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Liban - Exécutif

Sleiman tance Mansour ; le 8 Mars veut « lui remettre une médaille »

Le Hezbollah et le mouvement Amal ont lancé hier une contre-offensive pour défendre le chef de la diplomatie, Adnane Mansour, qui avait été une fois de plus désavoué samedi par le chef de l’État.

La polémique suscitée par les prises de position prorégime syrien du chef de la diplomatie, Adnane Mansour, au Caire lors du sommet des ministres arabes des Affaires étrangères ne désenfle pas. Bien au contraire. M. Mansour, rappelle-t-on, avait proposé de rendre son siège au régime de Bachar el-Assad à la Ligue arabe, en violation flagrante de la politique de distanciation adoptée par le cabinet Mikati vis-à-vis de la crise syrienne.
Samedi, c’est le président de la République Michel Sleiman qui, à son tour, a tancé le ministre Mansour, qu’il a reçu au palais de Baabda. Le chef de l’État a précisé que le Conseil des ministres avait adopté la politique de distanciation vis-à-vis de la crise syrienne, déjà entérinée par le comité de dialogue national, par le biais de la déclaration de Baabda. « Toute position ou proposition exprimée par des responsables et des ministres, surtout le ministre des Affaires étrangères, au sein des instances internationales, doit refléter cette politique sans ambiguïté, a souligné le président Sleiman. Cela doit nécessairement faire l’objet d’une consultation préalable du président de la République, lequel doit discuter de cela à son tour avec le Premier ministre. »
Déjà, la veille, Adnane Mansour avait reçu une lettre de remontrances au ton sévère du Premier ministre, Nagib Mikati, à la suite de ses déclarations au Caire. Le chef de la diplomatie avait d’abord démenti l’existence d’une telle lettre vendredi, mais a finalement été contraint d’en admettre l’existence hier, dans un entretien à la MTV. Et pour cause : entre-temps, Nagib Mikati a tout bonnement menacé de la rendre publique... Qu’à cela ne tienne, M. Mansour a tenu à minimiser la portée de la missive du Premier ministre, estimant que « le ton n’était pas du tout sévère, mais très cordial, à l’image » de sa relation avec M. Mikati... « Ce que j’ai exprimé comme point de vue n’était qu’une simple opinion. Le boucan qui est fait autour de cette affaire vise en réalité à provoquer la chute du gouvernement », a-t-il dit, feignant d’occulter que c’est d’abord du cabinet lui-même qu’est venue la fronde contre ses propos.
Preuve en est : encore samedi, le ministre des Travaux publics, Ghazi Aridi, ne s’est pas privé non plus de désavouer Mansour dans un entretien à Radio-Orient : « Cette position n’était pas dans l’intérêt du Liban, que ce soit sur le plan du cabinet ou des relations avec les États arabes. Cela est dangereux et expose le Liban et ses intérêts à de graves dangers. (...) Le courage n’est pas dans l’aventurisme ou dans la hâte, mais dans la capacité à évaluer l’intérêt du groupe dans la prise de décision. »

 

(Pour mémoire : Les critiques continuent de pleuvoir sur Mansour)

Le 8 Mars
De son côté, le Hezbollah a exprimé son soutien total au chef de la diplomatie dans ses dernières prises de position. Le secrétaire général adjoint du parti, cheikh Naïm Kassem, a rendu hommage à Adnane Mansour, condamnant les voix qui s’en prennent à lui. « Il œuvre réellement selon le principe de la distanciation. Ils sont en train d’importer le conflit au Liban, et leur pari selon lequel la Syrie va chuter est perdant », a indiqué Naïm Kassem.
Au nom du mouvement Amal, le député Hani Kobeyssi n’a pas été par quatre chemins, hier, pour défendre le chef de la diplomatie, proposant même de « lui remettre une médaille honorifique en tant qu’homme de bien et de dialogue s’agissant des causes arabes ». « Ceux qui doivent démissionner sont ceux qui refusent la justice et la stabilité, et qui s’entêtent à vouloir semer la discorde confessionnelle sur la scène libanaise », a-t-il noté, dans une apologie de l’œuvre de M. Mansour et une attaque en règle contre ses détracteurs. Même son de cloche du côté du député amaliste Ayoub Hmayed, qui a estimé que le ministre en question « n’a commis aucune erreur, mais a simplement réclamé que la Ligue arabe se rétracte après l’erreur qu’elle a commise vis-à-vis de la Syrie en la boutant hors de la Ligue ». « Est-ce là un crime ? Avec qui les Arabes vont-ils dialoguer si ce n’est avec le directoire syrien ? » s’est demandé M. Hmayed. Plus conciliant, le député Michel Moussa a, pour sa part, estimé que Adnane Mansour « tentait juste d’empêcher une complication de la crise syrienne, en mettant en garde contre le fait de laisser le siège de la Syrie à l’opposition syrienne ».

