Geagea : Si nous remportons les élections de 2013, nous nous comporterons cette fois en majorité

Le président du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a estimé hier que les élections de 2013 seront cruciales, appelant les Libanais de l’émigration à voter massivement parce qu’ils peuvent agir loin du chantage et du terrorisme imposés par les armes du Hezbollah.

« La situation dans la région va changer, mais la confrontation politique va se poursuivre chez nous, parce qu’il existe une partie qui impose sa domination à l’ensemble des Libanais et dont le projet politique est aux antipodes de tout ce que nous avons connu depuis le Grand Liban et l’i ndépendance », a indiqué M. Geagea, qui s’exprimait hier dans le cadre d’une allocution télévisée au cours d’un dîner organisé par les Forces libanaises à Sydney en Australie, en présence notamment du ministre Tony Burke du Labor Party, représentant le Premier ministre Julia Gillard, et du membre de la Chambre des représentants Philip Ruddock du Liberal Party, représentant le chef de l’opposition Tony Abbott, de plusieurs officiels locaux, ainsi que des représentants des différentes mouvances du 14 Mars et du Parti socialiste progressiste en Australie.

« Pour cette partie (le 8 Mars), le Liban n’arrive qu’en cinquième ou sixième position, voire en vingtième position au niveau des priorités, dans la mesure où elle œuvre pour des intérêts et des objectifs qui n’ont rien à voir avec ceux du peuple libanais. Cette partie n’a jamais accepté et n’acceptera jamais de respecter les règles du jeu politique. Personnellement, j’ai toujours été en faveur de l’entente et je le suis encore. Mais au terme d’une expérience de plus de dix mois au pouvoir, l’autre partie a révélé son vrai visage : il s’agit du camp de la falsification des faits et des attaques contre les autres, ce qu’il fait en permanence. Quelle que soit la manière avec laquelle vous l’abordez, il vous attaque, vous ramène à un passé démentiel qui n’a aucun lien avec la réalité. Et si nous discutons politique avec lui, il a recours aux chemises (allusion au déploiement milicien du Hezbollah, en janvier 2011, pour provoquer le renversement de la majorité parlementaire issue des élections de 2009) et aux intentions les plus noires pour maintenir leur domination exclusive sur la scène locale », a indiqué Samir Geagea.

« Hier, au Parlement, vous l’avez vu, le débat sur la politique du gouvernement s’est transformé en débat sur l’histoire du Liban à travers le prisme déformant de l’autre camp, a poursuivi le leader des FL. Mais nous poursuivrons notre lutte jusqu’au bout. Ne pensez pas qu’ils peuvent influer sur notre volonté, entamer notre détermination ou ébranler nos convictions. Ils ont essayé, en me mettant onze ans sous terre et en me tirant dessus trois balles à la surface. Ils peuvent recommencer avec onze balles et 200 ans de prison, nous camperons sur nos principes jusqu’à réaliser nos objectifs », a-t-il ajouté.

Et M. Geagea de s’adresser au 8 Mars : « (...) Vous ne pourrez nous avoir ni par le terrorisme, ni par le chantage, ni par les balles, ni par les canons, ni par les missiles. Nous nous battrons pacifiquement et avec des mots, qui sont un million de fois plus forts que tous les missiles du monde, que leurs obus et leurs balles. »

Des élections cruciales
« Les élections de 2013 seront cruciales », a par ailleurs souligné le président des FL. « L’autre camp tente déjà de ravir cette échéance pour compenser ce qui se produit en Syrie. Mais il ne perdra pas seulement le pouvoir en Syrie. Il le perdra également au Liban », a-t-il dit, appelant les Libanais émigrés en Australie à se tenir prêts à participer aux législatives de 2013. « Je vous encourage à venir voter sur place avec vos parents et amis. Sinon, inscrivez-vous dès à présent dans les consulats et les ambassades, quelles que soient les difficultés que vous rencontrerez. (...) Beaucoup de parties du Liban sont encore libres, mais dans les pays de l’émigration, l’autre camp ne peut pas exercer de pressions militaires, de chantage ou de terrorisme. C’est vous qui ferez la différence lors des prochaines élections (...) », a-t-il noté.

Et le leader FL de conclure : « L’avenir de la région s’avère excellent, mais il est semé d’embûches. Il faut faire preuve de patience et œuvrer pour suivre les développements jusqu’à ce que le printemps arabe donne des fleurs dans notre pays. (...) Dans l’histoire, il n’y a pas de retour en arrière, et le printemps ne peut que laisser sa place à l’été. 2013 sera une occasion fondamentale de recouvrer le printemps du Liban. Si nous remportons la majorité à nouveau, nous nous comporterons cette fois en majorité pour mettre en application le projet que nous défendons, c’est-à-dire afin d’édifier l’État libanais fort et efficace. »

MM. Burke, Ruddock et le membre du conseil législatif du New South Wales, David Clark (Liberal Party), ainsi que les coordinateurs du courant du Futur et des Forces libanaises en Australie, Samir el-Saj et Charbel Fakhry, ont ensuite pris la parole.