Jreige : Le gouvernement et l’élection présidentielle paralysés par le même groupe

Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a critiqué hier les dysfonctionnements du gouvernement, indiquant que le Conseil des ministres est paralysé par deux de ses composantes, celles-là mêmes qui empêchent la tenue de l'élection présidentielle, à savoir les aounistes et le Hezbollah.
« Le travail du Conseil des ministres, en tant que corps constitutionnel, est difficile à cause des divergences entre ses composantes principales. Ces divergences reflètent la grande scission politique entre les différentes parties qui luttent entre elles pour obtenir le pouvoir », a souligné M. Jreige, dans un entretien accordé hier à l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
« Ce n'est pas un hasard si le groupe qui paralyse le Conseil des ministres est le même que celui qui bloque l'élection présidentielle en s'absentant des séances consacrées par le Parlement à cette élection, a souligné M. Jreige. Le mécanisme de fonctionnement utilisé actuellement par le gouvernement permet à deux composantes de paralyser toute décision du Conseil des ministres, ce qui veut dire que quatre ministres peuvent empêcher le gouvernement de prendre les décisions les plus simples », a-t-il ajouté, en référence aux ministres du CPL et du Hezbollah.
M. Jreige a estimé que le gouvernement n'a pas réussi à bien remplir ses fonctions reliées à l'expédition des affaires courantes et dont il est censé s'occuper en l'absence du chef de l'État. « Le Premier ministre, Tammam Salam, pensait que le Conseil des ministres pouvait expédier les affaires courantes et celles qui permettent à l'État de remplir ses fonctions principales. Mais, même dans ces domaines-là, le gouvernement n'a pas pu faire grand-chose. Si on exclut la question sécuritaire qui, elle, est bien gérée, puisque nous bénéficions d'une stabilité acceptable eu égard à ce qui se passe dans la région, on voit que les questions relatives à la vie de tous les jours ne sont pas traitées de manière efficace », a estimé le ministre de l'Information.
« La vérité est que les difficultés du fonctionnement du gouvernement sont liées à la façon de faire qui a été adoptée depuis le début de la vacance présidentielle et qui est contraire à l'article 65 de la Constitution. Lorsque les prérogatives du président de la République sont transférées au gouvernement, elles le sont parce qu'il représente un corps constitutionnel. Ces prérogatives ne sont pas attribuées aux ministres en tant que personnes », a-t-il souligné.
Depuis la vacance présidentielle, les décisions en Conseil des ministres sont prises quasiment à l'unanimité des participants aux réunions du Conseil des ministres.