L’ONU réexamine la stratégie de la Finul, le Hezbollah s’en prend à l’opposition

L’ONU doit rendre dans les prochaines semaines un rapport sur la « stratégie » de la Finul, cible de plusieurs attaques ces derniers mois, a indiqué hier le porte-parole de l’ONU, Kieran Dwyer.
« La stratégie de la Finul est en train d’être reconsidérée. Cet examen a commencé il y a un certain temps et n’est pas lié aux récentes attaques qui ont visé les Casques bleus », a-t-il expliqué à l’AFP.
Julian Harston, un diplomate britannique, expert de l’ONU sur les questions de maintien de la paix, doit préparer ce rapport qui se concentre sur « la configuration opérationnelle et la stratégie de la mission » de la Finul. « Il examine si la Finul est configurée de manière appropriée et si elle utilise correctement ses moyens afin de remplir sa mission », a précisé M. Dwyer.
La force intérimaire de paix sera dirigée à partir de janvier par l’Italie. L’ambassadeur italien à l’ONU, Cesare Ragaglini, l’a confirmé à l’AFP.

Réunion militaire à Ras Naqoura
Sur le terrain, le commandant en chef de la Finul, Alberto Asarta, a présidé à Ras Naqoura, à la frontière libano-israélienne, une réunion militaire à laquelle ont pris part de hauts officiers libanais et israéliens.
Dans un communiqué, la Finul a indiqué que les militaires ont examiné « toutes les questions en rapport avec l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, dont l’attentat contre une patrouille des Casques bleus français, les deux tirs de roquettes à partir du Liban-Sud, les 29 novembre et 11 décembre, ainsi que l’explosion de Srifa le 2 décembre et d’autres atteintes ».
À la presse, M. Asarta a indiqué que « l’attaque contre la Finul ainsi que les tirs de roquettes et l’explosion de Srifa constituent des atteintes sérieuses à la sécurité au sud du Litani et une violation flagrante de la 1701 ». « La responsabilité d’empêcher ces violations, notamment terrestres et aériennes, ainsi que la présence d’éléments armés non autorisés dans la zone d’opérations (de la Finul) incombe à toutes les parties concernées », a-t-il ajouté, précisant que « des mesures tangibles sont prises avec les forces militaires libanaises pour renforcer la sécurité dans toute la zone d’opérations », et que les efforts se poursuivent pour démasquer et arrêter les auteurs de l’attaque contre les Casques bleus français et des tirs de roquettes.
Hier, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a engagé des poursuites contre inconnu pour formation de bandes de malfaiteurs, atteinte à l’autorité et aux institutuions de l’État, et attaque contre des soldats français de la Finul. Il a déféré le dossier de l’affaire au premier juge d’instruction militaire.
Selon le général Asarta, « les deux parties libanaise et israélienne ont exprimé leur engagement total en faveur de l’application des clauses de la 1701 et se sont aussi engagées à empêcher toute éventuelle escalade ».

Mise en garde du Hezbollah
Sur le plan politique, la guerre continue entre le Hezbollah et l’opposition sur fond d’échanges d’accusations autour de l’attaque contre les Casques bleus français. Dans un communiqué, le parti chiite a ainsi répondu aux déclarations « dangereuses et inacceptables » de certaines personnalités du 14 Mars qui lui ont fait assumer la responsabilité de l’attentat. « Les auteurs de ces discours s’expriment en tant que parties prenantes du plan ciblant la résistance », déplore le communiqué, reprochant à l’opposition de « lancer des accusations sans preuves ». « Ce que ces personnes ont dit ne peut pas être considéré comme une analyse, mais comme des accusations directes », a poursuivi le parti qui, dans une menace à peine voilée, a « mis en garde contre la gravité de ce comportement et ses éventuels répercussions et risques qui peuvent porter préjudice au Liban et aux Libanais ».