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Liban

Les principaux problèmes du secteur

La demande suit une courbe sans cesse croissante. La production ne suit pas.

1- Des dépenses opérationnelles élevées :
Les stations de relais de Zahrani et de Deir Ammar ainsi que celles de Tyr et de Baalbeck fonctionnent au diesel plutôt qu’au gaz naturel. Les centrales électriques de Zouk et de Jiyeh fonctionnent avec un rendement inférieur à leur capacité, ce qui nécessite des révisions périodiques des installations, sans compter qu’il est nécessaire de faire fonctionner les stations de Tyr et de Baalbeck en dehors des heures de pointe.
2- Les causes du rationnement et de l’accroissement des pannes :
- La production du courant électrique ne répond pas à la demande, ce qui a provoqué une prolifération des générateurs de quartier.
- Les investissements publics sont faibles depuis au moins 12 ans.
- Le réseau d’alimentation électrique de 220 kV est resté incomplet.
- Des goulots d’étranglement se forment au niveau des réseaux de distribution et les pannes se font plus nombreuses durant les heures de pointe en été et en hiver.
- L’absence de programmes électroniques de contrôle, tels que le GIS, qui étudient et organisent le flux d’énergie pour assurer l’approvisionnement en courant et réduire les pertes techniques.
- Des carences au niveau de l’entretien périodique, par des experts techniques, des centrales principales, des sous-stations et des réseaux de distribution.
- Le pourcentage des pertes techniques est élevé parce que l’installation du réseau de 220 kV est incomplète, mais ces pertes varient d’une région à l’autre, dépassant dans certaines régions les 15 % et atteignant les 20 % dans des secteurs comme la Békaa.
- Les problèmes au niveau du réseau de distribution englobent la présence de vieux pôles en acier rouillé de distribution, l’absence d’un contrôle efficace des compteurs, d’un système de secours, l’incapacité d’empêcher le vol de courant, d’effectuer des travaux d’entretien préventifs, d’organiser une bonne collecte des factures, ou de contrôler le règlement des retards de paiement, la perte d’éléments de l’infrastructure électrique dans certaines régions, ainsi que le manque important au niveau des équipements nécessaires pour améliorer et accélérer certaines interventions. Ce manque est dû principalement à l’énorme déficit financier d’EDL.
3- Les causes de la baisse des revenus financiers d’EDL :
- La hausse mondiale des prix des carburants a aggravé le déficit budgétaire d’EDL et augmenté sa dette, tout en provoquant un manque de liquidité financière. Le budget d’EDL est ainsi devenu un poids croissant et une source d’inquiétude pour le ministère des Finances.
- La structure des tarifs n’a pas été révisée depuis près de 15 ans. Une politique transparente à travers laquelle il sera décidé si l’énergie électrique doit être vendue comme un produit ou considérée comme un service devrait être menée.
- Les branchements illicites et le vol de câbles se poursuivent.
- La perception des factures reste défaillante.

Les principaux problèmes institutionnels de la gestion d’EDL sont dus à :
- L’absence d’autorité suffisante accordée au conseil d’administration pour prendre les décisions adéquates.
- L’absence de critères clairs d’évaluation de l’action d’EDL.
- L’insuffisance de formations techniques et les difficultés à embaucher du personnel qualifié.
- La non-disponibilité de rapports transparents et dignes de confiance (statistiques, finance, critères, performances...) est dû, pour le moins qu’on puisse dire, au fait que les audits depuis 2001 sont déficients.
- Une déficience énorme au niveau des ressources humaines. Le personnel d’EDL est formé de 1 930 employés alors que 5 027 sont nécessaires, soit une vacance de 3 097 postes. Chaque année, EDL perd entre 120 et 150 employés (8 %) à cause des départs à la retraite.

Une vision pour l’avenir :
Pour pouvoir mettre en place un secteur efficient et viable, une vision d’avenir pour sa restructuration ne peut pas être élaborée à moins que le plan d’action ne comporte des programmes de réforme à appliquer à court, à moyen et à long termes.
Les réformes doivent englober tous les aspects techniques, financiers et institutionnels qui permettraient de mettre fin au déficit financier et d’assurer un autofinancement en vue d’investissements futurs, ainsi qu’un service meilleur à des prix abordables.
Des efforts sont actuellement déployés en coordination avec le ministère de l’Énergie et de l’Eau afin de mettre sur pied une feuille de route qui repose sur une stratégie à moyen terme. Celle-ci prévoit une action aux niveaux technique, économique, financier et institutionnel.

