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Liban - La situation

La caravane passe... sans aboiements !

Le président de la République a donc « pris note » de la décision du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de proroger de trois ans le mandat du Tribunal spécial pour le Liban.
Que de distance parcourue depuis les tempêtes qui avaient paralysé, puis balayé, le gouvernement de Saad Hariri, sur fond de dossier lié au TSL, jusqu’à cette déclaration sibylline de la présidence, annonçant que le chef de l’État a « pris note... ».
Voilà des mois qu’on nous annonce des batailles homériques autour de ce renouvellement du protocole liant le Liban aux Nations unies sur le tribunal, un peu comme ce qui s’était passé pour la question du financement. On savait, bien sûr, qu’au bout du compte, cela se terminerait de la même manière, qu’un autre lapin finirait bien par sortir d’un chapeau quelconque. Mais de là à imaginer que les choses se passeraient ainsi sans un froncement de sourcils...
Il faut que le Hezbollah ait diablement besoin de ce gouvernement et de son chef pour qu’il se fasse violence à ce point et accepte d’avaler la pilule en silence ; un silence que n’a d’ailleurs pas rompu son secrétaire général, Hassan Nasrallah, dans le long discours qu’il a prononcé hier. Il n’a guère jugé nécessaire de glisser un mot sur le tribunal, au moment même où le Liban « prenait note » de la prorogation de son mandat.
Pas un mot non plus sur l’état du gouvernement libanais, alors même que le patron du Hezb s’est efforcé de redessiner la carte du monde telle qu’il la voit. C’est qu’il a aussi diablement besoin du général Michel Aoun, tout autant que de Nagib Mikati. Pas tout à fait pour les mêmes raisons, bien sûr.
Tout de même, une telle absence d’à-propos chez le secrétaire général ne peut manquer d’étonner. C’est après tout son bébé à lui qui est dans le coma depuis deux semaines et on ne sent pas vraiment que cela l’empêche de dormir la nuit. Pas plus que les autres protagonistes du gouvernement, d’ailleurs : un Premier ministre qui campe sur ses positions, un bloc aouniste qui, comme à chaque fois qu’il est placé dos au mur, se complaît à donner une tournure ultraconfessionnelle à chacune de ses réclamations – c’est qu’il entend toujours monopoliser la représentation chrétienne, refusant d’admettre que le contexte politique chrétien est pluraliste et donc différent de ce qui se passe dans les autres communautés ; et enfin un président de la Chambre jouant l’autruche à merveille, s’abstenant jusqu’ici d’exercer ses talents reconnus de « rabibocheur » émérite.
Il semble d’ailleurs, à en croire des sources concordantes, que ce dernier ait fait savoir hier qu’il jugeait intempestives les propositions de lois concoctées pour régler le problème de la légalité du décret sur les indemnisations des salariés au titre des transports, que le ministre du Travail, Charbel Nahas, refuse de signer. Si cette information est vraie, cela veut dire concrètement que Nabih Berry s’oppose à ce que ce litige sorte du cercle de l’exécutif ou, en termes plus clairs, à ce que la Chambre sauve la mise dans cette affaire lors de la séance législative prévue mercredi prochain.
De deux choses l’une : soit M. Berry souhaiterait que l’on rompe quelque peu le cou à M. Nahas, puisqu’on lui renvoie la patate chaude entre les mains, soit il voudrait voir prolonger le gel des séances du Conseil des ministres. Et cela pourrait certes être une mixture des deux.
Qu’est-ce à dire, sachant que l’affaire du décret des transports était en fait bien antérieure à la décision de geler les réunions ? Que tout le monde serait d’accord pour faire semblant de se quereller afin que le gouvernement disparaisse pendant quelques semaines, le temps que certaines échéances, comme le TSL, passent dans le calme ? Oui et non, dit-on dans les milieux centristes. Oui, parce qu’il faut effectivement que ces échéances passent, et même le Hezbollah est d’accord là-dessus ; non, parce que les querelles sont tout de même réelles : le bras de fer qui oppose, par exemple, le général Aoun au chef de l’État, notamment sur le dossier des nominations, n’est pas près de s’achever. Le président Sleiman l’a d’ailleurs clairement rappelé hier en déclarant son opposition à toute nomination administrative en vertu du critère d’affiliation partisane.
Mais querelles ou pas, ce gouvernement a d’ores et déjà réussi une véritable gageure : quand il se réunit, il ne fait rien. C’est quand il se fait porter malade que les affaires (d’État) marchent !
Le président de la République a donc « pris note » de la décision du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de proroger de trois ans le mandat du Tribunal spécial pour le Liban.Que de distance parcourue depuis les tempêtes qui avaient paralysé, puis balayé, le gouvernement de Saad Hariri, sur fond de dossier lié au TSL, jusqu’à cette déclaration sibylline de la...
commentaires (5)

Ils savent tous que les changements qui viennent ne sont en faveurs d'un tel gouvernement alors ils essayent tous de se repositionner d'une manière ou d'une autre: Mikati cherche a montrer a sa rue qu'il a peut être accepté le poste mais ne se laisse pas faire et protège les intérêts sunnites (Bourdes). 2- Les Aounistes cherchent a placer autant de futurs saboteurs au sein du gouvernement et a se remplir les poches autant que possible avant la Beresina de 2013! 3- Le Hezbollah lui attend voir venir car le TSL se fait sentir, le mécontentement du peuple Libanais, dans toutes ses composantes, aussi, alors il maintient se climat car c'est le seul moyen pour lui de survivre, après ces déboires consécutifs et sa perte de cote, en jouant le "bon papa" entre ses alliés qui s'entre déchirent.

