Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, s’est dit « très optimiste » au sujet des résultats de ces assises. « Lors de nos réunions précédentes, des concordances de vue réelles se sont dessinées. J’ai bon espoir qu’un accord sur ce projet soit trouvé. » Attendons voir.
Par ailleurs, M. Geagea a indiqué que le maintien de la stabilité interne sera également au centre de la réunion, face aux effets locaux ravageurs des affrontements en Syrie.
Ces mêmes préoccupations ont poussé mercredi soir le président Amine Gemayel et M. Walid Joumblatt à se réunir pour une évaluation de la situation. La rencontre a eu lieu au domicile du député Nehmé Tohmé. La question qui est sur toutes les lèvres, ou au moins dans tous les esprits, est de savoir si le régime syrien s’effondrera et quelles en seraient les retombées sur le Liban. C’est ce dont il a été question entre les deux hommes.
Ce sujet – et celui de la loi électorale – figuraient aussi hier à l’ordre du jour des entretiens du député Michel Aoun avec, successivement, Wi’am Wahhab et Élie Ferzli. Le premier a conseillé aux partisans de l’opposition syrienne d’organiser les rencontres avec le Conseil national de transition dans les salons de France, où ils sont condamnés à rester. Concernant la loi électorale, il a mis en garde contre la tentation d’un retour à la loi de 1960 que certains caressent, estimant qu’en premier chef, elle serait injuste pour les chrétiens du Liban, auxquels elle ne permettra d’élire, avec leurs propres voix, que 25 députés tout au plus, les autres étant élus « avec les voix des autres ».
Selon M. Wahhab, le choix de la grande circonscription, ou au maximum celle de la circonscription moyenne, finira par l’emporter, sur base de la proportionnelle.
Ce n’est pas ce que pense Élie Ferzli, qui plaide pour des circonscriptions uninominales, avec un découpage tel que chaque communauté puisse élire ses propres députés. « Dans la situation actuelle, raisonne-t-il, les sunnites, les chiites et les druzes élisent leurs propres députés ; pourquoi pas les chrétiens ? »
Les élections législatives étant fixées à 2013, des sollicitations plus immédiates se présentent. La grande surprise, hier, a été la décision sans précédent de l’Association des banques de régler les 32 millions de dollars que le Liban devait au TSL. Justifiée par les dividendes de stabilité qu’elle pourrait apporter au Liban, la décision n’en soulève pas moins de graves questions. Le Liban n’a-t-il pas, une fois de plus, plié aux injonctions du Hezbollah ? L’Association des banques a-t-elle le droit de faire un don au Trésor ? N’y-a-t-il pas là un mélange hétérodoxe de privé et de public ? La souveraineté politique du Liban n’a-t-elle pas essuyé là un affront ? Autant de questions que devront se poser les constitutionnalistes.
Toujours est-il que Wi’am Wahhab a pavoisé hier face à cette génuflexion de l’État devant le tout-puissant Hezbollah, auquel le Premier ministre semble avoir obéi au doigt et à l’œil. Ce qui pose, une fois de plus, la question d’un gouvernement hybride qu’on voit mal durer encore jusqu’aux législatives de 2013.
Comme de juste, la cohésion gouvernementale a été au centre d’une réunion d’explication hier entre le parti de Dieu, le mouvement Amal et le CPL, qui ont affiché leurs divergences, lors du dernier Conseil des ministres, au sujet de la majoration des salaires. Les deux Khalil et le ministre Gebran Bassil en ont discuté. Mais, pour citer une dernière fois Wi’am Wahhab, à moins d’une nouvelle volte-face de M. Joumblatt, on voit mal la majorité basculer et Saad Hariri revenir au pouvoir. Au pire des cas, on en serait donc réduit à un gouvernement d’expédition des affaires courantes. Ce n’est pas impossible et les syndicats mécontents devront en prendre leur parti. La population, le TSL et la Finul aussi.
commentaires (3)
Je ne peux que me ranger à l'avis de Monsieur Halim Abou Chacra. Anastase Tsiris
Anastase Tsiris
03 h 06, le 16 décembre 2011