Les principales réalisations entre 1992 et 2010
Les principaux projets réalisés par le CDR et EDL entre 1992 et 2009 peuvent êre résumés comme suit :
Production :
1- La construction des centrales de Deir Ammar et de Zahrani avec une capacité de 435 MW pour chacune et un coût global de 575 millions de dollars. Elles étaient fonctionnelles en 2009.
2- La réhabilitation des centrales thermiques et hydrauliques pour 109 millions de dollars, achevée en 1998.
3- La construction de deux stations de relais à Tyr et à Baalbeck avec une capacité de 70 MW pour chacune et pour un montant global de 61 millions de dollars. Les travaux avaient pris fin en 1996.
4- Le début de l’acheminement de courant électrique (120 MW) d’Égypte vers la station de Ksara, à travers le réseau régional de distribution du courant.
Transmission :
1- La mise en place d’un réseau de 220 kV qui inclut aussi l’installation de 339 kilomètres de lignes de haute tension. Celles-ci ont été installées dans les secteurs suivants : de Deir Nbouh à Ksara, de Ksara à Aramoun, de Aramoun à Zahrani et à Tyr, ainsi que de Bahsas à Bsalim en passant par Halate.
2- L’installation de sous-stations de 220 kV au centre-ville de Beyrouth, à Aramoun, à Mkallès, à Horch, à Ras Beyrouth, à Halate, à Ksara, à Bsalim et à Tyr, entre 1999 et 2001.
3- La mise en place de 61 kilomètres de câbles souterrains pour le réseau de 220 kV au Liban-Nord et à Beyrouth en 1999.
4- La restructuration du réseau de transmission de 150 kV et 66 kV en 1997.
5- L’installation du réseau de 400 kV et la construction de la sous-station de Ksara, permettant un échange du courant entre les pays de la région.
Distribution :
- La réhabilitation du réseau de distribution en 1997 pour un coût total de 112 millions de dollars.

L’évolution des travaux en 2009 et les contrats accordés avant 2009
- L’extension du projet du réseau électrique de transmission :
tous les travaux en rapport avec l’extension du projet du réseau de transmission électrique ont été complétés, comme spécifié plus haut, à l’exception de ceux qui se rapportent à l’installation des pylônes de câbles de haute tension à Mansourieh, Aïn Saadé et Aïn Najm, en raison de l’opposition des habitants de la région. Des efforts sont actuellement déployés pour régler ce problème.
- Centre de contrôle et de distribution :
les travaux pour la création d’un centre de contrôle et de distribution ont commencé en juillet 2006. Le projet est financé par le Fonds arabe pour le développement économique et social pour un coût évalué à 25 millions de dollars. ll devait prendre fin à la mi-2011.
- Réhabilitation et extension des réseaux de transmission et de distribution dans les régions libérées :
des efforts sont fournis pour adjuger les travaux de réhabilitation et d’extension des réseaux de transmission et de distribution de 66 kV et de 20 kV/15, dans les régions libérées. Le projet, qui devait être lancé en 2011, est financé par l’Iran pour un total de près de 25 millions de dollars.
- Réhabilitation et extension des réseaux de transmission et de distribution à al-Ayoun et Fnaydek, dans le Akkar :
Le projet de 5 150 000 millions d’euros a été directement financé par le Fonds koweïtien. Son objectif est d’élever la capacité de transmission et de distribution du courant dans la région de 10 à 40 MW. Les travaux devaient prendre fin au début de 2011.

