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Liban - L’éclairage

Sleiman veut avancer la date du dialogue pour tenter de résoudre la crise gouvernementale

Le président de la République Michel Sleiman poursuit actuellement ses consultations avec les différentes parties politiques, dans l’objectif d’avancer la date de la prochaine séance de dialogue national. Elle devrait servir à discuter cette fois des mesures à prendre concernant le gouvernement et son éventuel changement.


Cette crise du gouvernement avait été déclenchée par l’assassinat du général Wissam el-Hassan, chef du service de renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), vendredi dernier. Les forces du 14 Mars avaient directement attaqué le gouvernement qu’ils accusent de protéger les assassins et de servir de couverture à un parti armé, en l’occurrence le Hezbollah. Des tentes sont toujours dressées par des étudiants opposants face au Grand Sérail, et un sit-in a été entamé devant la maison du Premier ministre Nagib Mikati à Tripoli. L’opposition a par ailleurs annoncé qu’elle boycottait le dialogue et le Parlement jusqu’à la chute du gouvernement, mais pas le président de la République dont elle a loué les prises de position.


Auparavant, la date pour la prochaine table de dialogue avait été fixée au 29 novembre, après la fête de l’Indépendance qui tombe le 22 et après la visite du président d’Arménie au Liban. Toutefois, après les derniers développements, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a annoncé que le bloc parlementaire du Futur, qu’il préside, refuse de participer à un dialogue avec des parties armées, ajoutant que les forces du 14 Mars ne peuvent plus accepter moins que la mise en place d’un mécanisme d’exécution pour organiser l’usage des armes.

 

(Lire aussi : « L’assassinat de Wissam el-Hassan, une preuve de la volonté du régime syrien de transformer le Liban en arène », souligne le 14 Mars)


La revendication du 14 Mars sur la chute du gouvernement a par ailleurs continué à faire des vagues hier. Des sources de ce camp politique affirment qu’elles ne s’opposeront pas à un éventuel retour du Premier ministre Nagib Mikati au pouvoir, à condition que ce soit à la tête d’un cabinet d’indépendants et de technocrates auquel on épargnera les conflits politiques et les petits calculs électoraux.

 

D’autres, notamment dans le camp du 8 Mars, critiquent cet acharnement contre le gouvernement. Une source ministérielle interrogée s’est demandé si les forces du 14 Mars ont une vision claire pour l’avenir immédiat du pays ou encore un plan alternatif. « Quel est votre plan, et avez-vous, le cas échéant, les moyens de le mettre en application, sachant que vous n’avez pas la majorité au Parlement tant que le député Walid Joumblatt affiche une position stable en faveur du gouvernement ? » poursuit cette source.

 

(Pour mémoire : L’opposition se radicalise, les puissances temporisent)


Les forces du 14 Mars n’ont pas manqué, pour leur part, de multiplier les déclarations visant à dissiper le « malentendu » qui a résulté des déclarations des ambassadeurs des grandes nations, que d’aucuns avaient interprétées comme un appui au gouvernement Mikati. Les sources des Forces libanaises qualifient ces interprétations de « dénaturation des propos des ambassadeurs », rappelant que ceux-ci avaient rendu visite au président de la République en compagnie du représentant du secrétaire général de l’ONU afin de souligner leur appui à l’État et à ses institutions, pas à un gouvernement en particulier. Le gouvernement est une affaire interne, soulignent-elles. D’autres sources du 14 Mars ont estimé que les gouvernements occidentaux ont tenu à clarifier leurs propos (sur le soutien à l’État) de peur que ceux-ci ne soient exploités par certaines parties internes.


Dans ce brouhaha de déclarations contradictoires a percé hier l’inquiétude des instances économiques, qui ont qualifié la situation du pays de « très grave » et appelé à trouver une issue à la crise. Elles ont annoncé qu’elles œuvraient à l’organisation d’une table de dialogue économique et sociale, qui tiendrait sa première séance au début du mois prochain, en vue de mettre au point un plan de sauvetage du pays.

 

Le président de la République Michel Sleiman poursuit actuellement ses consultations avec les différentes parties politiques, dans l’objectif d’avancer la date de la prochaine séance de dialogue national. Elle devrait servir à discuter cette fois des mesures à prendre concernant le gouvernement et son éventuel changement.
Cette crise du gouvernement avait été déclenchée...

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