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Culture - Concert

Beirut Jam Session : Nadéah investit la capitale libanaise

Avec une énergie folle et un swing maîtrisé, l’artiste australienne Nadéah a enflammé jeudi soir le Democratic Republic of Music (DRM) à Hamra.

Nadéah dans un show endiablé. Photo Nathalie Semaan Makhoul

Lorsque l’underground australien s’invite sur la petite scène du DRM, cela ne laisse personne indifférent. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les commentaires qui fusent dans tous les sens parmi les quelque 300 spectateurs, après une heure et demie de show endiablé. «C’était génial, elle est sexy et a une présence vraiment bestiale sur scène.» «Elle est vraiment rafraîchissante, et trouble autant les hommes que les femmes.» «Nadéah, ce n’est pas qu’une jolie voix et de belles chansons, il y a une performance très riche.» Aucun doute, le public est conquis.
Le concert de Nadéah s’inscrit dans le cadre du Beirut Jam Session, une initiative menée par de jeunes Libanais désireux de faire connaître les nouveaux talents, qu’ils soient libanais ou étrangers, en organisant tous les deux mois des concerts. En première partie, Karim Douaidy, guitariste libanais parti faire carrière aux États-Unis, a ainsi attaqué les hostilités en livrant ses plus beaux gimmicks.
Puis ce fut au tour de l’Australienne d’investir la scène. Détendue. Souriante. Ses cheveux blonds rattachés sur le dessus de la tête, quelques mèches échappées surplombant un regard malicieux. Nadéah, robe noire, veste en cuir rouge et bas résille, cultive un faux air de jeune punk, version chic. Elle a 31 ans, mais en fait cinq de moins.
Après une première chanson, munie de sa guitare, ses musiciens la rejoignent sur scène. Un contrebassiste (bassiste sur certaines chansons), un batteur et un guitariste. Nadéah complète le quatuor, passant sans difficulté de la guitare aux percussions, des percussions au clavier. Elle assure le show, joue avec les spectateurs qu’elle séduit de son charme et de sa voix. Une voix un tantinet nasillarde, tantôt fougueuse, tantôt paisible, mais toujours profonde. Il est difficile de ne pas être conquis par l’univers de la jeune artiste tant il est multiple et entraînant. Sur scène, une douce folie s’empare d’elle, qui enchaîne les «lyrics» endiablés avec une maîtrise vocale inégalable, un humour certain, et une vraie sensibilité. Son attitude se veut punk et décalée, ancrée dans un cadre plutôt rock, saupoudré d’un soupçon de jazz-folk. En tournée à travers le monde depuis plusieurs mois, Nadéah offre sur scène ce que son premier album, «Venus getseven», sorti en septembre dernier, a de plus beau.

Des LoveGods à la Nouvelle Vague
L’histoire de Nadéah, c’est avant tout l’histoire d’une Australienne qui prend ses cliques et ses claques à tout juste 18 ans. Elle fera à Paris la rencontre qui marquera les dix prochaines années de sa vie, à la terrasse d’un café de Saint-Germain-des-Prés, où elle commande à boire avant de sortir sa guitare. Son talent ne passe pas inaperçu: Art, lui-même musicien, lui donne immédiatement son numéro de téléphone. Elle le retrouve un peu plus tard pour enregistrer quelques morceaux, et le duo se révèle prometteur. Ils resteront finalement un an à Paris, à écrire des chansons. Avant de s’envoler pour l’Angleterre, où elle fera ses premières armes.
Les années 2000 seront marquées par leur rencontre avec Rob, batteur, et Mezza, bassiste. The LoveGods est alors né. C’est un grand concours de nouveaux talents organisés par Radio One qui leur permettra d’acquérir de la notoriété. Alors, les scènes se multiplient, et les salles s’agrandissent. Ils rassemblent régulièrement des centaines de personnes pour leurs concerts, et assurent même les premières parties de Franz Ferdinand, ou encore Nick Cave...
Mais la vie ne tient qu’à des détails, parfois administratifs, et c’est le refus de renouvellement de visa qui chasse la jeune femme d’Angleterre, il y a de cela un peu plus de cinq ans. Douche froide. Puis retour à Paris.
Finalement, la France lui sied bien. Elle cultive un léger accent exotique et jongle plutôt facilement du français à l’anglais. Nadéah qui, à son arrivée, semblait plus inspirée par l’écriture de sa musique que par les consommations qu’elle servait tous les soirs, multiplie les rencontres. Jusqu’à se laisser peu à peu emporter vers des collaborations avec le groupe Nouvelle Vague, qu’elle intègre en 2008. Elle les suivra aux quatre coins de la planète, enchaînant les reprises de titres classiques en version bossa nova, avant de chercher à assouvir ses projets personnels. Au vu du chemin parcouru aujourd’hui, il semble que ce soit chose faite.


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Lorsque l’underground australien s’invite sur la petite scène du DRM, cela ne laisse personne indifférent. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter les commentaires qui fusent dans tous les sens parmi les quelque 300 spectateurs, après une heure et demie de show endiablé. «C’était génial, elle est sexy et a une présence vraiment bestiale sur scène.» «Elle est vraiment...

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