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Culture - Théâtre

« Dix petits nègres », un jeu de domino macabre

« La tragédie, dit quelque part Anouilh, c’est quand on est pris au piège et qu’il n’y a plus rien à faire. » Cette phrase citée par Salah Stetié dans l’introduction du livret « Dix petits nègres » illustre bien l’atmosphère de cette pièce policière, l’une des plus connues d’Agatha Christie, la reine du polar.

Une intrigue policière interprétée par des invités étranges...  Photo Ibrahim Tawil

La trame de la pièce va se former au cœur de la maison (le salon-bar, étrange combinaison de murs laqués rouge et de masques en bois africains) perchée sur un îlot perdu au large des côtes anglaises.
Les invités du propriétaire de la villa répondant au nom étrange d’Onyme vont constater à leur grande surprise que le maître des lieux brille par son absence. À sa place, c’est Roger, le majordome, qui les reçoit (campé par Jacques Mokhbat, qui, en s’efforçant de grasseyer, tombe dans le panneau du jeu faussé), flanqué de la cuisinière (pétillante Michèle Kupelian) qui n’est autre que son épouse. Comme tout Britannique qui se respecte, le whisky n’est jamais loin pour réchauffer les cœurs et délier les langues. On découvre alors le général Mackenzie à la retraite (savoureux Robert Arab), personnage attachant et attendrissant qui confond sa défunte femme avec Vera Claytone, secrétaire fraîchement engagée (rôle interprété avec beaucoup de justesse par Leyla Nahas). Également présents: une vieille fille (Hulia Ziadé) pensant venir retrouver des amis d’enfance; Tony Martone, pilote automobile (Jo Debahy) porté sur la bouteille; le docteur Lewis (fringant Alain Plisson), appelé à soigner Mme Onyme; le détective William Blore (interprèté par Cyril Jabre, confondant le ton suave d’un détective avec les accents tonitruants d’un chef de gare), appelé à surveiller les bijoux de madame Onyme.
L’intrigue policière peut alors s’enclencher, sous le regard du juge Malgrave (joué avec brio par Michel Moppert, qui tire habilement les ficelles de l’histoire), avec le premier cadavre. Celui de Tony Martone, mort empoisonné. Comme par magie, l’une des dix statuettes miniature posées sur la cheminée est retrouvée brisée en petits morceaux et ramassée par Emily Brent. Les cadavres vont se succéder à un rythme saccadé, bien orchestré par Plisson, avec tous les artifices des films policiers: grincements de porte, bruits de pas pesants, voix off caverneuses, coups de feu...
À noter, la performance de Philippe Fayad, fraîche recrue de l’atelier du CCF, qui pour un premier rôle révèle une étonnante maîtrise de la scène et une justesse du personnage. Àsuivre de près.
La rencontre Agatha
Christie-Alain Plisson portant ses fruits, allez mener votre enquête du côté du Rond-point Tournesol. Vous n’en sortirez pas bredouilles !

A. K.

* Théâtre Le Tournesol : du 26 mai au 3 juin. Tél. : 01-381290.
La trame de la pièce va se former au cœur de la maison (le salon-bar, étrange combinaison de murs laqués rouge et de masques en bois africains) perchée sur un îlot perdu au large des côtes anglaises.Les invités du propriétaire de la villa répondant au nom étrange d’Onyme vont constater à leur grande surprise que le maître des lieux brille par son absence. À sa place, c’est...
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