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Culture - Spectacle

« La Favorite » revient séduire Paris après 20 ans d’absence

« La Favorite » de Donizetti, créé à Paris en 1840 et très en vogue jusqu’au début du XXe siècle avant de se faire fort rare, revient à Paris après 20 ans d’absence, au Théâtre des Champs-Élysées, écrit Marie-Pierre Ferey de l’AFP.

L’affiche du spectacle.

«Pour moi c’est une grande, grande histoire romantique et romanesque, avec la passion, la mort, l’amour», lance, enthousiaste, Valérie Nègre, qui assure seule la mise en scène, après avoir été l’assistante de nombreux metteurs en scène, de Patrice Chéreau à Éric Génovèse la saison dernière pour Cosi fan tutte.
Pour elle qui vient du théâtre, La Favorite évoque irrésistiblement Victor Hugo et Hernani, Ruy Blas ou Marion Delorme.
Qu’on en juge: dans La Favorite, Fernand aime la mystérieuse Léonor, qui n’ose lui avouer qu’elle est la favorite du roi de Castille. Dans Hernani, écrit dix ans plus tôt, en 1830, Hernani aime Dona Sol, convoitée par le roi de Castille, futur empereur Charles Quint.
«J’ai retrouvé le même souffle, souligne Valérie Nègre. C’est une œuvre qui, dans sa forme, dans son livret et sa musique, est totalement inscrite dans son époque de création», ce XIXe siècle romantique en diable.
L’action de l’opéra se déroule en 1340, alors qu’Alphonse, roi de Castille, vient de vaincre les Maures à Tarifa. Mais si l’Espagne andalouse est présente dans le livret français – supplanté au XXe siècle par le livret italien –, elle l’est comme «une sorte d’Orient fantasmé», estime-t-elle.
Et dans la musique de Donizetti, «il n’y a pas du tout d’espagnolade, pas du tout de couleur locale». Valérie Nègre a donc choisi d’évincer l’Espagne de sa mise en scène, d’autant qu’elle a hérité pour cette production des décors ultramodernes de l’Américaine Andrea Blum.
Plutôt que d’adopter les lourds costumes du XIVe siècle castillan, elle s’est inspirée, avec la costumière Aurore Popineau, du XIXe siècle de Victor Hugo.
«Pour moi c’était très important que quand Fernand dit “cette épée, je la brise à vos pieds”, il sorte une épée et qu’il la brise vraiment aux pieds du roi, et pas qu’il sorte un iPad, ou je ne sais quoi», explique-t-elle.
«Donizetti a fantasmé l’Espagne et moi j’ai fantasmé les costumes du XIXe siècle», résume-t-elle.
À quelques jours de la première, «j’ai le trac», avoue Valérie Nègre, pour la première fois seule aux commandes, après avoir été des dizaines de fois assistante.
«Ma grande chance, c’est que cet opéra n’ait pas été très joué, je me suis sentie complètement libre», dit-elle.
Créé à Paris à l’Opéra Comique la même année que La Fille du Régiment, alors que Donizetti est le compositeur italien le plus joué dans la capitale, La Favorite a connu son heure de gloire avec près de 700 représentations jusqu’en 1918. Puis c’est l’éclipse: l’opéra est repris rarement, dans les années 60, et plus récemment en 1991 (Opéra Comique) puis 2008 (Montpellier).
L’occasion de découvrir La Favorite s’offre donc enfin, avec un «cast de rêve», souligne Valérie Nègre: Alice Coote en Léonor, Marc Laho en Fernand, Ludovic Tézier en Alphonse XI, et le chef italien rompu à Donizetti Paolo Arrivabeni.
Comme dans Lucia di Lammermoor du même compositeur, l’héroïne de La Favorite meurt à la fin. Cette «mort d’amour», Valérie Nègre s’est longtemps demandé comment la mettre en scène. «J’ai trouvé, dit-elle. C’est très simple... mais c’est un secret!»
(La Favorite, du 7 au 19 février au Théâtre des Champs-Élysées, diffusé sur France musique le samedi 23 février à 19h30.)
«Pour moi c’est une grande, grande histoire romantique et romanesque, avec la passion, la mort, l’amour», lance, enthousiaste, Valérie Nègre, qui assure seule la mise en scène, après avoir été l’assistante de nombreux metteurs en scène, de Patrice Chéreau à Éric Génovèse la saison dernière pour Cosi fan tutte.Pour elle qui vient du théâtre, La Favorite évoque...

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