Les projets d’assistance technique pour le plan de réforme du secteur électrique
Trois contrats de service ont été adjugés en 2007 à la suite de trois appels d’offres internationaux. Les trois ont pour finalité d’offrir l’assistance technique suivante dans le cadre de la réforme du secteur électrique.
- Améliorer les capacités du ministère de l’Énergie et de l’Eau au niveau de la mise en application des activités de réforme dans le cadre du plan d’action prévu pour le secteur. À cette fin, la principale mission du consultant a été d’aider le ministère dans l’élaboration d’une politique nationale du secteur et d’une stratégie des carburants. Une partie de cette mission portait sur un examen des propositions relatives à l’approvisionnement de la centrale de Zahrani en gaz liquéfié, une évaluation des propositions visant à attirer les investissements privés, et une révision des anciennes études concernant l’établissement d’une autorité de régulation du secteur de l’électricité. Les travaux devaient prendre fin en septembre 2009.
- L’amélioration de la performance opérationnelle et financière d’EDL. Les principales tâches du consultant ont été de préparer un plan pour l’amélioration de l’efficacité des centrales de production du courant électrique et d’aider à la mise en application des procédures, à la réorganisation des obligations d’approvisionnement d’EDL, à la définition des priorités pour la diminution des pertes techniques et non techniques, à l’exécution des projets en cours, à l’organisation d’un inventaire des actifs et des rapports financiers, à la préparation des appels d’offres. Les travaux devaient prendre fin en 2009.
- Assurer un soutien au Conseil supérieur de la privatisation afin d’incorporer EDL dans le processus visant à la mettre en conformité avec la loi régulant le secteur de l’électricité et le plan du ministère pour la restructuration du secteur. Il s’agit dans ce cadre de proposer les structures organisationnelles des compagnies qui doivent émaner d’EDL, avec une description détaillée des postes proposés ainsi que des procédures à suivre et, dans le même temps, de mettre en place les plans de travail préliminaire de ces compagnies. Autre mission : dresser l’inventaire des actifs des compagnies, leur capital et la structure des actions. Les délais pour l’application de ces contrats avaient été prolongés et les consultants devaient achever leur mission à la fin de 2010.
Le coût total de cette assistance technique avait été évalué à près de 6,5 millions de dollars répartis comme suit : un don de 5 millions de dollars de la Banque mondiale, un don d’un million de de l’Agence française de développement, et 500 000 dollars couverts au plan local afin d’assurer le paiement des taxes.
Les consultants nommés devaient soumettre progressivement leurs rapports, mais dans les délais, conformément aux conditions du contrat.

Le plan d’urgence de production et de transmission de courant 
Électricité de France (EDF), qui avait été chargé d’élaborer le plan d’urgence pour l’électricité, sur base d’un don accordé par le gouvernement français, a soumis un projet de rapport concernant la production électrique. Fondé sur les discussions engagées avec les responsables concernés, sur certaines remarques, EDF avait publié la deuxième version du rapport en 2008. Le texte final devait être rendu public en 2010.

Les principaux projets en préparation (2010-2011)
Le secteur de la production :
- La réhabilitation des deux centrales de Zouk et de Jiyeh : la capacité totale des installations actuelles des deux centrales est de 938 MW, alors que leur capacité opérationnelle effective est de 641 MW. EDL a entrepris une étude de faisabilité pour la réhabilitation des deux centrales, en même temps que d’autres études détaillées et la préparation du dossier d’appel d’offres. Le Fonds arabe de développement économique et social s’était dit prêt à financer la réhabilitation des unités 3, 4 et 5 de Jiyeh (du moment que les unités 1 et 2, installées en 1970, doivent être remplacées) ainsi que les quatre unités de la centrale de Zouk, sur base d’un calendrier-programme de 5 à 6 ans. Une fois les travaux de réhabilitation terminés, les deux centrales auront une capacité supplémentaire de 800 MW pour la production de l’énergie électrique. En même temps, les dispositions relatives au remplacement des deux unités 1 et 2 de Jiyeh devaient être élaborées. L’adjudication de ces travaux devait commencer en 2010.
- La construction de nouvelles centrales électriques : fondées sur la première édition du plan d’urgence d’EDF, diverses options pour la construction de nouvelles centrales ont été présentées. Le ministère de l’Énergie et de l’Eau était supposé décider en 2010 de la meilleure option à adopter pour l’établissement de nouvelles centrales. En outre, le ministère voulait acheter des générateurs spéciaux qui pourraient contribuer, à court terme, à remédier au problème de l’insuffisance de la production électrique. Entre-temps, le CDR avait commencé à prendre contact avec des bailleurs de fonds arabes et internationaux pour assurer les fonds nécessaires à ces projets.
Le secteur de transmission :
La construction de sous-stations dans différentes régions est prévue avec une priorité accordée à cinq sous-stations dont la construction a été jugée nécessaire pour résoudre le problème de congestionnement des réseaux de transmission électrique, notamment dans les banlieues sud de Beyrouth, Bahsas à Tripoli, la Marina à Dbayé, et Achrafieh à Beyrouth.

