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Liban - Sécurité

Saïda : forcing pour contenir la discorde sunnito-chiite

À Saïda, les appels au calme se multiplient, mais cheikh Ahmad el-Assir transpose les manifestations à Beyrouth.

Cheikh Ahmad el-Assir a transposé hier les manifestations de Saïda à Tarik Jdidé, à Beyrouth.

Les quelques jours qui ont suivi les manifestations du cheikh salafiste el-Assir à Saïda n’ont pas suffi à faire baisser les tensions confessionnelles dans la ville, au calme précaire lourd de menaces. Un calme où les fausses rumeurs courent, comme celles affirmant hier que cheikh Ahmad el-Assir préparerait une visite au caza de Nabatiyeh, à Habouch, dans les quelques jours à venir. Pourtant, c’est à Beyrouth que cheikh el-Assir a choisi de tenir sa nouvelle manifestation hier devant la mosquée Imam Ali, à Tarik Jdidé. Au milieu des mesures de sécurité renforcées prises par l’armée libanaise, Ahmad el-Assir a renouvelé ses accusations contre le Hezbollah « qui tente de transformer le Liban en un tissu iranien ».
En même temps dans les rues de Saïda, le calme a été interrompu par une petite manifestation de partisans de cheikh el-Assir. Un autre cheikh, Ahmad Hariri, a pris la parole pour assurer encore une fois que « cheikh el-Assir revendique le retrait des armes du Hezbollah, stockées dans deux appartements de Abra, dans la périphérie de Saïda ».
Mais le sentiment d’insécurité qui prévaut dans la ville depuis déjà plusieurs jours a vite fait de se propager, pour atteindre les camps palestiniens qui craignent que le conflit interconfessionnel ne se ravive à l’intérieur des camps de Saïda et tous les autres du Liban-Sud. Dans ce cadre, les autorités palestiniennes ont vite fait d’établir des contacts et de multiplier les réunions pour souligner leur neutralité par rapport à tout conflit sur la scène locale.
Pour cela, une délégation du Hamas a rendu visite au député Ali Ammar, au bureau de coordination du courant du Futur et à la direction du mouvement Amal pour « affirmer la nécessité de préserver la sécurité, la stabilité et la paix civile, en écartant les Palestiniens de tout conflit intérieur ». À Majdelyoun, même son de cloche, une délégation du Hamas ayant rendu visite à la députée Bahia Hariri. Ali Baraké a assuré sur ce plan que « le front jihadiste al-Nosra n’existe pas dans les camps libanais et les Palestiniens ne seront actifs que pour la stabilité du pays ». Des propos salués hier par Abdel Rahman Bizri, ancien président de la municipalité de Saïda, qui a mis en valeur les efforts fournis par les parties libanaises et palestiniennes de la ville et à Aïn el-Héloué pour contenir toute discorde. Il a appelé de ce fait toutes les parties à rester « responsables », car « tout déséquilibre à Saïda aura des répercussions négatives sur l’ensemble du pays ».
En effet, ce n’est pas seulement du côté palestinien que les appels au calme ont fusé. Le cheikh de la mosquée Ghofran à Saïda, Hussam Ilani, a appelé la Jamaa islamiya à boycotter les manifestations de cheikh Ahmad el-Assir « qui ont nui à la ville ». « La participation de la Jamaa à ses manifestations l’a encouragé », a-t-il dit. De son côté, la Jamaa islamiya a réitéré son attachement à la paix. Son responsable politique, Bassam Hammoud, a estimé après sa rencontre avec le responsable du Hamas, Ali Baraké, qu’« il est nécessaire de préserver la stabilité des camps palestiniens ». « Il est temps de former un gouvernement de consensus national qui mette un terme à la division », ont de même assuré les participants à la réunion.
Par ailleurs, l’uléma Ali Fadlallah a reçu hier une délégation iranienne de responsables politiques et de diplomates. Il a affirmé à l’issue de la rencontre qu’« il est primordial de travailler pour l’unité des musulmans et pour empêcher la discorde entre sunnites et chiites, aux niveaux local et régional ». Enfin, le vice-président du Conseil supérieur chiite, Abdel Amir Kabalan, a appelé pour sa part à la coopération entre sunnites et chiites pour consacrer leur unité.
Les quelques jours qui ont suivi les manifestations du cheikh salafiste el-Assir à Saïda n’ont pas suffi à faire baisser les tensions confessionnelles dans la ville, au calme précaire lourd de menaces. Un calme où les fausses rumeurs courent, comme celles affirmant hier que cheikh Ahmad el-Assir préparerait une visite au caza de Nabatiyeh, à Habouch, dans les quelques jours à venir....

commentaires (3)

Nenni, que personne n'essaie de mélanger les bons grains et l'ivraie!!! La distance entre les 2 idéologie est sidérale et parallèle. Le problème au Liban et ailleurs ou il y a des chiites ne sera JAMAIS confessionnel pour les chiites, mais simplement idéologique et politique... Les sunnites, les druzes, etc sont frères de religion pour des chiites.. alors que les takfirites et le djihadistes sont ennemis de toute l'humanité tout sans distinction.. tout comme le sionisme ou l'apartheid par exemple.

Ali Farhat

23 h 42, le 06 mars 2013

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Commentaires (3)

  • Nenni, que personne n'essaie de mélanger les bons grains et l'ivraie!!! La distance entre les 2 idéologie est sidérale et parallèle. Le problème au Liban et ailleurs ou il y a des chiites ne sera JAMAIS confessionnel pour les chiites, mais simplement idéologique et politique... Les sunnites, les druzes, etc sont frères de religion pour des chiites.. alors que les takfirites et le djihadistes sont ennemis de toute l'humanité tout sans distinction.. tout comme le sionisme ou l'apartheid par exemple.

    Ali Farhat

    23 h 42, le 06 mars 2013

  • Est-ce une discorde Sunnito/Chiite ou plutôt une confrontation de qui a la BARBE la plus LONGUE et la plus touffue ?

    SAKR LEBNAN

    10 h 36, le 06 mars 2013

  • Les deux parties Ahmad el-Assir et des responsables du Hezbollah jouent avec le feu de l'enfer !! Il est plus que jamais nécessaire que les sages (s'il y en a encore) éteignent ce feu maudit.

    Halim Abou Chacra

    06 h 08, le 06 mars 2013

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