Rechercher
Rechercher

Culture - Festival de Byblos

C’est Clerc, net et classe

Pour une attaque, c’en était une. Julien Clerc a en effet entamé son concert à la belle étoile, un soir de pleine lune, sur une scène surplombant la mer et le vieux port de Jbeil, par « La Belle est arrivée », chanson aux paroles hautement lyriques, dans un cadre qui ne l’est pas moins...

Julien Clerc et le bonheur de chanter à Byblos. Press Photo

L’émotion est palpable et de nombreux spectateurs en ont eu les larmes aux yeux. Accompagné par 40 musiciens de l’Orchestre philharmonique du Liban, dirigés par Stephan Gaubert, avec comme colonne vertébrale le piano d’Aurore Crévelier, le charmeur de ces dames enchaîne avec Ballade pour un fou. Son hommage à Étienne Roda-Gil, son parolier fétiche disparu en 2004, se poursuivra avec C’est une Andalouse, Niagara, Le cœur volcan ou Elle voulait qu’on l’appelle Venise.
Très élégant en jean, veste et cravate noirs éclairés par une chemise blanche, silhouette longue et mince, il donne le ton. La soirée sera classe, tout en subtilités, émotions, paroles chargées de sens, écoute attentive et applaudissement très «comme il faut».
«Bonsoir, comment allez-vous?» demande-t-il, le sourire séducteur. «Très biennnn», crient quelques spectateurs. «Moi aussi», rétorque le chanteur. «Ce cadre est magnifique, ajoute-t-il. Moi qui aime le bateau, on a l’impression d’être sur un vaisseau magique. Je vous invite donc à une croisière...» propose-t-il à un public qui ne demande pas mieux que de se laisser voguer sur les rimes des superbes chansons à texte.
Comme présentation à son concert, il lit un texte tiré de L’histoire de ma vie, de Charlie Chaplin. «Les écrivains sont des gens charmants, mais pas très donnants; tout ce qu’ils savent, ils en font rarement profiter les autres; la plupart d’entre eux le gardent dans les pages de leurs livres. Les savants pourraient être d’agréables compagnons, mais leur simple présence dans un salon paralyse l’esprit de tout le monde. Les peintres sont assommants parce que la plupart d’entre eux voudraient vous faire croire qu’ils sont philosophes plus que peintres. Les poètes appartiennent à n’en pas douter à la classe supérieure et, sur le plan individuel, ce sont des gens plaisants, tolérants et fort agréables. Mais je crois que ce sont les musiciens dans l’ensemble qui sont les plus faciles à vivre. Il n’y a rien d’aussi chaud et d’aussi émouvant que le spectacle d’un orchestre symphonique», raconte le chanteur qui annonce un texte de Maxime Le Forestier, Fou, peut-être, titre éponyme de son dernier opus. Suivra la très soixante-huitarde Jivaro Song et ses allusions au LSD sur une orchestration très soutenue. Il enchaîne avec Je sais que c’est elle. Et c’est ainsi que le concert se poursuivra avec des chansons récentes, signées Gérard Duguet-Grasser, Alex Beaupain ou Gérard Manset, cohabitant avec les paroles taillées sur mesure par Maxime Le Forestier ou Jean-Loup Dabadie.
En cours de route, le chanteur tombe la veste. La voisine de derrière, qui n’a pas raté une parole de chanson, faisant office d’écho au chanteur, s’époumone à force de cris stridents. «Vous êtes trop gentils», s’amuse l’artiste. Il s’accroche aussi sur les orchestrations et s’arrête à deux reprises, un peu agacé. Mais qu’importe. Ce n’est rien, comme il chantera. Après Fais-moi une place, Femmes je vous aime et Laissons entrer le soleil, les quinquas, septas et sexas sortent avec des étoiles dans les yeux. Les plus jeunes, un tantinet désappointés, sans doute habitués à des arrangements plus pop.
Au final, un concert à déguster comme un grand cru. Un mélange subtil des saveurs qui ont fait sa force au début de sa carrière et des textes signés par des artistes de la nouvelle scène française.

 

M.G.

L’émotion est palpable et de nombreux spectateurs en ont eu les larmes aux yeux. Accompagné par 40 musiciens de l’Orchestre philharmonique du Liban, dirigés par Stephan Gaubert, avec comme colonne vertébrale le piano d’Aurore Crévelier, le charmeur de ces dames enchaîne avec Ballade pour un fou. Son hommage à Étienne Roda-Gil, son parolier fétiche disparu en 2004, se poursuivra...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut