Un conseiller d’Obama appelle l’Europe à inclure le Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes

Sous le titre « Le Hezbollah démasqué », Tom Donilon, conseiller du président américain Barack Obama pour la sécurité nationale, s’attarde dans son éditorial, paru hier dans l’International Herald Tribune, sur l’affaire Burgas et ses implications pour le Hezbollah et l’Europe.

L’éditorial, publié le jour même de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles, souligne d’emblée, en se basant sur les révélations bulgares au sujet de l’affaire Burgas, que l’Europe « ne peut plus ignorer la menace que ce groupe (le Hezbollah) représente pour le Vieux Continent et pour la communauté internationale ». « L’Europe doit maintenant agir de manière collective et répondre fermement à l’attaque qui s’est déroulée sur son territoire en ajoutant le Hezbollah à la liste européenne des organisations terroristes, souligne Tom Donilon. C’est la démarche à suivre pour garantir que Burgas sera la dernière opération réussie du parti de Dieu sur son territoire », écrit-il.

Rappelant les faits, à savoir l’attaque contre un bus transportant des touristes israéliens en juillet 2012, Tom Donilon estime que la mort du kamikaze dans l’attentat « n’était sûrement pas prévue dans le plan du Hezbollah », puisque c’est son décès qui a permis, selon lui, de remonter la filière jusqu’au parti de Dieu.

L’auteur révèle ainsi des éléments de l’enquête, précisant que « le kamikaze était en possession d’une fausse pièce d’identité de l’État de Michigan, mais délivrée au Liban ». « Le Hezbollah a toujours essayé de sécuriser au maximum ses opérations. Il est évident qu’il ne souhaitait absolument pas que son implication dans cette attaque soit dévoilée », note-t-il, en expliquant que les enquêteurs ont pu suivre la piste de deux complices du kamikaze grâce à leurs faux papiers d’identité du Michigan. « Ils ont pu les identifier. Ces derniers étaient entrés en Bulgarie avec des passeports australien et canadien, puis ils avaient regagné le Liban en suivant un itinéraire alambiqué pour tenter de dissimuler leur parcours. Après avoir recoupé ses informations avec les responsable australiens et canadiens de sécurité, le gouvernement bulgare a annoncé que les deux complices seraient liés à l’aile armée du Hezbollah », écrit Tom Donilon, en affirmant que « les investigations bulgares ont montré au monde entier ce que le Hezbollah a essayé de cacher pendant des années, à savoir qu’il reste impliqué dans des attaques terroristes visant des civils ».

Tom Donilon rappelle toutes les opérations dans lesquelles le Hezbollah aurait été impliqué depuis 1983 jusqu’à la fin des années 90, avant d’indiquer qu’au « cours des dix dernières années, ce groupe œuvrait soigneusement à cacher son pedigree terroriste et convaincre la communauté internationale qu’il est seulement intéressé par la politique, la défense du Liban et les activités sociales ». « Mais il serait illusoire de désigner le Hezbollah comme étant un acteur politique responsable. Le parti de Dieu demeure une organisation terroriste et une force de déstabilisation au Moyen-Orient », souligne l’éditorialiste qui énumère également les actions « terroristes » dans lesquelles le Hezbollah serait impliqué depuis 2011, notamment son assistance au régime du président syrien, Bachar el-Assad. « Ce faisant, le Hezbollah expose le Liban et son peuple à des risques certains », poursuit Tom Donilan qui juge que les Européens « se doivent de réagir rapidement, maintenant que les autorités bulgares ont dévoilé l’agenda terroriste du Hezbollah ». « Il faut qu’ils démantèlent ses réseaux ainsi que les entreprises qui lui sont affiliées, barrer la voie aux flux d’aides financières qui lui parviennent, et condamner les dirigeants du parti à cause de leurs activités terroristes », souligne-t-il.

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