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Culture - Musique

Al-Madina, entre rires et rythmes...

Le temps d’un concert, ce week-end, la scène du théâtre al-Madina a pris des allures de plaidoirie pour un Liban que Sleiman Zeidan et la troupe Fir2it Ma3na chantent avec nostalgie.

Sleiman Zeidan, oud et chapeau...

Jean-Georges PRINCE

Ce concert résonne comme une plaidoirie pour un Liban révolu et un engagement pour des jeunes en mal de patrie. Une salle pleine, un public survolté et quatre musiciens qui s’installent : Sleiman Zeidan au oud, chapeau vissé sur la tête, entouré de Samah Abi el-Mana à l’accordéon, Waël Abou Fakher au cor d’harmonie et Iman Charafeddine aux percussions. Les chansons qu’ils interpréteront sont signées Zeidan qui en veut à ceux qui ont terni l’image de son pays. Des textes façon Ziad Rahbani, mais actualisés. C’est là tout l’engagement d’un jeune Libanais qui, au lieu de pleurer son pays, a opté pour la satire et l’humour.
Les mélodies sont orientalisées avec des instruments d’Occident. Seul le oud du chanteur représente l’arabité sur scène. Mais l’accordéon rappelle davantage « Ahwet el-kzez » que Montmartre. C’est sur ces mélopées que Sleiman Zeidan posera ses mots. Il entame sa lancée par une reprise d’un tube Tirashrash. Une reprise revisitée jusque dans le texte qui, pour le coup, devient une critique amère des Libanais. Vient par la suite une satire d’un pays en berne, Gharrabouna bi watanna, pour accuser ceux qui étouffent l’expression libre de la jeune génération, et Allah yehdikon’, une ode à une société imbue d’elle-même pour de mauvaises raisons...
Mais il y a beaucoup d’humour dans la musique de Zeidan. D’ailleurs. Le public sera pris entre rires et divers refrains. L’artiste introduit des jingles de publicité des années 80 dans ses chansons (« Chou battaritak, Rayovak », qui reste un classique du genre) et provoque l’hilarité de la salle quand il entame les premières notes de Frère Jacques. Il précise toutefois que la mélodie n’est pas de lui avec un grand sourire en coin. Enfin, Akher hadis taht el-binayi sera sans doute l’une des mélodies d’amour les plus drôles jamais écrites sur les aléas d’une rupture.
On relèvera surtout cette agréable ambiance qui règne entre les musiciens. Ayant tous oublié un moment d’accorder leurs instruments, ils se livrent à des jeux de rôles entre les morceaux. Ils interpellent leurs amis dans la salle, très à l’aise. Du coup, le public le sera aussi. La violoniste Maya Maalouf les rejoindra sur scène pour quelques morceaux. Une présence féminine qui ne déstabilisera pas le moins du monde les quatre compères (Zeidan lui demandera même de dire bonsoir à « ammo » avant de s’asseoir).
Un spectacle qui aura été une nouvelle preuve, s’il en faut, que l’humour reste l’arme la plus forte dans un pays qui a cessé de rire depuis si longtemps...
Jean-Georges PRINCECe concert résonne comme une plaidoirie pour un Liban révolu et un engagement pour des jeunes en mal de patrie. Une salle pleine, un public survolté et quatre musiciens qui s’installent : Sleiman Zeidan au oud, chapeau vissé sur la tête, entouré de Samah Abi el-Mana à l’accordéon, Waël Abou Fakher au cor d’harmonie et Iman Charafeddine aux...

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