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Liban - L’éclairage

Une redistribution des alliances après le chaos ?

« Comparé aux événements de Syrie, ce qui se déroule au Liban n’est qu’un petit détail. » Ce constat est celui d’un responsable sécuritaire, qui ne vise pourtant pas à diminuer l’importance des incidents qui se produisent çà et là, dans différentes régions du pays, et qui ne sont, selon lui, qu’une conséquence de la division politique interne ainsi que de l’alignement sur les axes régionaux.


L’un des responsables politiques ne cache pas son malaise vis-à-vis des méthodes suivies par le gouvernement dans ses négociations avec tous les révoltés du pays, y compris ceux qui occupent les institutions ou les hors-la-loi, alors qu’il suffirait simplement aux responsables sécuritaires et militaires d’appliquer la loi de manière équitable sans distinction et sans exception. Sinon, note ce responsable, la culture de la rébellion contre l’État sera adoptée par tous pour satisfaire leurs exigences. D’autant que, poursuit un député de l’opposition, une partie des Libanais se fonde sur le sentiment de puissance conféré par les armes pour tenter d’imposer ses opinions et sa politique afin que ses objectifs soient atteints. Et les exemples abondent : des journaliers d’EDL, qui occupent les locaux du bâtiment de l’office, au blocage répété de la route de l’AIB pour protester contre le rapt des onze pèlerins par les révolutionnaires syriens... Un observateur avisé estime d’ailleurs, concernant ce dernier point, que le seul moyen d’avancer véritablement serait que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, présente des excuses au peuple syrien et cesse de soutenir le régime.


De son côté, l’opposition estime que le gouvernement n’obéit qu’à un seul dessein : se maintenir en place, quitte à ce que ce soit aux dépens de sa propre dignité. Tout s’obtient désormais par la force, sur le terrain, à travers les épreuves de force et les blocages de routes. Une nouvelle culture instaurée par le sit-in du 8 Mars au centre-ville entre décembre 2006 et mai 2008 pour provoquer la chute du cabinet Siniora. L’opposition pense ainsi que le gouvernement se maintiendra en place tant que le régime syrien subsiste. C’est en tout cas le mot d’ordre en provenance de Damas, le régime syrien ayant exprimé clairement sa gêne face à certains leaders de la majorité en raison des zizanies actuelles, notamment concernant le dossier des journaliers d’EDL. L’éternelle intervention divine du régime syrien aura donc empêché l’implosion du cabinet, en attendant une réunion qui devrait bientôt grouper dans la banlieue sud Hassan Nasrallah, Nabih Berry, Michel Aoun et Sleimane Frangié, et qui devrait initier une nouvelle dynamique au niveau de l’action gouvernementale – une initiative qui fait suite aux multiples déclarations du Premier ministre concernant son intention d’abandonner ses responsabilités. Ce qui explique la manière plutôt étrange avec laquelle la contribution financière du Liban au TSL a finalement été approuvée. De toute évidence, la majorité, elle, fait assumer au 14 Mars et à Walid Joumblatt sa propre déperdition. Pour le 8 Mars, il ne fait aucun doute que l’opposition cherche à lier la scène libanaise aux événements en Syrie, le dernier déplacement de Saad Hariri au Qatar en étant un exemple frappant. Ainsi, le 14 Mars ne vise qu’à provoquer la chute du régime syrien, soutient la majorité, en accusant le camp souverainiste d’envoyer des armes et des combattants en territoire syrien.


Le 14 Mars estime de son côté que le régime syrien commence réellement à se disloquer, après la défection du Premier ministre et au moment où il est question d’une formule de règlement de la crise au niveau arabe, sous le parrainage de la Turquie et en coordination avec les forces de l’opposition. Formule qui consisterait en la formation d’un cabinet de transition, mêlant civils et militaires, et présidé par le général Manaf Tlass, lequel serait chargé d’assurer la tenue d’élections législatives démocratiques pour relancer le processus institutionnel. L’opposition syrienne pose cependant comme condition la démission d’Assad. Ce gouvernement serait formé, selon des sources de l’opposition, d’opposants de l’extérieur et de l’intérieur, ainsi que des officiers syriens proches du régime... et du vice-président syrien Farouk el-Chareh.


Dans ce magma, une seule certitude : les mutations régionales, notamment en Syrie, conduiront immanquablement à une redistribution des alliances locales. C’est donc un nouveau cocktail politique qui verra le jour. Et c’est spécifiquement dans ce cadre qu’il faut lire les positions de certaines forces politiques et les repositionnements de certains leaders, qui œuvrent déjà à dessiner les contours de la nouvelle scène politique libanaise.

« Comparé aux événements de Syrie, ce qui se déroule au Liban n’est qu’un petit détail. » Ce constat est celui d’un responsable sécuritaire, qui ne vise pourtant pas à diminuer l’importance des incidents qui se produisent çà et là, dans différentes régions du pays, et qui ne sont, selon lui, qu’une conséquence de la division politique interne ainsi que de...

commentaires (2)

Ok,monsieur Abi Akl..mais alors qui avec qui et contre qui et pour qui???

GEDEON Christian

05 h 45, le 07 août 2012

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Commentaires (2)

  • Ok,monsieur Abi Akl..mais alors qui avec qui et contre qui et pour qui???

    GEDEON Christian

    05 h 45, le 07 août 2012

  • Les "résistanciels" craquent, et n’acceptent plus que leur "fakîhiranRienisme" n’aboutisse qu’à plus de rebuffades. Et ont honte de leurs justifications à deux toumânes Troués qu’ils présentent. Certes, ils s’indignent. Mais vont plutôt Re-résister. Et que, à cause de ces Sains Syriens ; avec leur p’tit turban et leur p’tite soutane rétro-ancien moudéél éhh libanais ; ils entameraient bien une seconde libération mais cette fois de la Galilée. Pas à leurs propre frais ; non mais ! Ils avaient la vérité pour eux et ils ne font que perdre depuis, s’écrient "les anthracites" ; et l’on devine la consternation "des Misanthropes" des terrasses crevassées devant un destin si déraisonnable ! Mais, que faire si ces Sains se sont révolté malgré toutes leurs envies ? Ils ont été victimes de l'incitation Cédraie à se révolter au delà du raisonnable, puisqu’ils durent céder à cette Révolution Cédraie qui n’est qu’une des "plaies!" de cette fertile contrée malgré tout déjà "Persée". Certes, on les prévenait qu’une "résistancielle", on devait réfléchir avant de l’entamer. Et qu’il s’agit d’avoir de réelles capacités avant d'embourber les Civils libanais ! Mais, que faire ? On les exhortait à la refaire cette "résistancielle", et à resserrer l’étau autour de ces prêts à se Re-révolter Cédraies impossibles à digérer ! C’est franchement à pleurer, leur "Miséréré FakîhiranRienisé".

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    05 h 39, le 07 août 2012

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