une matinée ordinaire aujourd'hui. Cela était plus qu'une matinée », a ajouté le député d'Achrafieh, précisant que l'entretien avait porté sur l'élection présidentielle. « Chaque député a ses idées, qu'il fasse partie d'un bloc ou pas. La situation actuelle n'est plus supportable. Partant, j'ai voulu effectuer cette démarche en direction du général Aoun. Nous sommes ouverts à toutes les propositions et chaque candidat l'est toujours, avec ses capacités et sa force », a encore dit M. TerSarkissian. Il a toutefois ajouté que sa visite était « une démarche personnelle », visant à « redynamiser le pays et sortir de la paralysie ».
Mais le député a répondu par la négative à un journaliste qui lui demandait si cela signifiait une rupture entre lui et le courant du Futur. « Nous ne sommes pas dans cette perspective. Les députés élus dans les régions chrétiennes ont leur indépendance. Je suis député d'Achrafieh, de Rmeil et de Saïfi et, depuis 2009, nos décisions sont indépendantes. Nous sommes alliés, jusqu'à ce jour, avec le courant du Futur », a-t-il noté.
« La percée se fera étape par étape. J'espère que nous aurons le temps nécessaire. Il faut créer un choc et ne pas continuer ainsi », a par ailleurs indiqué Serge TerSarkissian. « Nous espérons avoir ouvert une nouvelle page avec le général Aoun et effectué un nouveau départ », a-t-il poursuivi... sans aller jusqu'à exprimer son soutien nommément à l'ex-chef du Courant patriotique libre pour la présidentielle. « Rien que ma présence ici aujourd'hui est un grand pas », a-t-il ajouté, en souhaitant « des négociations profondes » entre Rabieh et le chef du courant du Futur, le député et ancien Premier ministre Saad Hariri, pour « aboutir au plus vite à des résultats ».