Pierre Hadjigeorgiou

06 h 16, le 17 février 2012

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Commentaires (5)

  • Ils savent tous que les changements qui viennent ne sont en faveurs d'un tel gouvernement alors ils essayent tous de se repositionner d'une manière ou d'une autre: Mikati cherche a montrer a sa rue qu'il a peut être accepté le poste mais ne se laisse pas faire et protège les intérêts sunnites (Bourdes). 2- Les Aounistes cherchent a placer autant de futurs saboteurs au sein du gouvernement et a se remplir les poches autant que possible avant la Beresina de 2013! 3- Le Hezbollah lui attend voir venir car le TSL se fait sentir, le mécontentement du peuple Libanais, dans toutes ses composantes, aussi, alors il maintient se climat car c'est le seul moyen pour lui de survivre, après ces déboires consécutifs et sa perte de cote, en jouant le "bon papa" entre ses alliés qui s'entre déchirent.

    Pierre Hadjigeorgiou

    06 h 16, le 17 février 2012

  • La caravane passe pour que la tentation moutonnière de nos ministres quand ils se réunissent passe en paix ,et pour que chacun puisse se déguiser ensuite en un partisan du droit selon sa conception . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    05 h 50, le 17 février 2012

  • Quelle ironie ! Dans son avant dernier discours, sayyed Hassan Nasrallah a lancé sa phrase lapidaire : "Fichez la paix à Mikati", du gouvernement duquel "il a diablement besoin", comme vous le dtes, M Fayad. Les jours ont prouvé que cette phrase s'est appliqué et s'applique le plus au grand allié, le général Aoun. Aujourd'hui plus que jamais, au point qu'il faudrait une réunion du Conseil de sécurité pour trouver une solution au conflit entre mon général et le chef du gouvernement. Mais sayyed Nasrallah a aussi "diablement besoin" de mon général. Alors silence total de sa part et le "rabicheur" émérite se voit obligé de "jouer l'autruche". Ce qu'il fait "à merveille".

    Halim Abou Chacra

    04 h 58, le 17 février 2012

  • - - Le PM Sunnite cherche à prouver à la rue Sunnite , qu'il est capable de bloquer le conseil des ministres comme l'a fait avant lui le président de l'assemblée Chiite , en bloquant l'hémicycle du parlement pendant plusieurs mois ! Pour ce qui est du litige inter Maronite entre les deux généraux , il a été rappelé hier au chef de l'état qu'il avait été illégalement ou bien anticonstitutionnellement élu , par plusieurs membres et députés du CPL , ce qui ouvre les grandes portes des législatives au Kesrouan , fief des maronites où au moins 3 listes s'affronteront nous dit-on ! Entre temps GMA ne bougera pas d'un iota sur les intérêts des Chrétiens dans les nominations et dans le pays .

    JABBOUR André

    23 h 56, le 16 février 2012

  • Avec ce gouvernement de l’Inévitable Impuissance et des vains "Malsains" désirs pris malgré tout pour des réalités, et à des années-lumière de penser qu'il est tout simplement et purement utilisé et dupé, Nagîb Mîkâté, cet "Arbre de la Science et de l’Exégèse et l’exégèse" patentée même, ce nouvel illustre chef inconnu du non moins illustre nouvel inconnu son "Mouvement à l’eau de Rose", à la douceur fromagère de "brebis galeuse ou capriné" si onctueuse et si mielleuse mais par contre elle, nullement inconnue mais plutôt à la réputation si connue et reconnue, eh bien, "Mourchid Nagîb" fait de Son Mieux ! Ce sera probablement son Unique Réussite : Faire de son Mieux ! En attendant ; si le 8 Mars parvient à imposer le départ de Sleïméén, une mini guerre civile ou la Partition du Pays ; de Faire grandement Pitié. "Mikatisme" oblige, cet "Avatar" gouvernemental, cette "marotte" tout de même à la fraiche et guillerette allure, avec sa pseudo-néo-démocratie et son pseudo-néo-Droit Institutionnel est déjà sûrement atteinte profondément de simple parlementarisme roublard et combinard et d’extrême institutionnalisme constitutionaliste, tous deux essentiellement des spécialisations spécialisées pour ne dire uniquement que des "Bêtises", pour finir inévitablement par en faire ; des "Bêtises" ! "Vanitas vanitatum ! Omnia vanitas ! Vanité des vanités ! Tout est vanité ! ".

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    21 h 03, le 16 février 2012

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