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Culture - Exposition

« Ne sommes-nous pas humains ? »

Provocateur, ironisant, cinglant même, Mohammad Abbas portraiture une société qui tient plus de la bête que de l’humain !

Mohammad Abbas peint des animaux aux expressions humaines... ou vice versa.

«Ne sommes-nous pas humains?» questionne, railleur, l’intitulé de l’exposition que présente, jusqu’au 16 mars, Mohammad Abbas à la galerie Artlab.*
Au visiteur de saisir le sous-entendu. De deviner l’allusion caustique dans ces portraits d’animaux à corps humains que semble privilégier ce jeune peintre syrien au regard
critique.
Moutons, cochons, ânes, lapins, coqs en costumes-cravates ou en tenue plus cool, voire même en sous-vêtements, posent, s’enlacent, se bécotent et plus... dans des tableaux évoquant, au premier coup d’œil, les personnages d’Alice au pays des merveilles.
Mais, sous l’apparente candeur, c’est une subversive peinture de la nature humaine que livre l’artiste. Lequel indique, dans sa note d’intention, décrire ce qu’il voit autour de lui. À savoir, les déviances et autres décadences qui se développent au sein d’un environnement réfrénant toute individualité existentielle.
Pour dépeindre donc les attitudes et comportements béotiens de ses semblables, Mohammad Abbas fait fusionner l’homme et la bête dans une série de portraits anecdotiques. Aux antipodes de la représentation glorifiante des déités mythologiques.
Une tête de porc en complet-cravate; une chèvre posant en odalisque nue; un cochon en short dévoilant des jambes fluettes, tenant dans ses bras un petit lapin; ou encore un audacieux et dénudé couple de lapins sont autant d’éloquentes allégories d’une déliquescence comportementale et sociétale...
Tracées à l’huile et au fusain sur des fonds sombres et dénudés, ces figures surdimensionnées, aux regards vides, tristes ou apeurés, posées sur des corps aux mensurations volontairement réduites et rétrécies, sont chez Mohammad Abbas l’expression abrasive de la tyrannie et des vices humains qui en découlent.
Travestissement idéal qu’a trouvé ce peintre, né en 1985, diplômé des Beaux-Arts de Damas en 2011 et installé à Beyrouth depuis un an, pour exprimer son ras-le-bol politique et sociétal !

* Gemmayzeh, rue Gouraud. Horaires d’ouverture : du mardi au samedi, de 10h à 13h et de 15h à 19h. Tél. : 03/244577.
«Ne sommes-nous pas humains?» questionne, railleur, l’intitulé de l’exposition que présente, jusqu’au 16 mars, Mohammad Abbas à la galerie Artlab.*Au visiteur de saisir le sous-entendu. De deviner l’allusion caustique dans ces portraits d’animaux à corps humains que semble privilégier ce jeune peintre syrien au regard critique. Moutons, cochons, ânes, lapins, coqs en...

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