Le député Kataëb Samy Gemayel a vivement critiqué hier le gouvernement pour ne pas avoir suspendu ses relations avec la Syrie, après que la justice libanaise eut requis la peine de mort contre l’ancien ministre Michel Samaha et le général et chef de la sécurité nationale syrienne, Ali Mamlouk, pour planification d’attentats terroristes au Liban.
M. Gemayel s’est demandé pourquoi l’ambassadeur de Syrie Ali Abdel Karim Ali n’a pas été convoqué ou expulsé après cette décision.
Le député Kataëb a exigé du président de la République Michel Sleiman, du Premier ministre Nagib Mikati et du ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour une justification du maintien des relations diplomatiques avec la Syrie.
« Non seulement le régime syrien protège (Ali Mamlouk), mais il a également confirmé que le général est un des responsables de la sécurité » nationale, a rappelé M. Gemayel, en recevant hier une délégation formée notamment du député Nabil de Freige, de l’ancien ambassadeur Georges Siam, ainsi que des chefs des Églises syriaque-orthodoxe, assyriaque, chaldéenne, copte et latine au Liban.
Selon Samy Gemayel, le fait que la peine de mort a été requise conte Samaha et Mamlouk doit entraîner la mise en œuvre de certaines mesures diplomatiques concernant les relations libano-syriennes. « Il s’agit de savoir si nous respectons ou non le corps judiciaire », a-t-il ajouté.
Le juge d’instruction militaire Riad Abou Ghida avait requis mercredi la peine de mort contre Michel Samaha et Ali Mamlouk pour avoir notamment planifié des attentats contre des personnalités politiques et judiciaires au Liban-Nord.
Toujours dans le contexte des rapports libano-syriens, les réactions se sont poursuivies hier : d’une part, le 14 Mars dénonce l’implication présumée du Hezbollah dans les combats en Syrie, telle que rapportée par l’Armée syrienne libre ; d’autre part, le 8 Mars stigmatise les attaques contre le régime syrien. Ainsi, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, a qualifié les événements en Syrie « d’œuvre diabolique », appelant la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique « à agir pour faire cesser les crimes ». Le secrétaire du Baas, Fayez Chucr, a dénoncé l’explosion de Damas de jeudi « qui révèle une nouvelle fois l’existence d’un complot contre le peuple syrien, comme le prouve d’ailleurs l’opposition des États-Unis à la condamnation de ce crime par l’ONU ». « La Syrie est capable de vaincre les tentatives terroristes par la résistance de ses fils », a-t-il ajouté.
De son côté, le Parti national libéral (PNL) a mis en garde, à l’issue de sa réunion hebdomadaire, contre « l’implication du Hezbollah dans les affrontements en Syrie, comme le prouvent les faits, malgré la persistance du parti chiite à prétendre le contraire ». Le PNL a souligné que « la participation du Hezbollah dans les combats entraînera le Liban dans la fournaise des conflits régionaux, et l’exposera à de graves dangers, comme en présagent les menaces de l’Armée syrienne libre de répondre aux sources des tirs dirigés contre ses positions à partir du territoire libanais ».
Notons que les autorités, aussi bien que les différentes parties politiques, ont maintenu hier le silence sur les prétendus bombardements par l’ASL des positions du Hezbollah au Hermel, que seule l’ASL a confirmés. Hier encore, l’un des commandants de l’Armée syrienne libre, le colonel Ahmad el-Cheikh, a assuré que sa formation « ne demandera plus rien au gouvernement libanais, qui s’est avéré être l’otage et l’exécuteur des ordres du Hezbollah, de l’Iran et du régime d’Assad ». Dans un entretien au journal saoudien Okaz, le colonel Cheikh a réitéré les accusations de l’ASL contre le Hezbollah, « dont les actes sèment l’hostilité entre les deux peuples syrien et libanais et entraînent le Liban dans une crise que ni le Liban ni les Libanais n’ont la capacité de supporter ».
Par volonté DIVINE !
06 h 19, le 24 février 2013