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Lifestyle - Beaux-arts

« Le Magal de Touba » tapissera l’ONU

« Le Magal de Touba » est une tapisserie de 24 mètres carrés, en laine et coton. Photo AFP

Fleuron de la politique culturelle de Léopold Sédar Senghor, mais asphyxiées peu à peu sous le recul des subventions, les tapisseries de Thiès au Sénégal retrouvent une nouvelle vigueur avec une création monumentale destinée à orner le siège des Nations unies.
Cette tapisserie de 24 mètres carrés, en laine et coton, baptisée « Le Magal de Touba », domine une salle d’exposition de la Manufacture sénégalaise des arts décoratifs (MSAD) à Thiès, à 70 km à l’est de Dakar. « C’est la plus grande œuvre fabriquée par la MSAD. Le président Macky Sall va l’offrir à l’ONU », affirme son directeur, Sidy Seck. Il a fallu 33 mois pour confectionner cette fresque murale, commandée en 2008, pour un coût non précisé, par le prédécesseur du président Sall, Abdoulaye Wade. Tissée à la main en 24 couleurs par deux artistes sénégalais, « Le Magal de Touba » doit remplacer celle qui orne la grande salle de conférence au siège des Nations unies, à New York. « On s’est plaint de la vétusté de la pièce » à New York, les autorités sénégalaises m’ont suggéré de la reproduire à l’identique, explique Pape Ibra Tall, ex-directeur de la MSAD et auteur de la maquette. « La première édition avait été réalisée en France dans un atelier de tapisserie privé du village d’Aubusson. Mais pour cette deuxième, on avait la possibilité de la faire » à la MSAD, dit M. Tall, qui, comme premier directeur de la manufacture, avait supervisé la première réalisation, il y a un demi-siècle. Senghor voulait « vers 1964/65 offrir (un cadeau) à l’ONU. Ça devait être une œuvre de 24m2 au minimum, typiquement sénégalaise et qui unissait tout le pays. J’ai proposé le Magal de Touba », raconte ce diplômé de l’École des beaux-arts de Paris.
Touba est une ville sainte du centre du Sénégal. Le magal est une fête religieuse célébrée chaque année par les mourides, très influents dans le pays, pour commémorer le départ en exil au Gabon, en 1895, du fondateur de cette confrérie soufie, Cheikh Ahmadou Bamba.
La manufacture de Thiès est « unique en son genre en Afrique », s’enorgueillit Sidy Seck. « Un art nouveau pour une nation nouvelle » : désireux de doter son pays d’une industrie culturelle, le premier président du Sénégal indépendant (1960-1980), Léopold Sédar Senghor, formé en France où il a été ministre, avait créé en 1966 une manufacture de tapisserie, art jusque-là inconnu au Sénégal. Le poète-président avait envoyé les artisans se former en France dans les manufactures des Gobelins et d’Aubusson, dont les œuvres, qui ont orné les palais de l’aristocratie européenne, sont classées au patrimoine immatériel de l’Unesco. La manufacture sénégalaise fonctionnait sous contrôle étroit de l’État, qui choisissait les modèles et en achetait la production. Elle contribue au rayonnement du Sénégal dans le monde par « ses œuvres sublimes de beauté », déclare le ministre sénégalais de la Culture, le chanteur Youssou Ndour.
(Source : AFP)
Fleuron de la politique culturelle de Léopold Sédar Senghor, mais asphyxiées peu à peu sous le recul des subventions, les tapisseries de Thiès au Sénégal retrouvent une nouvelle vigueur avec une création monumentale destinée à orner le siège des Nations unies.Cette tapisserie de 24 mètres carrés, en laine et coton, baptisée « Le Magal de Touba », domine une salle d’exposition...

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