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Sport - Football

Le football, autre victime des guerres de l’ex-Yougoslavie

Le football de l’ex-Yougoslavie, fierté de l’ex-fédération communiste avec ses grands clubs respectés et son intarissable vivier de talents, a subi de plein fouet le démantèlement du pays et les ravages des guerres sanglantes dans les années 1990.
Fort d’un soutien politique sans faille, notamment du leader de la Yougoslavie, Josip Broz Tito, le football yougoslave a brillé pendant plus de 40 ans.
Dans l’ex-Yougoslavie, pays de plus de 22 millions d’habitants, l’État finançait généreusement le football, par l’intermédiaire d’entreprises étatiques ou directement du budget national.
Le championnat était d’une grande qualité, ce qui s’expliquait notamment par une disposition légale interdisant aux joueurs de signer pour un club à l’étranger avant l’âge de 28 ans.
Les années 1960 ont été la « décennie d’or » du football yougoslave, avec une médaille d’or aux Jeux olympiques de Rome (1960), et deux finales au championnat d’Europe de 1960 en France et 1968 en Italie.
Cette génération a décroché la quatrième place au Mondial au Chili (1962), où Drazen Jerkovic fut le meilleur buteur du tournoi, ex aequo avec quatre autres joueurs.

Les joueurs pleurent Tito
Leur jeu étincelant offensif, qui leur permettait de battre même les adversaires les plus renommés, a valu aux Yougoslaves le surnom de « Brésiliens d’Europe ».
Deux joueurs ont reçu le prix le « Soulier d’or européen », le Croate Josip Skoblar, légende de l’Olympique de Marseille en 1971 et le Macédonien Darko Pancev, qui a apporté à l’Étoile rouge son titre de champion d’Europe des clubs, en 1991.
Ce titre de l’Étoile rouge, accompagné de la Coupe intercontinentale remportée face aux Chiliens de Colo Colo quelques mois seulement avant que la guerre n’éclate en Yougoslavie, a été le chant de cygne du football yougoslave.
Le 4 mai 1980, lorsque Tito meurt, Hajduk Split et l’Étoile rouge disputent un des grands derbys du football national. À l’annonce du décès du leader, les joueurs pleurent sur le terrain.
« Certains pleuraient, mais c’est la peur de ce qui nous attendait qui prévalait », se souvient Dusan Savic, avant-centre de l’Étoile rouge à l’époque.
Dix ans après, le pays s’est désintégré, incapable de survivre à la montée du nationalisme.

Mises en garde de la FIFA et de l’UEFA
En juin 1990, au stade Maksimir de Zagreb, où la Croatie recevra demain la Serbie en match de qualification pour le Mondial 2014, la Yougoslavie a disputé son dernier match officiel face aux Pays Bas (0-2).
Cette dernière prestation d’une génération considérée comme hypertalentueuse et venant des six républiques qui formaient la Yougoslavie s’est déroulée sous les sifflets nourris du public, qui auguraient déjà des conflits à venir.
La disparition de l’ex-fédération a été suivie par la montée du hooliganisme, de la violence et d’une absence quasi totale de résultats notables. Les paramilitaires présents sur les fronts ex-yougoslaves furent pour plus d’un recrutés dans les rangs des supporters.
Deux décennies plus tard, aucune des équipes issues de l’ex-fédération, à l’exception de la Croatie, troisième du Mondial 1998 en France, n’a enregistré des succès proches de ceux de l’ex-Yougoslavie.
En revanche, les nouveaux États ont marqué l’opinion par la violence de leurs supporters. En 2009, un groupe d’ultras de Partizan Belgrade a battu à mort un supporter français dans le centre de la capitale serbe.
À l’approche du match de demain, la FIFA et l’UEFA ont mis en garde la Croatie et la Serbie, les appelant à lutter résolument contre la violence de leurs supporters, sous la menace d’une exclusion des compétions internationales.

(Source : AFP)
Le football de l’ex-Yougoslavie, fierté de l’ex-fédération communiste avec ses grands clubs respectés et son intarissable vivier de talents, a subi de plein fouet le démantèlement du pays et les ravages des guerres sanglantes dans les années 1990.Fort d’un soutien politique sans faille, notamment du leader de la Yougoslavie, Josip Broz Tito, le football yougoslave a...

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