Des larmes, le bilby, un petit marsupial australien en voie de réintroduction, en suscite beaucoup moins. Moins imposant que son lointain cousin noir et blanc, sa survie est en péril dans l’État du Queensland dans le Nord-Est après l’arrachage par la crue d’une clôture le protégeant des chats sauvages, a annoncé l’association de protection de l’animal. Et pourtant, naguère encore, ils proliféraient dans les régions semi-désertiques de l’île. Chose révolue, le bilby n’est plus présent que dans trois des huit États australiens, victime de prédateurs et de la réduction de son habitat. Dans le Queensland, sa population est estimée à entre 600 et 700 individus vivant principalement dans une zone de 25 km2 autour de laquelle a été érigée une clôture électrifiée. Mais de récentes inondations ont détruit une partie de cette clôture, permettant aux chats sauvages de pénétrer dans le sanctuaire et se régaler de leurs chairs. En Australie, le bilby ne semble pas être devenu une cause nationale, contrairement aux pandas japonais. Ici, personne ne verse de larmes à la TV.
Quant au tigre de Tasmanie, au kangourou-rat du désert ou au bandicoot à pieds de porc, et bien personne ne les pleure plus, pour la simple raison que personne n’en a vu la queue depuis des années. Et pour cause, ces espèces sont éteintes. Plus de raisons donc d’en interdire leur commerce international. Ainsi, les 178 pays membres de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (Cites), réunis à Bangkok, ont retiré hier sans vote six espèces australiennes de son annexe I – qui interdit le commerce planétaire. La plus emblématique est le tigre de Tasmanie. Ressemblant à un chien, il a été décimé par les fermiers qui l’accusaient de tuer leurs moutons. Le dernier spécimen connu, capturé en 1933, est mort en 1936 dans un zoo de Hobart, et il est classé éteint par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) depuis 1982. Ah si, parmi tout ce langage administratif de technocrates, une voix tente de se faire entendre : « C’est terriblement triste », a commenté Colman O’Criodain, du Fonds mondial pour la nature (WWF).
(Source : AFP)
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