Le secrétaire général du Hezbollah a invité ses partisans à ne pas se tromper d’ennemi, assurant que les États-Unis et Israël sont l’ennemi et que le régime syrien est l’allié. Il a aussi demandé aux populations arabes de ne pas se laisser duper par les mensonges des Américains, toutes administrations confondues, qui ont essayé au cours de l’année écoulée de se présenter comme les défenseurs des droits de l’homme et des peuples, tout en appuyant inconditionnellement l’entité sioniste qui occupe la terre et viole les droits du peuple palestinien.
Il a insisté sur le fait que les États-Unis appuyaient tous les régimes dictatoriaux dans la région et coopéraient avec eux sur les plans de la sécurité, de la politique et des médias. Cela ne les a pas empêchés de les lâcher le moment venu, lorsque les populations se sont soulevées. Selon Nasrallah, c’est là la caractéristique de Satan qui lâche ses agents lorsqu’ils se trouvent dans l’impasse. Le secrétaire général du Hezbollah a aussi estimé qu’après l’échec du projet du Nouveau Moyen-Orient, les Américains essayent d’y revenir mais cette fois par le biais de l’incitation à une discorde confessionnelle, tribale et ethnique. Tout en se déclarant favorable aux réformes en Syrie, il a rappelé que le régime de ce pays résiste contre les plans américains et israéliens et appuie l’axe de la résistance dans la région, c’est pourquoi il bénéficie de l’appui du Hezbollah.
La CIA et le Mossad...
Au passage, Nasrallah a évoqué le dispositif d’espionnage découvert récemment par la résistance au Sud, tout près de la frontière avec Israël, déplorant le fait que la CIA se soit transformée en simple informateur pour le compte du Mossad israélien. Nasrallah a encore déclaré que le Hezbollah parie sur l’éveil et la détermination des populations, évoquant en quelques phrases les situations en Libye, au Yémen, à Bahreïn et en Égypte. Il a aussi précisé que dans quelques semaines le retrait américain d’Irak sera achevé, alors que les soldats américains qui sont venus en Irak en 2003 comptaient y rester et y installer des bases militaires stables. Il a ainsi ajouté que le retrait des troupes américaines constitue une véritable défaite, en dépit du plan médiatique, avec la complicité des chaînes satellitaires arabes, visant à étouffer cet événement.
Sur le plan interne, Nasrallah a indiqué que son parti considère que le Liban n’est pas un îlot isolé. Il a appelé au dialogue et à l’abandon du discours confessionnel, qui, selon lui, sert les intérêts d’Israël et des États-Unis. Il a aussi invité les parties concernées à traiter les lacunes dans l’action gouvernementale. Tout comme il a été clair au sujet de l’appui du Hezbollah aux revendications du général Aoun. Il s’est aussi prononcé en faveur de l’ouverture du dossier des faux témoins pour rendre justice aux personnes lésées dans cette affaire et en particulier aux quatre généraux, appelant le gouvernement à devenir productif et efficace et à se pencher sur les dossiers qui intéressent les citoyens. Nasrallah a ironisé sur le fait que certaines parties sont obsédées par le Hezbollah et le rendent responsables de tous les maux.
Les Syriens enlevés ou...tués
Ces mêmes parties font un véritable tabac au sujet de ceux qu’elles considèrent comme des Syriens enlevés, alors qu’il n’y a en fait que trois personnes dont on ignore le sort. C’est selon lui certes déplorable, mais il s’est étonné du silence total de ces mêmes parties au sujet de centaines de Syriens tués au Liban dans des circonstances non élucidées...
Nasrallah a ensuite démenti les accusations de certaines parties sur le fait que les armes du Hezbollah sont la principale source d’instabilité au Liban, déclarant que les armes utilisées dans les conflits internes n’ont absolument rien à voir avec celles de la résistance dont elle ne se défaira jamais. Car les armes utilisées dans les conflits internes, a-t-il précisé, sont légères (mitraillettes, revolvers et parfois RPG) et tous les partis et courants au Liban en possèdent. Alors que les armes de la résistance sont des missiles autrement plus performants, qui ne sont jamais utilisés à l’intérieur. Ceux qui veulent régler le problème des armes, soit via une sorte de dialogue ou par d’autres moyens, a déclaré Nasrallah, doivent se pencher sur le problème des armes légères entre les mains de tous les citoyens, non sur celui des missiles « Zalzal » et autres du même type. En conclusion, il a rassuré ses partisans, affirmant que la résistance recrute chaque jour de nouveaux combattants et les forme et que nul ne pourra la pousser à renoncer à accomplir son devoir...
C'est bien pour ça que j'ai dit que les Libanais pas encore prêts pour le changement. Pourtant j'avais l'impression que c'était clair non ? :)
12 h 01, le 08 décembre 2011