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Moyen Orient et Monde - Transition

Nouveau gouvernement en Égypte dans un contexte de crise

Les Frères musulmans affirment privilégier la « participation » ; l’armée délègue plus de pouvoirs au Premier ministre.

Une banderole disant « Que le régime militaire chute » surplombe des cercueils symbolisant les manifestants morts.Amr Abdallah /Reuters

Un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre aux pouvoirs renforcés a été investi hier en Égypte, dans un contexte de sévère crise économique et de triomphe des islamistes aux élections législatives. Le nouveau cabinet a ainsi prêté serment devant le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) et chef d’État de fait depuis la chute de Hosni Moubarak.
Le CSFA a donc indiqué qu’il « déléguait » au Premier ministre Kamal el-Ganzouri « les prérogatives qui sont accordées au président de la République en vertu de la loi, à l’exception de celles concernant les forces armées et les institutions judiciaires ». Le détail de ces délégations de pouvoirs, censées doper son autorité, n’a toutefois pas été immédiatement précisé, et doit faire l’objet d’un décret ultérieur.
Âgé de 78 ans, le nouveau chef du gouvernement fut déjà Premier ministre de 1996 à 1999 sous Hosni Moubarak, ce qui lui vaut l’hostilité de nombreux militants qui ont contribué à faire chuter l’ancien raïs en février. De plus, M. Ganzouri aura mis près de deux semaines à former son cabinet, qui comprend de nombreuses personnalités du gouvernement précédent, comme le ministre des Affaires étrangères Mohammad Kamel Amr. M. Ganzouri a également placé en tête de ses priorités l’amélioration de la situation sécuritaire et le redressement d’une économie en forte crise depuis le début de l’année.
De même, et dans l’attente de résultats officiels complets, les Frères musulmans ont assuré hier avoir raflé 36 des 54 sièges en lice au scrutin uninominal lors de la première phase des législatives, qui s’est achevée mardi soir. Les divers mouvements islamistes, comprenant également les fondamentalistes salafistes, ont enregistré au total 65 % des voix au premier tour la semaine dernière, écrasant les partis libéraux et laïques.
« Les islamistes remportent une victoire écrasante », écrivait hier le journal gouvernemental al-Ahram. La presse soulignait néanmoins que le second tour semblait avoir permis aux Frères musulmans de creuser l’écart avec les salafistes, tenants d’un islam plus rigoriste et dont la percée avait constitué la surprise du premier tour. Le guide de la confrérie, Mohammad Badei, a néanmoins cherché à rassurer sur l’ampleur de cette victoire, affirmant que son mouvement « ne voulait pas le monopole du pouvoir » mais privilégiait la « participation ».
Signalons que le futur Parlement devra former une commission pour rédiger une nouvelle Constitution, une étape décisive de la transition politique de ce pays parmi les pionniers du printemps arabe. L’armée, au pouvoir depuis le renversement de M. Moubarak, a quant à elle promis un retour à un pouvoir civil après une élection présidentielle prévue avant la fin juin 2012.
Par ailleurs, les États-Unis ont continué à livrer des armes antimanifestations à l’Égypte alors même que l’armée réprimait violemment les récentes manifestations de l’opposition, a dénoncé hier Amnesty International dans un communiqué. L’organisation de défense des droits de l’homme a indiqué qu’au moins sept tonnes de munitions destinées à des armes antimanifestation, comme des cartouches de gaz lacrymogène, avaient été livrées le mois dernier pour le compte du ministre de l’Intérieur égyptien. Selon Amnesty, le matériel provient de Combined Systems, une entreprise basée en Pennsylvanie (est des États-Unis).

(Source : AFP)
Un nouveau gouvernement dirigé par un Premier ministre aux pouvoirs renforcés a été investi hier en Égypte, dans un contexte de sévère crise économique et de triomphe des islamistes aux élections législatives. Le nouveau cabinet a ainsi prêté serment devant le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) et chef d’État de fait depuis la chute de...
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