L’assistance technique et les études sectorielles
Lorsque EDL a demandé au CDR de trouver les fonds nécessaires au financement de l’étude du plan d’urgence pour la distribution du courant dans le Grand Beyrouth, l’Agence française de développement s’est dit disposée à en couvrir les frais. EDF devait être nommée pour effectuer ce travail qui devait prendre fin en 2010.
Le plan pour le Grand Beyrouth comprend : une mise à jour du plan de 1998 pour la ville de Beyrouth, du moment que la région allant de Mkallès à Beyrouth y a été ajoutée en plus du plan prévu pour les banlieues nord et sud de la
capitale.
1- Des dépenses opérationnelles élevées :Les stations de relais de Zahrani et de Deir Ammar ainsi que celles de Tyr et de Baalbeck fonctionnent au diesel plutôt qu’au gaz naturel. Les centrales électriques de Zouk et de Jiyeh fonctionnent avec un rendement inférieur à leur capacité, ce qui nécessite des révisions périodiques des installations, sans compter qu’il est nécessaire...

commentaires (4)

Concernant l'affaire" EDL, je continue sur ma lancee precedente.Comment se fait-il que, sachant fort bien qu'il n'y a pas eu d'audit des comptes depuis 2001, rien n'ait ete fait au Ministere de l'Energie pour remedier a ce probleme? D'apres ce que j'ai lu quelque part, un audit minutieux et complet prendrait deux a trois ans et couterait $3 millions. Si l'ON avait commence trois ans auparavent, nous aurions ete en mesure a present d'exercer les controles necessaires pour prevenir les vols internes, le gaspillage interne et les dilapidations internes. Ceux-ci devraient s'elever a mon avis a plus de $500 millions par an. Une belle somme qui, si on arrivait a la recuperer pourrait aider a financer d'autres projets de reforme. D'ailleurs l'audit s'il avait lieu serait en mesure de prouver la justesse de ce chiffre. En conclusion je dis a nos "dirigeants" "treve de declarations tonitruantes, pourquoi ne pas commencer a "travailler"?

George Sabat

00 h 45, le 31 janvier 2012

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Commentaires (4)

  • Concernant l'affaire" EDL, je continue sur ma lancee precedente.Comment se fait-il que, sachant fort bien qu'il n'y a pas eu d'audit des comptes depuis 2001, rien n'ait ete fait au Ministere de l'Energie pour remedier a ce probleme? D'apres ce que j'ai lu quelque part, un audit minutieux et complet prendrait deux a trois ans et couterait $3 millions. Si l'ON avait commence trois ans auparavent, nous aurions ete en mesure a present d'exercer les controles necessaires pour prevenir les vols internes, le gaspillage interne et les dilapidations internes. Ceux-ci devraient s'elever a mon avis a plus de $500 millions par an. Une belle somme qui, si on arrivait a la recuperer pourrait aider a financer d'autres projets de reforme. D'ailleurs l'audit s'il avait lieu serait en mesure de prouver la justesse de ce chiffre. En conclusion je dis a nos "dirigeants" "treve de declarations tonitruantes, pourquoi ne pas commencer a "travailler"?

    George Sabat

    00 h 45, le 31 janvier 2012

  • - - Ah ce gendre qui vous empêche de dormir ..

    JABBOUR André

    09 h 28, le 30 janvier 2012

  • Cher ami, Bassil a déclaré au début que certaines régions ne payait pas les factures de l'EDL et en particulier la banlieue et la Bekaa, donc les régions sous Control du Hezbollah et Amal. Illico presto, les députés du Hezbollah se rendent chez Bassil qui change vite fait ses déclarations et prétends le contraire. Vous vous posez encore des questions? Moi plus!!!

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 33, le 30 janvier 2012

  • L'"affaire" de l'EDL m'occupe depuis mon retour au Liban en 2005. Déjà en 2007, j'avais prédit sur mes blogs que le déficit allait atteindre les deux milliards de dollars, cause en large partie par l'augmentation du prix des carburants, mais aussi "entretenu" par la pagaille administrative et financière de la Société. Pourquoi n'y a-t-il pas eu un audit depuis 2001 et pourquoi le rapport des auditeurs pour 2001 a-t-il mystérieusement disparu de l'internet? La réponse à cette question pourrait jeter de la lumière sur le "mystère" EDL. Ce que je ne comprends pas c'est comment on peut allégrement envisager d'investir $5.3 milliards dans cette affaire avant de commencer par mettre de l'ordre dans la comptabilité et l'Administration? Le Plan Fneich qui a précédé le Plan Bassil de cinq ans prevoyait, EN PREMIERE CLAUSE, une mise en ordre comptable et administrative. Pourquoi ce n'est plus le cas?

    George Sabat

    04 h 36, le 30 janvier 2012

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