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Liban

Le débat sur la loi électorale stagne en Conseil des ministres

Le Conseil des ministres, réuni hier sous la présidence du chef de l’État. Photo Dalati et Nohra

C’est le retour au point zéro concernant la loi électorale. Une fois de plus, la proportionnelle était au menu hier du Conseil des ministres à Baabda, sur initiative du président de la République, qui souhaite son adoption rapide par respect de la déclaration ministérielle – et ce même si cette adoption est tardive, puisqu’elle intervient un an à peine avant les législatives. « Mieux vaux tard que jamais », a dit le chef de l’État durant la séance d’hier.
Le débat sur la loi électorale, qui avait été gelé depuis un certain moment déjà, a donc repris, cette fois sur les circonscriptions électorales. Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a présenté quatre modèles de découpage électoral : l’un fondé sur 14 circonscriptions, un autre sur 13, un troisième sur 12 et le quatrième sur dix circonscriptions. Aucun de ces découpages n’a cependant emporté l’adhésion des ministres, dans la mesure où, selon l’un d’eux, « les circonscriptions avaient tendance à être plus grandes par endroits et plus petites ailleurs ».
Il s’avère à l’évidence que chaque partie défend son propre découpage électoral, mais que la majorité semble privilégier un retour aux cinq mohafazats, comme l’a indiqué le ministre d’État Ali Kanso. « Le Parti syrien national social est pour la circonscription unique. Sinon, retournons aux mohafazats », a-t-il dit. Selon un ministre du 8 Mars, aussi bien le mouvement Amal que le Hezbollah, le PSNS et le bloc du Changement et de la Réforme sont pour la circonscription unique ou le mohafazat. Quant au président de la République et au Premier ministre, ils accepteraient le retour aux cinq mohafazats.
Les ministres du Front de lutte nationale de Walid Joumblatt, eux, ont exprimé de nouveau leur opposition à la proportionnelle. Le ministre Waël Bou Faour avait ainsi indiqué avant la séance que les ministres du Front opposeraient nettement leur refus. Ce que le ministre Alaeddine Terro a effectivement fait, estimant qu’il était faux de limiter la réforme à la proportionnelle, alors que tant de propositions de réformes sur la loi ont été rejetées.
Le Conseil des ministres a ensuite remis à la prochaine séance le débat sur le découpage administratif, discutant les deux propositions sur la question du vote des émigrés : fixer un quota de députés élus par les émigrés (6 ou 10), ou bien permettre aux émigrés de voter pour les 128 députés. La discussion sur les deux propositions a été renvoyée à la prochaine séance. Cependant, le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, a évoqué les difficultés rencontrées par les ambassades et les consulats pour assurer la logistique à la participation des émigrés.
Le débat ayant tourné court sur les différentes questions, l’on se dirigerait vers un vote sur chacun des articles de la loi, indique-t-on de source ministérielle. Et si cela n’est pas achevé aujourd’hui, une troisième séance sera tenue lundi.
Le chef de l’État a par ailleurs appelé à la préparation du budget 2013 dans les délais impartis, et le ministre des Finances Mohammad Safadi a indiqué que son ministère était sur le point d’achever le projet de budget.
La question des données téléphoniques a enfin fait l’objet d’une réunion sécuritaro-
judiciaire présidée par le chef de l’État en présence du Premier ministre et des ministres concernés. La réunion a permis d’examiner le processus de mise en application du mécanisme décidé lors de la précédente réunion afin de remettre lesdites données aux services concernés. Les participants ont été informés que les services de sécurité obtiendront toutes les informations dont elles ont besoin, y compris l’IMSI. Le ministre des Télécoms a ainsi précisé qu’outre l’IMSI, la date de mise en marche de la ligne téléphonique sera donnée aux services en cas de requête des services concernés.
C’est le retour au point zéro concernant la loi électorale. Une fois de plus, la proportionnelle était au menu hier du Conseil des ministres à Baabda, sur initiative du président de la République, qui souhaite son adoption rapide par respect de la déclaration ministérielle – et ce même si cette adoption est tardive, puisqu’elle intervient un an à peine avant les...

commentaires (3)

Ils travaillent tant et si bien qu'ils sont toujours d'accord pour reporter le debat! Concernant la loi electorale, il faut qu'ils se mettent tous dans la caboche qu'il leur faut accepter le fait que nous sommes un pays ou les partis politiques, et la politique, ont coloration religieuse. C'est tres beau de parler laicite et secularite mais les tensions et les rancoeurs sont encore vivantes et rien ne peut les eteindre avant de faire en sorte que toutes les communautes se sentent en securite. Donc la premiere loi electorale se doit d'etre par communaute. Pas de probleme si elle est alors a la proportionelle ou a la majorite, bien que cette deuxieme option permet de mieux gerer le pays. Apres cela il faut, au sein des grandes communautes Chretienne et musulmane, eliminer le sectarisme petit a petit dans les administrations et le parlement. Le Maronite n'est pas plus garant du respect de la constitution qu'un Catholique ou un orthodoxe, comme un premier ministre Sunite n'est pas plus competant qu'un Druze ou un Chiite.

Pierre Hadjigeorgiou

03 h 24, le 31 juillet 2012

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Commentaires (3)

  • Ils travaillent tant et si bien qu'ils sont toujours d'accord pour reporter le debat! Concernant la loi electorale, il faut qu'ils se mettent tous dans la caboche qu'il leur faut accepter le fait que nous sommes un pays ou les partis politiques, et la politique, ont coloration religieuse. C'est tres beau de parler laicite et secularite mais les tensions et les rancoeurs sont encore vivantes et rien ne peut les eteindre avant de faire en sorte que toutes les communautes se sentent en securite. Donc la premiere loi electorale se doit d'etre par communaute. Pas de probleme si elle est alors a la proportionelle ou a la majorite, bien que cette deuxieme option permet de mieux gerer le pays. Apres cela il faut, au sein des grandes communautes Chretienne et musulmane, eliminer le sectarisme petit a petit dans les administrations et le parlement. Le Maronite n'est pas plus garant du respect de la constitution qu'un Catholique ou un orthodoxe, comme un premier ministre Sunite n'est pas plus competant qu'un Druze ou un Chiite.

    Pierre Hadjigeorgiou

    03 h 24, le 31 juillet 2012

  • Hier je disais que la seule loi électorale serait celle qui permettrait à chaque communauté d'envoyer ses propres représentants au Parlement, du moins jusqu'à la réussite d'un Dialogue sincère et une Entente définitive sur tous les points de litige qui empoisonnent la vie dans le pays.

    SAKR LEBNAN

    01 h 21, le 31 juillet 2012

  • Heureusement, n'est-ce pas, que le "gouvernement travaille très méthodiquement depuis sa formation". Et les victoires grand V ne cessent de s'accumuler, c'est vertigineux.

    Robert Malek

    20 h 18, le 30 juillet 2012

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