« La chute proche du régime syrien est une chance historique pour une paix durable au Liban », estime le 14 Mars

Le secrétariat général du 14 Mars a centré sa réunion régulière hier sur « la chance historique que constitue pour le Liban et la région la chute proche du régime syrien ». Le communiqué lu par le coordonnateur du secrétariat général du 14 Mars, Farès Souhaid, est revenu d’abord sur la date du « 14 février 2005, où l’opposition indépendantiste libanaise s’était réunie après l’assassinat de Rafic Hariri pour réclamer le départ de l’armée syrienne, au nom de la liberté, la souveraineté, l’indépendance, la justice et l’unité nationale ». « Ces slogans se sont vite convertis en une intifada populaire, pacifique et globale, sans précédent dans l’histoire contemporaine du Liban et peut-être de toute la région. Le 14 mars 2005 a ainsi été suivi du retrait des troupes syriennes le 26 avril de la même année », a ajouté le communiqué, valorisant ainsi « l’événement fondateur de cette période qu’a été l’assassinat de Rafic Hariri ».
Toutefois, après l’intifada de l’Indépendance, « le régime syrien est parvenu à renverser cet accomplissement national libanais, à travers une série de guerres et d’affronts politiques et sécuritaires », a ajouté le communiqué, rappelant notamment « les assassinats organisés contre les leaders du mouvement de l’indépendance, la guerre de juillet 2006, l’occupation de la capitale pendant 18 mois, la guerre de Nahr el-Bared, l’invasion milicienne de la capitale en mai 2008, jusqu’au coup d’État en 2011 contre le gouvernement du Premier ministre Saad Hariri, ayant pourtant puisé sa légitimité dans les urnes. À cela s’ajoute tout récemment la mise au point d’un projet de loi électorale visant à saper les fondements de l’unité nationale ».
Le communiqué du secrétariat général du 14 Mars relève toutefois une nuance : « Si le coup d’État syro-iranien a réussi au Liban en 2011, il a néanmoins coïncidé avec le déclenchement de la révolution du peuple syrien contre le régime sécuritaire assadiste, une révolution qui constitue un nouvel événement fondateur pour le Liban et une chance historique pour les Libanais vers l’établissement d’une paix permanente. » Pour le secrétariat général en effet, « tous les incidents d’après 1990 (à la fin de la guerre civile) et jusqu’à ce jour auront prouvé que le régime syrien a été la principale entrave à la paix interne ».
À la lumière de ces données présentes et passées, le communiqué a appelé « toutes les parties à une introspection profonde, visant à abandonner les appréhensions illusoires et à s’attacher aux constantes libanaises ». C’est une paix civile à trois niveaux à laquelle le secrétariat général du 14 Mars a appelé : « Une paix permanente entre Libanais sur base de l’accord de Taëf dont la mise en œuvre n’a pas reçu jusque-là de réelle opportunité ; une paix permanente libano-syrienne, fondée sur la fraternité entre les deux peuples telle que décrite par les déclarations du 14 Mars et celle du Conseil national syrien le 25 janvier 2012 ; une paix durable dans la région, conformément aux résolutions internationales et au projet de paix arabe ».
Interrogé enfin sur le projet de loi électorale voté en Conseil des ministres, Farès Souhaid a estimé que ce projet trahit « la politique du Hezbollah et une tentative de contrôler le pays, même après la chute du régime de Bachar el-Assad ».