Assir
Parmi les détracteurs de Adnane Mansour, le plus virulent était hier sans conteste l’imam de la mosquée Bilal ben Rabah de Saïda, cheikh Ahmad el-Assir, qui s’est lancé dans une véritable diatribe contre le ministre des Affaires étrangères, estimant que c’est le Hezbollah qui préside aux destinées du gouvernement Mikati et qui dirige le pays (voir par ailleurs).

Le 14 Mars
Dans les rangs du 14 Mars, les voix ont continué de s’élever durant le week-end contre les propos tenus par le chef de la diplomatie au Caire.
Le député Marwan Hamadé a ainsi indiqué que « Adnane Mansour tente de transformer son ministère en bureau iranien », tandis que son confrère Ziad Kadri a estimé que « nous sommes désormais face à deux cabinets : l’un qui représente l’Iran et l’autre, illusoirement libanais, présidé par Mikati ». Aussi a-t-il appelé M. Mikati à « éviter au Liban de tomber complètement dans l’escarcelle syro-iranienne (...), ce qui semble difficile, tant le cabinet et son chef supposé sont soumis à la volonté du Hezbollah ». De son côté, le député Jean Oghassabian a estimé que Nagib Mikati est désormais « en résidence surveillée ». « Nous en étions à réclamer le retrait de l’armée syrienne du Liban ; nous voilà maintenant à appeler au retrait du Hezbollah de Syrie! » s’est-il exclamé, mettant en garde contre l’implication du Liban par le parti chiite dans « le bourbier syrien ». Jean Oghassabian a appelé Nagib Mikati à ne pas se suffire de sa lettre de remontrances, qui n’efface pas les répercussions politiques des propos de Mansour, l’invitant à adresser un mémorandum officiel à la Ligue arabe rétractant les propos du chef de la diplomatie libanaise et proposant un discours alternatif.
Le 14 Mars à Paris et le Courant libanais libre (dissident aouniste) dirigé par un ancien cadre sunnite du Courant patriotique libre, Bassam Khodr Agha, ont également condamné le comportement du chef de la diplomatie et réclamé sa démission.

 

 

Pour mémoire

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commentaires (2)

Pourquoi ne le consacre-t-on pas, avec tambours et Cornemuses, GRAND CHEVALIER HATE7 3ALA 7SABOU ? et ne lui remette-t-on pas la Médaille du FÉNOUS IL 3AJAYEB will GHARAYEB ? Quoi ! Un Nouveau Aladdin !

SAKR LEBNAN

14 h 52, le 12 mars 2013

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Commentaires (2)

  • Pourquoi ne le consacre-t-on pas, avec tambours et Cornemuses, GRAND CHEVALIER HATE7 3ALA 7SABOU ? et ne lui remette-t-on pas la Médaille du FÉNOUS IL 3AJAYEB will GHARAYEB ? Quoi ! Un Nouveau Aladdin !

    SAKR LEBNAN

    14 h 52, le 12 mars 2013

  • Une tempête dans un verre d'eau. Finalement c'est expliqué par le ministre Adnane Mansour. Il était dans la rue au Caire et il a "exprimé une opinion personnelle" selon laquelle tous les gouvernements arabes sont dans l'erreur et la dérive sur la Syrie et que les seuls gouvernements baignant dans la vérité et la lumière sont ceux de la résistance et de la moumana3at, soit le gouvernement iranien -plus musulman et plus arabe que tous les fichus arabes- et son annexe le gouvernement de Damas. D'ailleurs voilà cheikh Naim Kassem qui, par ses paroles d'or (que Dieu bénisse sa bouche), réplique à tous les Libanais qui ont critiqué le ministre Mansour, en tête le président de la République et le chef du gouvernment -pour qui se prennent-ils ?- ainsi qu'à tous les gouvernements arabes et leur ordonne de la fermer. Point final !

    Halim Abou Chacra

    05 h 57, le 11 mars 2013

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